𝟷𝟾- 𝙴𝚕𝚒𝚊𝚜

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La reprise des cours a été difficile, je crois que je n'avais pas besoin de ça, surtout quand j'ai appris que j'avais bel et bien refilé ma grippe à Liam... C'est de sa faute, il était prévenu.

Au moins, après les deux semaines enfermées sur ma panique, j'ai pu réfléchir vraiment posément pendant 1 semaine. Je ne sais vraiment ce que c'est d'avoir des sentiments, mais je sais que Liam ne me laisse pas indifférent, et que ce n'est pas que de l'amitié, et les paroles de Lou résonnent encore en moi.

Oui, peut-être que quelque chose ne va pas chez moi, j'ai merdé sur toute la ligne et je ne me suis jamais écouté. À toujours être seul tout ce que j'ai fait c'est penser à la solitude elle-même, mais pas à moi.

En tout cas, cette semaine de cours est passée comme si je n'y avais pas été, sérieux je n'ai pas écouté une seule fois, et ça va être la merde pour les contrôles mais j'assumerai.

J'enfile une veste quand Lou entre dans ma chambre, il veut qu'on aille chez Liam parce qu'il en a marre de ne plus nous voir tous les trois, j'ai accepté sans hésitation évidemment. Il n'est plus vraiment malade de toute façon, alors il n'y a pas de risque.

Le temps du trajet, Lou ne dit pas un mot, et je fais de même, je ne sais pas pourquoi il y a cet inhabituel silence, mais je le laisse, parce que j'ai l'impression qu'il en a besoin, comme s'il devait réfléchir. Je reste moi-même dans ma tête pendant ce silence, je dois faire le point avant d'arriver pour ne pas encore une fois paniquer en le voyant.

Je me souviens encore de mon cerveau qui faisait des cumulets quand je l'ai vu sur le pas de la porte, j'ai cru que j'allais tomber raide ici. Et puis toute la culpabilité qui remonte aussi, je l'ai ignoré pendant 2 semaines comme si on était pas ami -et peut-être même plus- depuis assez longtemps. Mon coeur ne survivra pas si je panique encore, en plus, je vous assure qu'il n'avait jamais battu aussi vite, j'ai frôlé la crise cardiaque.

En même temps, ses tresses lui vont tellement bien, et puis tout est beau chez lui, je l'ai déjà dit, il a beaucoup charme, mais pas que, beaucoup plus que ça, tellement plus que ça. Je vais devenir fou. Quand il sourit et que ses fossettes ressortent, ou quand il remue son nez en trompette, quand il en a marre de bosser sur anglais, ou même son regard, quand il me regarde moi, pas Loucas, non, juste moi, j'aime ce regard-là. Oh merde, ce regard. J'aurais dû le comprendre plus tôt, je l'avais compris plus tôt, quand il a pris ma main, ou quand je lui ai prise, je ne sais plus, mais ce soir-là, je suis sûr qu'il pensait déjà tout ça. Il a attendu si longtemps? Ou alors quand il est parti, quand Ahmed était là, sa crise de panique, c'était à cause de ça? Non, ça ne peut pas être le cas? Mais ce soir-là, on était proche, je m'en souviens, nos mains se frôlaient avec une agréable sensation, et puis je me suis appuyé, et...

- Oh merde.

J'ai parlé à voix haute, je m'arrête, Lou se retourne vers moi en fronçant des sourcils. Moi je me remets à paniquer, parce que bon sang, je suis vraiment con parfois! Comment j'ai pas remarqué plus tôt ce qu'il ressentait, ce que moi je ressentais?

- Qu'est-ce qu'il y a? Tu vas bien? T'as oublié quelque chose?

- Non, je peux te poser une question?

Il acquiesce, bien sûr que je peux je m'attendais à quoi.

- Sois honnête alors, et ne dis pas que tu ne veux pas me dire pour une raison quelconque.

- Oui Elias, accouche.

- Pourquoi, parfois, tu dis que tu as des doutes sur moi, enfin ma sexualité?

Il soupire, je l'ai bloqué.

- Tu veux vraiment ma réponse honnête?

J'acquiesce, oui, je la veux vraiment, merde! Il faut que je sache ce qu'il pense vraiment, sans aucune blague, ni rien qui pourrait laisser croire qu'il n'est pas sérieux, parce que je sais maintenant qui dit toujours ça sérieusement, sérieux ça me tue.

Au coeur de la tempêteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant