Jamais Plus

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Jamais plus je ne reverrais tes mains aux doigts si fins, jamais plus je ne reverrais tes yeux si attentionnés et désireux, ni ton adorable sourire ravageur quand tu me parles.

Jamais plus je ne sentirais l'odeur de ta cigarette que tu fumes chaque matin, ni le gout de ta bouche sur mes lèvres.

Plus jamais tu ne me prêteras ta Marlboro, et plus jamais je ne gouterais la fumée de ta clope passant de tes poumons aux miens.

Jamais plus je ne ressentirais l'excitation d'un tel moment partagé, je n'aurais plus droit à ton odeur de parfum et de sueur, au souffle de ta respiration, et je n'aurais plus droit aux sons de ta voix, de tes râles de plaisir, de tes gémissements et au bruit que faisait ta bouche sur la mienne. Jamais plus je n'aurais accès à ces choses interdites.

Aujourd'hui tu pars loin, et mon âme s'en va avec toi.

Un regrettable incident, un désir inavoué, une pulsion cédée.

Je me souviens de ton signe de la main, attirant mon attention, la même avec laquelle tu as tenue ma tête pour m'embrasser. Tu m'as demandé si ça allait, je t'ai menti en répondant un simple oui. Pourtant je dois t'avouer maintenant que non. Car à l'intérieur de moi, régnait la guerre entre mon cœur et la raison, entre la raison et les sentiments, entres les sentiments et les émotions.

Tu le sais maintenant, ce que j'éprouve pour toi. Et maintenant je sais ce que tu ressens pour moi.

J'aurais aimé que notre histoire demeure plus longtemps. J'aurais aimé ne jamais t'avoir dit ces choses, j'aurais aimé que tu ne partes pas loin de moi, de nous. J'aurais tenu ton secret, tu aurais gardé le miens.

Je t'aimais, mais tu l'aimais plus encore.

Malgré tout, j'espère un jour te revoir, ne serait-ce que cinq minutes, un signe de ta main, la même avec laquelle tu as effleuré ma peau pour décaler la mèche qui me tombais sur mes yeux. Un simple regard, un simple clin d'œil, un simple sourire peuvent me suffire à me faire comprendre que tu n'as pas oublié et me redonné ainsi espoir.

Je me souviens du jour où tu me l'as dit, les trois petits mots qui ont anéanti ma vie. Pour la première fois alors tu m'as vu pleuré, tu m'as serré dans tes bras, avec toi seul j'étais en sécurité. Tu as essuyé de tes doigts, les larmes qui coulaient. Tu m'as réconforté, puis tu m'as offert ce dernier baiser. Tu es parti, clôturant le chapitre ainsi. Tu as rejoint la tienne, j'ai rejoint le miens. Nous sommes revenus à notre triste réalité.

Plus jamais je ne te reverrais, toi, tes yeux, ton sourire, tes mains. Plus jamais je ne ressentirais l'extase de notre histoire.

Une histoire qui est à nous.

Une histoire secrète que plus jamais je ne referais.


Benjamin. S. Lee

Les vagues dans ma têteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant