journal amer

ogre au fond de moi

y'a ce truc qui racle mon cœur et mes mains
ce truc dément, pas humain, ni divin
c'est juste monstrueux
un orage dans le fond du corps
j'ai l'âme dantesque et torturée
les mots, les bourreaux
sembler, être
je suis

et mon dieu
que Prévert garde ses vers
j'veux pas de rimes, pas de virgules
je veux pas de point à l'euphorie de mes r et de mes o
y'a pas de fin au grand loto de mes mots.

alors évidemment,
quand ça me prend aux tripes, par la gorge
je me transforme en vrai ogre.
qu'est ce que je pourrais faire d'autre ?
et mon cœur qui s''affole, et mes mains qui enragent
c'est la fougue du stylo et du papier
les idées qui pleuvent comme des bombes et qui écrasent la guerre de mes souvenirs
je ne suis pas humaine quand l'ouragan s'abat
je ne suis plus un fille
plus une enfant.
au bonheur des ogres
Pennac serait content.