Chapitre 3

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PDV Amy

Il est 9h30 et dans ma tête, j'ai l'impression que ça fait 3 heures que j'y suis mais ça fait bien que 30 minutes. Théo est à côté de moi et écoute le cours  sans envie. C'est notre première heure de cours de la journée et c'est le cours de math. Le professeur a fait une simple présentation de lui et du programme et comme si sa vie en dépendait il a commencé le premier chapitre. Et, c'est là, mes amis, où l'on se demande si on est bien en math et pas en français car il y a plus de lettres que de chiffres au tableau. Je soupire et je sens Théo bouger sur sa chaise. Je le regarde, il est en train de jouer avec ses stylos. C'est une de ses manies quand il s'ennuie. Bien. On s'ennuie tous les deux à la différence que moi c'est parce que je ne comprends pas et lui c'est parce qu'il a déjà compris et que le professeur n'a pas réussi à garder son attention. Je n'ai pas trop envie que le professeur me prenne pour quelqu'un qui se laisse aller dès le premier jour alors je me tiens droite. Mais je sens que quelque chose me touche par derrière. Je me retourne et le gars derrière moi me regarde un peu gêné, ce n'est pas lui qui semble m'avoir touché. Bon, soit. Quelques minutes plus tard, je ressens encore quelque chose dans mon dos. Je l'ignore mais la personne insiste. Je regarde sur le sol et je vois des morceaux de gommes. Ah. Ok. Je me retourne encore une fois et je vois Samantha et son groupe rirent. Je lève les yeux au ciel. Nan mais vraiment c'est pas possible. Je veux dire, on est première heure du J1 de Terminale. A quel moment elle se sent intelligente là? Je veux dire déjà une gomme, c'est pas gratuit et elle vient déjà d'en détruire une mais en plus qui en jette à notre âge ? On a 17 ans ou 6 ans ? Je suis perdue. Je soupire, encore. Ça n'a aucun intérêt que je l'interpelle. De 1, ça lui ferait trop plaisir que je lui montre que ça m'embête. De 2, je peux lui demander d'arrêter mais elle ne le fera pas. De 3, je ne vais pas m'abaisser à son niveau puisque je ne veux pas avoir de problème. Et enfin de 4, on est en cours là, je ne vais pas faire une scène de cours de récré. Alors je continue de suivre normalement (et comme je peux) le cours. Théo pose sa main sur mon épaule en mode compatissant. Hum faussement compatissant ? Je le vois sourire.
- Tu pourrais compatir au moins, nan?
- Je compatis mais je sais que tes pensées sont en train de faire un travail pour rendre Samantha aussi adulte qu'un bébé qui vient de naître. Et tout ça sans un gros mot.
- Raté. Je me suis arrêtée à 6 ans. Mais oui, globalement c'est ça.

C'est enfin la pause de 10 heures, on en a fini avec les maths pour aujourd'hui. Ah mais pas avec Samantha... Je l'aperçois, tout sourire au fond du couloir, elle m'attends. Vraiment ?
- Amy. Est-ce qu'elle nous attend vraiment au bout du couloir en mode guet-apens ?
- Je le crains, mon cher Théodore, je le crains.
- On y va ou on fait un détour?
- On y va voyons !
Nous avançons donc vers elle avec entrain comme si on ne l'avait pas vu.
Quand on arrive à son niveau elle ne dit rien et ne nous arrête pas. Étrange. Après qu'on l'a dépassé, elle parle de sorte à ce que tout le monde l'entende.
- J'ai entendu dire qu'un alpha arrive bientôt en ville pour chercher son âme sœur. Je pense que j'ai mes chances. Vous ne pensez pas ?
Elle regarde ses amies qui l'encense toutes. Puis elle me juge du regard.
- En tout cas, je suis certaine qu'Amy n'a aucune chance vu à quoi elle ressemble...
Elles rient toutes ensembleset certaines personnes autour ricanent. Je sens un poids sur mes épaules. Et en même temps, j'ai tellement envie de rire. J'en ai strictement rien à faire de cet alpha et tant mieux si c'est elle son âme sœur. Ça me fera un problème en moins dans ma vie.
- ... pour un alpha, il fait forcément quelqu'un comme moi, quelqu'un qui sait s'habiller. Ah et aussi qui sait danser et puis quelqu'un qui a pu avoir son permis de conduire sans avoir à faire un job à côté pour se le payer...
Et elle continue encore et encore. Et les autres rigolent Et moi... Et moi, j'en peux plus... J'explose de rire. Oh mon dieu, c'est tellement hilarant. Il n'y a rien qui va dans cette situation. Théo s'était mis à l'écart car il n'aime pas être au centre de l'attention mais assez près de moi pour ne pas que je me sente seule.
- Qu'est-ce qu'elle a elle ? Pourquoi elle rigole la mocheté ?
- La mocheté te laisse avec joie avec ton alpha. Moi j'en ai rien à carré. Et puis si tu as besoin de l'avis des autres pour te sentir puissantes et belles, tu n'es pas mieux que moi.
- Parce que tu penses être mieux que moi toi ?
- Nan. Mais si tu veux te sentir supérieure ne me mêle pas à ça. Tu ne m'aimes pas soit, alors ingnore moi mais arrête de nous embêter. On ne t'apprécie pas alors on ne te parle pas. Fait pareil et on vivra tous beaucoup mieux.
Sur ce, je prends Théo par le bras et on s'en va vers la salle de notre prochain cours.
- Théo ? Ça va aller ?
Il me sourit légèrement.
- Je... oui, ça va. Je n'aime pas ça, c'est tout. Enfin, j'espère qu'elle va nous laisser un peu tranquille parce que j'en ai vraiment marre. Qu'elle nous oublie et puis c'est tout.
- Oui. Espérons qu'elle grandisse quoi...
- Les poules auront des dents avant malheureusement.
- On se changera les idées cet après-midi.
- Oui, j'ai hâte !

Nous sommes en ville, il est bientôt 13 heures.
- Tu veux qu'on aille manger où ?
- Tu poses des questions ma petite choupette...
- La pizzeria du coin ?
- La pizzeria du coin.
Pendant qu'on se dirige vers le restaurant je repense au parole de Samantha. Certes je me fiche de ce qu'elle m'a dit mais... les mots blessent. La mocheté, hein ? Je n'ai pas de mal avec mon corps. J'en apprécie chacune de ses formes, de ses cicatrices. Ses défauts sont les miens et j'ai la chance d'avoir un regard positif dessus mais ça fait mal... Et toutes les petites remarques qui sous-entendent que je suis orpheline. Ce n'est pas faux et qu'on me le dise ne me dérange pas non plus. Ça fait longtemps que mes parents ne sont plus là et j'ai tout de même une famille d'adoption. Cependant ce ton qu'elle emploie à chaque fois, ça me déchire. Elle sait au moins ce que ça fait ? Ou comment ils sont morts ? A-t-elle déjà vu ses propres parents se faire lacérer le corps à coup de griffes alors qu'elle est cachée et qu'elle sait qu'elle ne peut rien faire ?
- Arrête de penser à ça Amy et profite de l'après-midi.
- C'est... c'est quand même compliqué quand elle nous parle comme ça...
- Tu lui as bien répondu. En toute honnêté, j'allais l'insulter. Je crois que je vais craquer cette année.
- Tu sais que ça ne réglera rien.
- On a qu'à en mettre plein la vue samedi. On s'achète la meilleure des tenues et boum ! On mettra des paillettes dans les yeux de tout le monde.
- Un duo de choc.

Mon Stupide AlphaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant