❈ Chapitre 1

97 11 54
                                    

❈

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Il y a du monde dans les rues cette nuit. Tout le monde se rejoint sur la plage, chez des amis, sur le balcon ou bien dans des terrasses, en ce jour spécial. Minho marche dans les rues bondées de la ville, seul, se dirigeant vers un arrêt de bus. Ses jambes sont toutes engourdies et une oppression familière lui fait mal au cœur, il ne peut pas se rendre au lieu où il veut aller à pied dans cet état. Il s'assoit sur le banc de l'arrêt, attendant n'importe quel bus qui pourrait l'emmener vers la plage. Il ne va pas passer cette nuit en compagnie de ses proches comme le font presque tout le monde, il ne la passera plus jamais en compagnie de quelqu'un. C'est ce qu'il s'est promis depuis un incident qui l'a marqué à tout jamais. Parfois un événement nous affecte profondément alors on se jure de faire en sorte que cela ne se reproduise pas, c'est le cas pour ce jeune homme à l'air mélancolique sur ce visage semblable à celui d'une poupée.

Plus les minutes de cette affreuse nuit passent, plus il sent son coeur s'oppresser. Il observe les gens marcher dans les rues, se dirigeant tous dans la même direction, ayant tous le même but cette nuit. Il voit passer, sur la route, des amoureux sur une moto — ou du moins, il imagine qu'il s'agit de deux personnes qui s'aiment. Un sentiment de nostalgie et de regret prend place en lui. Des flashs lui viennent en tête, son cœur s'accélère. Ce souvenir est comme un parasite qui encombre son cerveau, impossible de s'en débarrasser. Il est collé à sa peau telle une sangsue voulant le vider de son sang, jusqu'à la dernière goutte. Si un jour il meurt, ce sera à cause de ce souvenir infernal, il en est persuadé, il y pense constamment.

Aucun bus n'est passé depuis sa contemplation des rues pleines et de ses remémorations, il commence à s'étonner, si ça continue il va être en retard pour de bon. Quelqu'un passe devant lui en moto, roulant doucement, puis fait marche arrière comme pour lui refaire face. Minho fronce des sourcils, ne sachant pas de qui il s'agit et pourquoi il vient de s'arrêter devant lui. Le motard enlève son casque, révélant une chevelure noire et désordonnée. A présent il peut apercevoir son visage, malgré la faible luminosité des lampadaires, et il est soulagé de voir que ce n'est pas un vieil inconnu qui aurait pu lui demander d'éventuelles choses douteuses. C'est un jeune homme qu'il connait, pas énormément non plus, mais ils sont dans la même faculté et partagent des connaissances en commun.

— Bah alors, Lee Minho, qu'est-ce que tu fous à cette heure-ci sous un abribus ? lui demande-t-il en prononçant bien chaque syllabe de son nom comme pour se moquer. Tu vas pas vers la plage comme tout le monde ? C'est le meilleur endroit si tu veux avoir une bonne vue.

— J'ai du mal à marcher à cause de ma chute d'hier... alors j'attends le bus pour m'y rendre, rien de plus évident, Bahng Christopher Chan, il a prononcé son nom exactement comme son camarade l'a fait.

Il faut dire que si ce dernier l'a appelé comme ça c'est parce que Minho l'appelle la majeure partie du temps par son nom entier et le prononce toujours de la manière dont il lui a répondu, certainement pour mettre une certaine distance entre eux deux. Minho peut parfois être froid avec les gens, surtout avec ses camarades, et encore plus lorsqu'il les croise hors de leur établissement. Il n'a jamais vraiment été à l'aise avec les gens, c'est pourquoi on a souvent tendance à l'éviter. Mais il y a quelques exceptions qui persistent à l'approcher malgré tout, dont ce Bahng Christopher Chan que tout le monde à part Minho appelle simplement Chan.

MOONLIGHT : Drive | MINCHANOù les histoires vivent. Découvrez maintenant