Chapitre 14

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-Je vais au village acheter des gâteaux et du chocolat pour ce soir ! Besoin de quelque chose ? s'exclama Niall en enfilant une écharpe.
-Non, ça va merci, répondit Louis en souriant.
-Fais attention à toi, dit Liam, en surveillant le pain qui cuisait dans son fourneau.
-T'inquiète, Hanata Makuta.

Il sortit en claquant la porte et un vent froid cassa la chaleur de la maison pendant quelques secondes.
Louis et Harry étaient assis à la table de la cuisine et épluchaient des pommes de terre. Liam les surveillait du coin de l'œil et écoutait  discrètement ce qu'ils disaient. Il s'inquiétait pour son frère.

-Hana-quoi ? demanda Harry.
-Oh c'est rien, répondit Louis en riant. C'est un peu notre phrase à nous.

Harry ne comprit pas. Il ne pouvait pas comprendre, en vérité. Mais il sourit, l'air de rien, et continua d'éplucher les légumes. Il avait l'habitude d'aider sa mère à cuisiner. Le jeune homme était habile et plus rapide que Louis dans ce domaine. Il fronçait les sourcils,  concentré sur ce qu'il se passait entre ses mains.

-Parle-moi de Zayn, fit Louis pour rompre le silence.

Harry leva les yeux vers lui. Il cligna des cils, surpris, et déposa sa pomme de terre épluchée dans le grand bol devant eux.

-Il a changé, commença-t-il, à  vrai dire, tout le monde a changé. Tu sais, le royaume est  devenu...chaotique. Maintenant que je sais que t'es là, j'ai tellement  envie que tu reviennes. J'imagine la joie de ta mère Louis. Celle de ma mère, celle de Zayn. On ne t'a pas oublié. J'allais te voir tous les jours sans exception.

Louis fronça les sourcils sans comprendre. Il verrouilla ses yeux à ceux du bouclé, soudainement attentif.

-Devant ta tombe, continua Harry. Vide  évidemment, mais j'y allais et je déposais des lys blancs. Et je devais supporter les larmes de ta mère parce que ça lui faisait du mal de me voir te parler. Zayn restait beaucoup avec moi après ta disparition, je pleurais tout le temps, alors il me racontait des histoires, me disant que tu étais devenu un ange qui restait près de moi. Et puis j'ai grandi et il a arrêté. Mais aussi parce que Stan ne voulait pas qu'il me parle. Je sais pas trop pourquoi Stan ne m'aime pas et j'ai eu assez de mal à le supporter. Une fois, il m'a même giflé parce que je ne voulais pas jouer avec Eleanor. Zayn était furieux, je l'ai entendu se disputer  avec Stan mais je saurais jamais ce qu'il s'est passé. Ma mère ne pouvait rien dire parce qu'elle risquait son travail. C'était devenu tellement difficile que si on se retrouvait à la rue, on n'aurait pas pu  s'en sortir. On ne pouvait pas se permettre de faux pas... Je me  réfugiais près de ta mère et elle me rassurait beaucoup. Comme si  j'étais aussi....son fils. J'aime beaucoup ta mère.

Harry avait fini sa tirade au bord des larmes, une fois de plus, ses yeux  baignés d'eau. Louis était ému. Déjà parce qu'Harry parlait de sa mère avec respect et car il ne l'oubliait pas. Et il se sentit un peu mal d'avoir essayé de les rayer de sa vie. Parce qu'ils ne le méritaient pas. Parce que personne ne méritait ce qu'il se passait.

Harry prit une grande inspiration et baisse la tête. Il attrapa une autre  pomme de terre et Louis se rendit compte qu'il avait toujours la même  dans les mains. Il en prit une autre et commença aussi à éplucher.
Liam avait tout écouté, il savait que les paroles d'Harry avaient touché son  frère. Réellement. Mais il ne savait pas si Harry l'avait fait volontairement. C'était possible. Après, il ne le connaissait pas.
Il sortit le pain du four et une bonne odeur envahit la pièce soudainement
Harry se crispa. Il était certain que cette odeur avait dilaté ses pupilles  tellement ça sentait bon. Il avait le ventre vide depuis un long moment.  Un trop long moment. Il déglutit difficilement et se concentra sur son  couteau.

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