Chapitre 29

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Jusqu'ici, tout va bien. Je suis un peu nerveuse. Mais je suis prête. Mon arme est entre mes mains, et je suis à l'entrée de la forêt. Je suis sûre qu'il serait toujours là. Il le doit. En entrant dans la forêt, ça recommence à me revenir à la tête. Les cris, les supplications, le meurtre impitoyable. C'est un souvenir hautain dont je ne me débarrasserai jamais. Avec mon arme fermement serrée dans ma poigne et mes yeux plissés scrutant les arbres, je suis prête à tout affronter. En inspirant profondément, je garde les tête haute, et continue de marcher. Je suis plus alerte que jamais, écoutant attentivement tout type de son. Des pas, des paroles, n'importe quoi. Pendant les trois prochaines minutes de marche, je n'entends rien d'autre que le doux hurlement du vent, et le craquement des feuilles sous mes pieds. Il est difficile de voir quoi que ce soit au loin, en raison de l'obscurité. Le repérer de loin ne sera pas possible comme ça. En passant devant des arbres et des buissons, j'entends enfin quelque chose qui ressemble à une sorte de grognement. Mon cœur commence à s'accélérer, alors que je tiens le pistolet près de ma poitrine, suivant le bruit des grognements. Avec chaque murmure doux d'une voix, un bruit traînant peut être entendu. Comme si quelque chose de lourd était traîné sur le sol. J'arrive enfin à trouver la source d'où vient la voix et je me cache derrière un gros tronc d'arbre. Je regarde autour de lui, seulement pour voir ma cible. Une de ses mains est serre autour de son épaule, vraisemblablement celle dans laquelle il a été abattu. Pendant ce temps, son autre main pendant dans une main plus petite. Je bâillonne presque à la vue. Il traîne le corps sans tête d'Emma, à travers la forêt, sans remords. Son corps laissait derrière lui une traînée de sang qui serait facile à suivre.


Je sens les larmes me monter aux yeux alors que je prends une profonde inspiration. Il suffit juste de viser, et de tirer. Je tiens le pistolet devant moi, visant directement la tête de ce bâtard. Alors qu'il traînait le corps, mes bras bougeaient lentement avec lui pour garder sa tête dans le champ. Mon doigt tremblait en prévision d'appuyer sur la détente. Une fois qu'il est clairement dans ma ligne de tir, j'appuie enfin sur la détente. Le pistolet tire la balle avec tant de force qu'elle m'échappe presque des mains. Je fermai les yeux pendant une courte seconde, m'attendant à entendre le bruit d'une personne tombant au sol. Quand je n'entendis rien d'autre que bouger, j'ouvre les yeux. Mon souffle se bloque soudainement dans me gorge, une fois que je réalise que le bâtard est toujours impacté, en un seul morceau. Un trou de balle était enfoncé dans un tronc d'arbre derrière lui. J'ai raté. Je ne peux pas croire que j'ai raté. Je ne lui ai même pas fait une égratignure. Son regard rencontre soudain le mien, me faisant geler à ma place. Mon corps se crispe comme la dernière étincelle de confiance que j'avais éteinte aussi vite qu'une flamme. Mes mains ont commencé à trembler alors que j'ai tiré la glissière pour recharger et essayer de tirer un autre coup. Avant même que je puisse pointe l'arme sur lui, je vois la lame d'une hachette voler vers mon visage. Je poussai un cri de surprise tandis que je me cachais derrière un tronc d'arbre. « Alors, la petite s-souris est ici toute seule ? Quelle s-surprise ! » Sa phrase était parfois interrompue par un bégaiement dû à ses spasmes corporels. Mes mains tremblaient à ce point. Les larmes brouillaient ma vision à cause de la panique et de la peur. Je ne sais pas si j'ose encore regarder autour de l'arbre.


« Alors, qu-que je vais faire de son corps ? » Il s'interroge soudainement. Pourquoi diable dirait-il cela de nulle part ? Je me tais en fronçant les sourcils dans la confusion. Toby continue « Je vais le donner à un bon ami à moi, » il déclare. Je peux entendre une teinte d'amusement et de malice dans sa voix. « Et tu sais ce qu'il va faire avec ça ? » Demande-t-il. Il fait une pause de quelques secondes, comme si je ne répondais pas. Je ne le fais pas, évidemment. Il laisse échapper un petit rire avant d'ajouter, « Il va le foutre en l'air. Ce qu'elle est déjà. » Finit-il avec un rire. J'ai envie de vomir. Comment quelqu'un peut-il être si dégoûtant ? Mon corps tout entier tremble de froid, de peur ou de colère, je ne sais pas comment dire. « Et mon a-ami adore les putes qui ne se débattent pas ou qui crient. » J'entends son dernier mot sortir comme un grognement, alors que j'ai entendu sa botte entrer en collision avec quelque chose. Il a probablement frappé le corps. Il n'est pas un meurtrier. C'est tout simplement un monstre. « Cette putain a un corps parfait pour lui. Elle accomplira bientôt son destin. » Toby rigole. Je sens des traînées de larmes se précipiter sur mes joues. Je ne vais pas le laisser s'échapper. Je me lève de ma place, et apparaître de l'arbre à nouveau. Il a perdu une hachette, si je peux seulement lui faire perdre l'autre.

You'll learn to love me. (Yandere! Masky x Female! Reader) FROù les histoires vivent. Découvrez maintenant