Très proches durant leur enfance, la vie a séparée Jimin et Jungkook. Des années plus tard, la vente du chalet de Mamounette "Les Flocons de Neige" leur permet de se retrouver.
Si les Flocons de Neige ont été le théâtre de leur amour enfantin, leur...
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Jimin évita de justesse de se faire décapiter par une paire de skis, enjamba une forêt de valises et de pieds bottés, et se jeta tête baissée dans le couloir du wagon, son billet coincé entre les dents. C'était bien de lui de choisir le week-end des vacances de Noël pour rendre visite à Taehyung ! Le train était bondé, houleux, bruyant, et comme par un fait exprès, son compartiment était à l'autre bout de la voiture.
_ Dangsoo, reviens tout de suite ! cria une mère affolée en voyant son cher bambin disparaître en rampant derrière un groupe de soldats en permission.
_ Qui c'est qui va voir la belle néneige toute blanche ? Qui c'est qui va étrenner le joli manteau que lui a tricoté sa mémère? gâtifia une vieille dame en caressant la tête ébouriffée d'un Yorkshire qui dépassait d'un panier en osier. C'est Pupuce ! Il est content, Pupuce ! Il est beau, Pupuce !
Pupuce se recroquevilla au fond de son panier en roulant des yeux affolés. Jimin contourna Pupuce, esquiva une famille nombreuse armée de bagages, de bâtons de skis et de bonnets à pompons et continua à aller de l'avant, son sac de voyage accroché à son épaule comme un bouclier.
_ Qui c'est qui est bien sage et qui va avoir un gros susucre ?
_ C'est Pupuce ! entonnèrent en chœur des soldats en permission.
Jimin s'aplatit précipitamment contre la cloison pour laisser passer une colonie de vacances qui avait échappé au contrôle d'un moniteur débordé. Dehors, le quai ressemblait à une fourmilière géante. Des grappes de voyageurs se croisaient d'un pas pressé, le col relevé pour se protéger de la petite pluie maussade qui mouillait la gare. Des mouchoirs s'agitaient, des voitures chargées de valises effectuaient des manœuvres savantes entre les stands de journaux, les chariots et les pylônes. Les annonces se succédaient dans les haut-parleurs, au milieu d'une cacophonie de bruits discordants dont l'écho ricochait sous les poutrelles en fer. Ambiance survoltée, atmosphère de départ faite de rires nerveux, de bousculade, d'impatience; silhouettes penchées aux fenêtres pour happer un bagage, serrer une main; ultimes recommandations jetées à la hâte dans l'air humide : Ecris-moi. Amuse-toi bien. Téléphone-moi dès que tu seras arrivée. Ne prends pas froid ...
Jimin batailla pour dégager son écharpe coincée entre deux valises, rajusta son bonnet noir et leva les yeux pour s'orienter. Compartiment 12, enfin ! Il fit coulisser la porte d'une main, récupéra son billet de l'autre, et se glissa dans le compartiment tout en vérifiant le numéro de sa place. La porte se referma silencieusement derrière lui, absorbant le brouhaha du couloir. Une jeune maman occupée à nettoyer les doigts poisseux de chocolat de sa petite fille lui adressa un sourire timide. Jimin se dirigea vers le coin fenêtre, se délesta de son sac avec un soupir de soulagement et prit son élan pour le hisser sur le porte-bagages. Le gros voyageur assis en face de lui loucha sur ses jambes et son fessier gainés d'un jean noir moulant.
