The King

Chapitre 5

-Mark ! Seigneur, une avalanche ! Louis est en danger, hurla Stan en entrant dans la cour du château.

Le roi se promenait tranquillement dans son jardin. Il entendit son frère  crier, et son cœur loupa un battement quand ses paroles atteignirent ses  oreilles.

-Comment ça ? questionna-t-il en fronçant les sourcils.
-Louis, répéta Stan affolé. Dépêche-toi, il faut l'aider ! J'espère qu'il ne s'est pas encore noyé sous la  neige ! Il faut faire vite tant qu'il en est encore temps !

Le roi ne chercha même pas à comprendre pourquoi Stan était avec lui à cet instant alors qu'il aurait dû lui aussi, être avec Louis.
Son cœur loupa un battement quand il entendit "Louis" et "danger" dans la même phrase.

-Zayn, hurla-t-il. Rassemble les gardes, mon fils à des ennuis !

La reine, qui avait entendu du bruit de ses appartements, se pencha à sa fenêtre.
On apportait déjà son cheval au roi.

-Mark, que se passe-t-il ?

Le roi ne lui répondit même pas, il disparut dans la seconde avec son cheval, Stan à ses trousses avec le sien.

Qui aurait su que Johanna voyait son mari pour la dernière fois ?

***

La neige continuait sa descente à quelques centimètres de Louis. Il était  désespéré, où était son oncle ? Que faisait-il ? Pourquoi personne ne  venait l'aider ? Pourquoi l'avait-il laissé seul ? Qui ou quoi avait déclenché cette avalanche ? Pourquoi avait-il si froid ? Et il tremblait, s'agrippant au vieil arbre tel une âme détruite s'accrochant à  la vie. Il s'obstinait à penser que tout cela n'était qu'une mauvaise et terrible blague. Louis avait toujours adoré les blagues. Mais pas de ce genre-là.

-LOUIS !

Le jeune garçon chercha d'où provenait l'appel. Ses prunelles bleues perdues et affolées, se posèrent sur la silhouette de son père traversant l'épaisse couche de neige blanche. Le cheval avait un mal fou  à avancer à cause du courant et de la quantité de neige qui étaient  terribles. Il luttait malgré tout. Louis sentit une pointe de soulagement l'envahir soudainement.
Son père était venu pour le sauver !

-PAPA, hurla-t-il en panique.

Le roi peinait à avancer mais il était déterminé. Le visage de son fils lui brisait le cœur. Il se devait de le sauver. Il voyait son garçon, à quelques mètres de lui, et il ne pouvait pas le laisser comme ça. Il se devait de tout faire pour l'aider. Louis était pour son père ce trésor, cette fierté qu'on possède tous au fond de nous. Louis était pour son père cette chose, ce petit être qu'on aime montrer à tout le monde, sans  savoir vraiment pourquoi. Louis était pour son père ce que la joie est à l'amour, la gloire à la victoire et la force au combat. Louis était son fils. Son fils et la plus belle histoire de sa vie.

Complètement essoufflé, il réussit tant bien que mal à attraper Louis dans ses bras. Il voulu guider son cheval hors de l'avalanche. Chaque mouvement était  d'une difficulté hors norme. Mark le tenait entre ses bras, mettant toute sa force dans cette aide précieuse qu'il offrait à son fils. Le blizzard fouettait son visage, et il serrait les dents, s'obligeant à atténuer la douleur glaciale et pétrifiante qui possédait chacun de ses muscles.

Soudainement, son cheval dévia de sa trajectoire et fonça en direction du précipice.
Louis s'agrippait à son père aussi fort que possible. Il ne savait même plus  il était. Tout deux étaient gelés. Même le pauvre animal qui faisait tout son possible.

Le bruit de la neige devenait insupportable.

Le roi attrapa Louis par le bras et le bascula près d'un gros rocher qui se trouvait près de la falaise, dépassant de la couche descendante. Le petit garçon fit une chute de moins d'un mètre et se colla au rocher en regardant son père. Il avait peur, il avait tellement peur. Il était incapable de prononcer des mots tant son cœur était serré. L'air lui manquait. Le courage lui manquait. La conscience lui manquait. Tout lui manquait. Il ne quittait pas son père des yeux et le suppliait du regard de le rejoindre le plus rapidement possible. Il lui adressait une prière muette, une supplication silencieuse qui hurlait dans sa tête si fort qu'elle lui faisait mal. Il hurlait à son père de venir, sans  pouvoir prononcer un mot.