Chapitre 1 : Journal 1

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Matsuzo, mon très cher fil.

Tu n'es, à l'instant où j'écris ces lignes, qu'âgé de quelques années. Trois, pour être précis.

 Mon état me pousse pour l'instant, à réduire ma charge de travail. Cette soudaine présence de temps libre, m'a laissé songeuse, et presque nostalgique. Je commence donc ce carnet pour deux raisons. La première, est que lâcher la plume pour une journée m'est impossible. La deuxième est que les émotions qui me viennent d'habitude rarement, semble soudain me submerger. Je recommence donc à écrire comme un moyen de poser mes pensées, de les voir plus clairement. 

C'est la première fois que je le fais depuis mon mariage avec ton père. C'est étrange, je ne m'en  étais pas rendu compte... 

Aujourd'hui, tu as prononcé ton premier mot en Dragonien. 

C'est magnifique, car  cela prouve que certaines de mes théories étaient justes. Il y aura donc peut-être un jour où des centaines de sorciers pourront parler aux dragons. Je ne verrai pas ce jour, mais j'attends son arrivée avec impatience. 

Il faudra que je t'explique beaucoup de choses importantes, et je compte commencer  demain. Tu as besoin de savoir  l'histoire de notre de famille, et celle de notre commerce. Dans ce carnet, je compte faire des brouillons de toutes ces explications. Donc si un jour tu le trouve, mon fil, sache qu'expliquer les choses à un enfant  n'est pas une chose simple. Il faut choisir ses mots, anticiper les questions, ... Je pense que je te préfèrerai quand tu seras un peu plus âgé, et que nous pourrons avoir de vrais, longues discussions. 

Premier brouillon d'histoire : Explications sur le don que toi et ton père avez. 

Je vais laisser cette partie-là à ton père, il aime beaucoup cette histoire. Ses yeux brilles chaque fois qu'il me la raconte.

Deuxième brouillon d'histoire : Pourquoi les dragons.

Tout a commencé il y a quelques dizaines d'années de cela, dans un sombre château. Cet imposante demeure était protégée par une épaisse forêt. Une famille de sorciers y habitait depuis des générations. Tous du sang le plus pur. Les différents membres de cette auguste famille appliquaient à la lettre, les nombreuses lois non écrites concernant la place des femmes.

En effet, les femmes sorcières n'étaient pas exemptées des attentes absurdes dont souffraient les femmes moldues. Nous avions un peu plus d'autonomie, certes. Mais le mariage n'étais pas de notre plein gré. L'arrêt des études dès la fin de Poudlard, n'était pas de notre plein gré. Et l'allégeance au mari, ou nous devenions plus bas que son vassal, et sur certains points, à peine supérieur à son chien, n'était pas de notre plein gré.

Mon fil, si un jour du devient comme ces hommes, je te briserai moi-même.

La famille était assez imposante, tant par ses membres que par la longueur des noms de ces derniers. Mais seuls les enfants et les parents directs sont importants pour ce que tu te dois de savoir. Parmi les enfants se trouvaient quatre frères et une sœur. Une seule fille, que les quatre plus grands aimaient exaspérer jusqu'à lui tirer des larmes de frustration.

Un soir, les garçons poussèrent le jeu trop loin, et furent repoussés par la jeune fillette. Cette dernière venait de faire de la magie accidentellement pour la première fois. Les parents, au lieu de se réjouir, punirent durement la fille en argumentant qu'elle aurait pu blesser un de ses tortionnaires. Ils l'exilèrent dans la plus haute tour du château et, interdisant aux elfes de maison de lui porter un repas, ils verrouillèrent la lourde porte.

La jeune sorcière se mit à déverser sa rage sur les meubles de la tour. Elle fracassa le mobilier. Tout, du lit à baldaquin à la cuvette de faïence, en passant par les tapisseries, fut déchiré, brisé, rompu.

Mais cela ne suffisait pas à la jeune sorcière, qui sentait toujours la rancœur et la haine lui comprimer le cœur. Alors elle se précipita pour ouvrir en grand la fenêtre cerclée de plomb, et se pencher dehors pour hurler toute sa rage.

Le verre des fenêtres se brisa en rencontrant le mur, la fillette, montée sur les restes d'une chaise, se pencha à travers l'ouverture, ses poumons pleins d'air prêts à se vider en un cri qui aurait fait trembler les arbres jusqu'à leurs racines. Elle ouvrit la bouche... et resta silencieuse.

Là, venue du ciel, en même temps que retentissait les accords parfaits d'une chanson magnifique, l'ombre d'un majestueux dragon fendait la lune en deux. Fascinée par ce chant divin, tout le ressentiment de la fillette fondit, et elle resta là, en équilibre précaire, écoutant.

Bien plus tard, alors que le dragon ait disparut depuis longtemps dans l'obscurité de la nuit, et que le chant ne résonnait plus, la petite blonde descendit silencieusement de son dangereux perchoir, et ferma doucement les fenêtres.

Depuis ce jour, la fillette n'eut qu'un but, trouver des dragons.  


***

Note de l'auteur: tome 2!!! C'est la mère de Matsuzo. Je n'aime pas trop ce chapitre, il est très décousu, ce qui n'est absolument pas représentatif de sa mère. Ah, et j'ai tout donné pour faire la couverture, mais mes compétences artistiques sont ... passables (?) Donc j'espère que c'est ok/ pas trop moche?


MatsuzoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant