Vérité

20. Faussement réél

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Logan

– T'es prête ? Crois-moi, je ne serais pas si gentil que la première fois, la préviens-je avec un sourire en coin.

– Plus que prête même, s'exclame-t-elle du tac au tac.

Elle a le même sourire que moi accroché à ses lèvres. Son poing vient pour heurter ma mâchoire mais je l'arrête juste à temps.

– Trop prévisib-

Elle me coupe en donnant un coup dans l'abdomen avec son genou. Je lâche son poignet afin de me tenir le ventre.

– Trop quoi ? Rigole-t-elle en s'éloignant de moi. Toujours avoir un coup d'avance, sinon, t'es mort. Compris ?

Je me redresse en acquiesçant avant de revenir à la charge. Elle m'échappe de peu grâce à un obstacle que je n'avais pas vu, ce qui me fait tomber.

Heureusement, je me rattrape avant que mon visage ne frappe le sol de plein fouet.

Elle va me rendre fou dans tous les sens du terme.

– Arrête de fuir, tu choisis la facilité mais rien ne te garantit de gagner notre combat.

Cette phrase la fait faire demi tour pour arriver à mon niveau. Son sourire s'est effacé et ses yeux sont remplis de ce que je n'avais plus vu depuis longtemps : de la haine.

Une haine profonde, puissante et destructrice.

Trop occupé à fixer ses pupilles dilatées par la colère, je ne vois pas son poing arriver dans ma mâchoire.

Un autre dans la tempe, un autre dans le ventre. Et ainsi de suite jusqu'à ce que deux personnes viennent l'arrêter.

Mes sens sont comme éteints. Je ne ressens plus rien. C'est le néant à l'intérieur de mon corps.

J'aurais dû finir ma tentative.

Mes genoux s'écrasent contre le sol mais la douleur physique n'est qu'un détail comparé à celle psychologique.

La haine qui emplit ses yeux est encore sûr moi. Je n'y fais guère plus attention jusqu'au moment où des bras enveloppent mon corps.

Ce n'est pas son parfum. Ce n'est pas elle.

Je les retire sans même chercher à comprendre.

Quel idiot je suis pour penser qu'elle voudrait encore de moins alors que ses yeux ont parlé pour elle.

J'espère intérieurement pour que ce ne soit pas la vérité. Même si « l'espoir fait vivre », je n'en ai plus.

Toutes émotions ou sentiments possibles ont disparu pour laisser place au vide.

Nos cœurs ne battent plus à l'unisson. Ils ne se complètent plus.

J'ai besoin d'elle.

On ne devait pas s'abandonner, on se l'était promis...

Les yeux clos, je ne comprends plus rien et je ne cherche même pas à comprendre. Elle me hait, c'est tout ce qu'il y a à savoir.

Elle est le feu, je suis l'eau. Nous sommes l'opposé l'un de l'autre mais nous nous appelons mutuellement.

Des voix lointaines me posent toutes sortes de questions mais je n'y réponds pas. Je n'en vois pas l'intérêt puisqu'il n'y en a aucun.

Je ne veux plus l'aimer. Ça fait trop mal.