La vengeance de Valentina [Terminée]

[Partie I] XVIII - Ethan

 — Ethan ! La fille chez tes parents... de quelle couleur étaient ses yeux ?

— Ils étaient particuliers, mais magnifiques. Ce qui, d'ailleurs, faisait flipper beaucoup de monde.

Mais moi je les trouvais sublimes. Dès qu'elle les a ouverts à l'hôpital, j'ai su que je ne pourrai jamais les oublier. Et j'avoue que j'aimerai bien les revoir un jour. Enfin... la revoir, pour comprendre pourquoi elle est partie.

— Leur couleur Ethan !

— Vairon. Elle avait un œil bleu et l'autre était presque ambré. Pourquoi ?

Je vois ses yeux se révulser avant que mon meilleur ami ne s'écroule de sa chaise.

Merde !

— Luca ! dis-je en me relevant de ma chaise.

Je m'accroupis à ses côtés et lui tapote la joue pour qu'il reprenne conscience.

— Putain, Luca ! Réveille-toi !

Ses yeux commencent à bouger derrière ses paupières, avant qu'il ne les ouvre. Je l'aide à se relever et à se réinstaller sur la chaise. Je tire celle juste à côté de lui pour m'asseoir dessus. Je m'aperçois qu'il semble complètement déboussolé.

— Luca ! Tu te sens bien ?

— Oui... je n'ai rien. Enfin je crois, dit-il en bougeant sa tête et ses épaules.

— Tu as perdu connaissance quand même ! Que s'est-il passé ? Pourquoi voulais-tu connaître la couleur des yeux de la dévoreuse de livres ?

Je le vois se prendre la tête entre ses mains, ses coudes en appui sur ses genoux. Ses doigts s'emmêlent dans ses cheveux, tirent dessus. A ce rythme-là, il va finir chauve !

— Luca ! Dis-moi ce qu'il se passe !

Il passe une main derrière lui et sort de sa poche arrière son portefeuille. Il l'ouvre et en extrait un papier vieilli par le temps. Une fois déplié, je découvre qu'il s'agit d'une photo. Dessus, deux enfants, un grand sourire sur les lèvres. Je reconnais les yeux pétillants de mon ami sur le petit garçon. A ses côtés, une fillette à peine plus âgée, les yeux rieurs et aux couleurs si particulières. Sa sœur.

Oh, bordel de merde !

— Tu n'es quand même en train de supposer que ta sœur et cette femme, dis-je en montrant les photos, sont une seule et même personne ?

— Je ne sais pas si j'ai envie d'y croire, parce que... parce que vu tout ce que nous a raconté ton père qui me revient en tête... et je ne veux pas croire que Val... que Valentina ait subi tout ça. Mais...

— Mais il y a beaucoup de coïncidences. Mais si c'est ta sœur, pourquoi n'a-t-elle pas cherché à te retrouver ?

— Je me le demande aussi. Et surtout, comment a-t-elle pu tomber entre les mains de ces pervers ? Et que sont réellement devenus mon oncle et ma tante ? Il y a encore tellement de questions ! s'exclame-t-il en se relevant.

— Que veux-tu faire ?

— Je ne sais pas. J'aimerai peut-être en savoir plus sur cette fille que tes parents ont recueilli.

— Connaissant mon père, il a peut-être conservé un dossier chez lui. Je suis certain qu'il a gardé des infos, qu'il n'a jamais communiqué dans la version officielle. Veux-tu qu'on passe le voir ?

— Je ne voudrais pas le déranger.

J'attrape mon téléphone sur le bureau en secouant la tête. Luca ne dérangera jamais mon père. Je sais qu'il l'apprécie beaucoup. Je lance l'appel à mon père qui me confirme que nous pouvons passer le voir.