ACTE V

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ma vision était floue
était-ce le chlore,
l'amour, les larmes,
ou le bruit de tes baisers dans mon cou ?

tu as rempli mon corps de coton
je me sens légère
légère
mes mains se posaient sur toi
dans tes cheveux, sur tes bras
j'en voulais un peu plus
quand on s'embrassait
le contact de nos corps
le goût salé de nos baisers
on en redemande encore
ensemble,
on allait embrasser la mort.

je me rappelle de tes mains
qui glissaient, glissaient
toujours plus bas, toujours plus loin
c'était flou
je ne sais plus
mais je me souviens de chaque détail
je me souviens
de la mélodie,
du rythme qu'elle donnait
je me souviens
des cris de nos corps
dans la nuit noire
une lumière, un trésor,
l'unique lueur du dernier espoir

tes lèvres sont encore là
partout sur mon corps, dans mes draps
je peux imaginer encore
la chaleur dans tes bras
dans mes oreilles,
j'ai encore l'écho
les cris qui s'accélèrent
les respirations saccadés
les soupirs enfouis dans l'oreiller
des sons qui ne feront que me hanter.

l'attachement est inné,
évident
presque inévitable
je ne dansais
plus que pour toi
je ne vivais
plus que par toi,
plus que pour cette place dans tes bras
j'avais les mots au bord des lèvres
les yeux dans les yeux,
un poison dans la bouche,
que tu m'as transmis
de la plus belle des manières.

comment se noyer dans une baignoire ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant