chapitre 5

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Cameron

- Debout !

- Putain ta gueule.

Et je me prenais un coussin en pleine tête.

- Parle-moi encore une fois sur ce ton et j'empoisonne ton prochain repas.

Ça, c'était l'exemple parfait d'une conversation entre moi et ma mère. Je parlais mal, et elle me menaçait. Comme elle m'avait eu très tôt suite à une agression sexuelle à ses 14 ans, elle était restée très jeune dans sa tête et je m'entendais super bien avec elle.

- Gueule de bois je présume ? Un jour seulement après le début de la rentrée, tu n'as pas honte ?

Je grognais et me retournais dans mon lit. Hier soir, j'avais pris une grosse cuite et ce matin, ma tête était en feu.

- T'as cours dans 40 minutes et tu dois aller chercher les Wilson. Tu as pris tes médicaments ?

Les Wilson... les Wilson ? Oh merde. Winter Wilson. Je m'étais rendu chez elle hier soir pour la draguer. Quel abruti.

- Tu as pris tes médicaments ?? répéta ma mère.

- Ouais je me suis levé il y a 30 minutes juste pour avaler ces merdes, ironisais-je.

- Surveille ton langage parce que je t'assure que tu ne te relèveras pas après ton repas de ce soir.

Elle vint alors les déposer dans mes mains avec un verre d'eau, et je les avalais. Je prenais des médicaments depuis plusieurs années à cause du trouble borderline dont je souffrais. Apparement, cela se présentait par des fluctuations de l'humeur extrêmes qui favorisaient l'impulsivité et l'instabilité. C'était sans doute pour cela que je me mettais souvent très vite en colère. Et comme je détestais prendre des médocs comme un putain de malade mentale, je les faisais passer en buvant. Pas ouf, mais franchement fonctionnel.

- Allez, prépare-toi, dit ma mère avant de quitter ma chambre.

Je commençais donc à m'habiller puis allait me laver les dents et enfin, avalait un cachet contre le mal de tête, même si je savais pertinemment qu'il ne s'en irait pas avant demain matin.

Lorsqu'il fut l'heure d'aller à l'université, je saluais ma mère et montais dans ma voiture, une superbe BMW grise. Je roulais jusqu'à chez les Wilson, et klaxonnait un coup. Je m'annonçais toujours de cette manière.

Winter était la première à sortir, et elle avait remis une robe aujourd'hui. Putain, elle devait avoir sacrément froid.

Lorsqu'elle s'installa sur le siège passager, elle commença à me dévisager.

- Quoi ? je demandais alors.

- « Quoi ? ». On peut parler du fait que tu es venu hier soir dans ma chambre à minuit passé pour me draguer ?

- C'est faux.

Le denis était la meilleure option dans ce genre de cas. Elle croisait ses bras sur sa poitrine. Évidemment, elle n'allait pas se contenter de ma réponse.

- Si je peux me permettre, tu m'as bien fait pitié.

- Ça, ça fait mal. Mais est-ce que je dois te rappeler que tu paraissais particulièrement troublée ?

Elle fit immédiatement les gros yeux et cela représentait une petite victoire personnelle pour moi.

- C'est f...

Et lorsqu'elle se rendit compte qu'elle s'apprêtait à répondre la même chose que moi quelques secondes auparavant, elle se tut. C'est à ce moment-là qu'Ewan et Briana montèrent dans la voiture. Ils me saluèrent et je commençais alors à rouler.

**

- Moche.

- Et elle ?

- Tu te fous de ma gueule ?

Ewan allait bientôt avoir son permis et il me montrait différentes voitures qu'il allait potentiellement acheter durant notre pause du midi. Elles étaient toutes hideuses.

Et soudain, mon attention fut capter par sa sœur. Si on enlevait le mental, elle était pas mal. Mais avec le mental, j'avais envie de lui rouler dessus avec ma caisse.

- Oh, tu m'écoutes ? demandait mon pote.

- Tu disais ?

Et je me reconcentrais à moitié sur ses voitures toutes plus moches les unes que les autres. La seule qui avait un beau pare-choc, c'était sa sœur...

Borderline - LIVRE ÉDITÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant