Lock Up [Charles Leclerc]

Prologue

Camille savait qu'elle n'était pas vraiment dans le meilleur état d'esprit pour quitter sa chambre d'hôtel et encore moins pour conduire, mais elle était en route pour retrouver Charles comme promis après le Grand Prix.

Camille s'est installée du côté conducteur de sa voiture dans la rue éclairée par les lampadaires de Monaco et a attendue que Charles s'approche de sa voiture et s'installe du côté passager.

Dès qu'il monta à bord, elle s'éloigna de la ville de Monte-Carlo et se dirigea vers les collines.

Charles la regarda passer rapidement les vitesses et s'éloigner de la ville animée pour emprunter une route tranquille qui menait aux hauteurs de la ville.

Le compteur de vitesse de l'Audi A7 grimpa rapidement jusqu'à atteindre sa limite de 160 km/h, tandis que Camille continua de rouler à vive allure sur les routes dégagées, jusqu'au point culminant de Monte-Carlo.

Ce n'est un secret pour personne que Charles Leclere est habitué aux vitesses élevées, puisqu'il a atteint 340 km/h lors de courses. Mais ce à quoi il n'était pas habitué, c'était l'air sérieux du visage de Camille qui gardait les yeux fermement fixés sur la route devant elle.

Camille sentait son cœur battre rapidement dans sa poitrine tandis qu'elle continuait à conduire. Elle prenait les virages serrés et réussissait à déraper légèrement dans le dernier virage qu'elle venait de prendre.

Aujourd'hui est un jour qui a réussi à la hanter pendant les cinq dernières années de sa vie. Chaque année, à la même date, elle se sentait toujours comme ça. Comme si ce n'était pas juste. Comme si elle aurait pu faire quelque chose, même si elle n'avait que 15 ans à l'époque.

Elle rétrograda d'une vitesse dans un virage et rencontra une voiture qui roulait lentement avant de repasser rapidement en 7ème vitesse, le rapport le plus élevé de sa voiture.

Elle entendait faiblement Charles à côté d'elle essayer de la calmer et de la faire ralentir, mais cela ne fonctionnait pas. Elle pouvait entendre le son de sa voix mais n'avait aucune idée de ce qu'il disait.

Camille arriva à un tronçon de route rectiligne qui s'étendait sur environ trois kilomètres à perte de vue et, pendant un bref instant, elle détourna le regard.

Elle essaya de se replonger dans le passé, il y a cinq ans, dans la F1 de son père, au volant de l'écurie McLaren Racing. Elle a essayé d'imaginer les différents virages et lignes droites du GP de Monaco qu'elle avait parcourus avec son père de nombreuses fois dans sa vie.

Au bout d'un moment, elle ouvrit les yeux et constata qu'elle ne s'était pas écartée de sa position sur la route depuis qu'elle avait fermé les yeux. Elle revit l'accident dans son esprit alors qu'elle commençait à atteindre le sommet des collines.

Elle entendait la voix de Charles qui essayait de la convaincre, martelant sa tête alors qu'elle atteignait le long tronçon de route qui surplombait le port de Monte Carlo.

Une fois qu'elle fut à environ 2 km de la ligne droite, elle bloqua son pied sur le frein, stoppant la voiture en entendant les pneus crisser à cause de l'arrêt soudain dû à la vitesse élevée que la voiture venait de prendre.

Ses deux mains étaient fermement posées sur le volant et elle se sentait respirer fortement alors qu'elle commençait à prendre conscience de son environnement et de ce qu'elle venait de faire au cours des dernières minutes.

Elle regarda Charles, assis sur le siège passager à côté d'elle, et constata qu'il la fixait déjà. Elle fut choquée de constater qu'il avait l'air étonnamment calme.

"Mon père a fait ça plus de 300 fois dans toute sa carrière de pilote et même après toute cette expérience et même s'il a conduit cette même piste près de 100 fois, il a suffi d'un mauvais mouvement pour que tout s'arrête". Camille prend la parole en regardant droit dans les yeux le pilote de F1 assis à côté d'elle.

"Je suis désolée Cami. Mais tu sais qu'il n'aurait pas voulu qu'il en soit autrement. Il vivait et respirait la Formule 1 et tu peux honnêtement être heureuse de savoir qu'il est mort en faisant ce qu'il aimait. " Charles expliqua alors qu'il se penchait sur le volant et prit la main de la jeune femme, qui était la plus proche de lui, dans la sienne.

Charles savait ce que l'on ressentait lorsqu'on perdait quelqu'un à cause de la Formule 1 et pouvait donc comprendre ce que Camille ressentait, car il éprouvait la même chose chaque fois qu'il assistait au Grand Prix du Japon, où son parrain, Jules Bianchi, avait perdu la vie quelques mois après un accident de course qui l'avait plongé dans un coma artificiel pendant neuf mois.

"Je sais ce que tu traverses, Cami. Mais tu dois savoir que tu ne seras jamais seule. Je sais que c'est facile pour moi de dire cela, mais c'est vrai. Tu as une famille formidable, des amis géniaux à la maison et les garçons de la formule 1. Et tu m'as moi". Charles promit à la jeune fille aux cheveux bruns qui se trouvait à côté de lui de frotter doucement son pouce sur sa main.

"Merci Charles." Elle dit cela en souriant, même si elle se sent complètement brisée, alors qu'une larme réussit à s'échapper de son œil et à rouler sur sa joue.