Lorsque je me réveillais, je n'étais pas dans l'avion. J'avais une légère douleur à la tête.Que s'est-il passé ?
J'enlevais le lourd drap en coton bleu nuage de mes mains avant de m'asseoir.
Je me saisis de la carafe filtrante en cristal posée sur la commode pour me servir un verre d'eau.En face de moi, se présentait une porte en bois massif qui était entrouverte.
Je me levais précipitamment pour la refermer.Je détestais que les portes soient entrouvertes, ça m'a toujours donné un sentiment d'insécurité.
Derrière moi se tenaient des fenêtres oscillo battantes qui laissaient rentrer non seulement de l'air mais des rayons du soleil.
J'avais une vue d'ensemble sur le jardin.De magnifiques orchidées sauvages y étaient parsemées. Non loin de là se tenait un petit champ de tomate et de choux. Une fontaine de tenait au centre de ce beau jardin.
Le jardin, mais bien sûr !
C'est là que j'étais lorsque London m'a annoncé cette terrible nouvelle.
Je m'effondrais, mes larmes coulaient et recoulaient. Je n'ai pas assez payé le prix de mon avidité c'est ça ?
Je me sentais vidée de toute émotion, comme si tout mes sentiments avaient disparus.Ni joie, ni tristesse
Ni culpabilité, ni angoisse
Ni douleur, ni peur
Ni rien d'autre ne m'habittait.Juste des larmes qui coulaient.
Des larmes qui n'avaient pas coulés depuis des siècles.Aujourd'hui ce n'est pas Milena Tremendo mais plutôt Milena de La Fontaine car j'étais comparable à cette fontaine dans le jardin.
Toute personne me connaissant savait pertinemment que j'étais une guerrière et non une pleurnicharde.La poignée de la porte bougea, puis un bruit s'ensuivit.
Milena essuya ses larmes en un geste rapide.
C'était London. Sa carrure imposante ne pouvait passer inaperçue.
- Dis moi que je rêve, dit Milena en se redressant pour faire face à la fenêtre.
- Ce n'est pas un rêve mais la réalité
- Une triste réalité dis donc
Milena se mit à pousser des cris,des cris de douleurs, elle n'en revenait pas.
- Heyyyy calme toi, dit London en la prenant dans ses bras
- Pourquoi tu ne m'as tu rien dit London? Pourquoi ? Demanda t-elle au bord des larmes
- À quoi bon ça aurait servit Millie. À quoi bon ?
- Qu'est ce qui s'est passé ? Redemanda t-elle en se détachant de son étreinte
London prit une place sur le sofa gris clair à côté des fenêtres.
La tête entre les mains, il regardait Milena de ses grands yeux marron clair qui menaçaient de le trahir par des larmes.
- Lizzy te suppliait de venir à Londres la voir, elle voulait te revoir, elle voulait que tu voies tes neveux, mais tu avais toujours refusé, commença t-il
- Je travaillais...
- Travail, Travail, Travail, mais bon sang Millie, tu n'as que ça à la bouche
- Vous savez bien que j'ai leur ai faites une promesse...
- C'est juste une mascarade, tu te fais croire ça juste pour ne pas supporter le poids de ton égoïsme !
- Ne dis pas ça ! Non ! Non ! Non !
- Ce tragique jour où elle a eu cet accident, je t'ai appelé plusieurs fois, mais comme d'habitude Madame était trop occupée.
London essuya les quelques larmes qui pèlèrent sur ses joues avant de reprendre son souffle.
- Lorsque le médecin m'a annoncé que Lizzy avait perdu la mémoire, j'ai décidé de lui en construire une nouvelle. Une nouvelle mémoire sans toi, alors je lui ai dit qu'elle était enfant unique et que ses parents étaient mort dans un incendie.
Milena alla s'asseoir sur le lit, tout près de la commode, afin de se servir à boire. Ce qu'elle entendait était trop dur à avaler sans eau.
- Je lui ai dit que le gouvernement l'avait envoyé ici pour ses études universitaires et c'est ainsi que nous nous sommes rencontrés et nous avons fondés cette famille.
L'ambiance était lourde.
On entendait juste le bruit du vent.
La pièce était devenue sombre.
Comme si elle ressentait les émotions.
Comme si elle les aspirait.
- Pour ne pas t'inquiéter, je t'écrivais des lettres chaque semaine comme à l'accoutumée, tu ne te doutais de rien.
- Tu n'en avais pas le droit !
- Je sais mais je suis heureux de l'avoir fait.
- Quoi ?
- Oui, ça fait cinq ans maintenant que je ne vois plus ce sourire mélancolique sur les lèvres de ma femme, cinq ans maintenant qu'elle ne me parle pas de toi avec tritesse, cinq ans maintenant que ma femme n'est pas pensive, insomniaque, cinq ans maintenant que Lizzy est vraiment heureuse car tu ne fais plus partie de sa vie. Cinq bonnes années de pure bonheur.
- Je ne savais pas que mon absence la troublait autant
- Évidemment madame ne pense qu'à elle
- Tu te trompes London
- Peu importe désolée Milena mais je veux que cela continue, je veux que ta sœur continue de vivre sans tristesse, c'est pour cela que je vais te demander de quitter le manoir Bermontta dès maintenant ! Exclama London en se levant
- S'il te plaît laisse moi passez une nuit avec elle et mes neveux, une dernière nuit s'il te plaît fait le pour moi, je sais que je n'ai rien à te demander et que tu as fais ce qui te semblait le plus juste, mais je vais mourir bientôt et Lizzy, toi et mes neveux êtes ma famille, une dernière nuit s'il te plaît, dit elle en se jetant à ses pieds
- Quoi, tu vas mourir ? Je suis vraiment désolé pour toi Milena, je ne pensais pas que...
- Personne ne le pensait, c'est peut-être mon châtiment pour avoir été rempli d'orgueil, de cupidité et d'égoïsme. J'ai passé ces dernières années à défendre des personnes et à sauver leurs vies et aujourd'hui je n'arrive même pas à me sauver moi même.
- Ne dis pas ça Milena et au lieu d'une nuit reste avec nous, ne pars plus s'il te plaît
- Non London, une seule nuit suffira, je ne veux pas que Lizzy retrouve la mémoire en me voyant tous les jours, je ne veux pas non plus que vous éprouviez de la pitié pour moi en me voyant souffrir, dit elle en essuyant ses larmes
- J'ai compris tout ce que tu as dit, mais reste une semaine s'il te plaît, c'est l'anniversaire de Lizzy dans quelques jours et je suis sûre qu'elle aurait été ravie que tu sois là, repliqua t-il en l'aidant à se relever
- Je reste mais je te préviens que je m'en irai juste après son anniversaire.
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Ma plume ma force, votre silence mon handicap.
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Vivre avant de mourir
Literatura KobiecaOn a que deux vies et la seconde debute le jour où l'on se rappelle qu'on en a une..., avait dit Bentley un jour à Milena L'argent ne fait pas le bonheur..., lui avait dit sa mamma C'est aujourd'hui, en ce jour fatidique que Milena comprend enfin le...