Spiare [VKook]

Partie VI

V se débattait entre mes mains. Son manque de sang avait entraîné une réaction normale chez un vampire, il avait eu une crise tout simplement. Sa raison laissait place à son instinct, il n'avait plus de sentiments tel que l'empathie, la compassion. Il ne voulait qu'une seule chose, un corps où il pouvait enfoncer ses crocs et aspirer son sang jusqu'à la dernière goutte. En cas de crise, un vampire pouvait tuer jusqu'à 100 personnes. Je fixais la créature devant moi, ne sachant pas quoi faire d'elle. 

Un rire secouait mon corps. Je sentais que cette soirée serait amusante. Je ne pouvais pas m'ennuyer, pas quand V me regardait les yeux vitreux, la fumée entourant son corps tel un bouclier, les mains gelés. Je percevais le changement de ses iris qui viraient lentement vers le doré, ses cheveux prenaient une teinte bleuté. La glace, V venait de transformer sa magie d'eau en magie de glace. 

J'évitais facilement son premier coup et ma magie se dirigeait naturellement vers mon adversaire. Sa magie réagissais instinctivement mais j'étais plus fort. Son bras droit fut brulé mais aucune plainte ne s'échappait de ses lèvres. Il n'avait pas peur; soit son instinct était défaillant soit il était assez fort pour me tenir tête. L'instant d'après, je me faisais totalement congelé sur place et mon nez se faisait briser par le genou de V. Je me libérais de ma prison de glace avant de lui administrer deux coups dans les côtes. J'esquivais son épée qu'il venait de faire apparaître. Mais j'avais reçu  une autre dans l'épaule et directement le froid se mit à envahir mon corps. Je commençais par prendre au sérieux mon adversaire du jour. Je retirais ma veste et retroussais les manches de ma chemise. Des ombres se mirent à apparaître tout au long de mes bras. Au vu de son état, cette attaque devrait le neutraliser. J'augmentais ma vitesse, le clouais au sol avant de poser mes mains sur sa poitrine. Ses poumons se sont comprimé. V se débattit un moment avant de s'évanouir. J'observais V un moment troublé par ses capacités et sa personne, mais un message de mon assistant me rappelais à l'ordre. J'avais des personnes à exécuter. J'aurai voulu le défigurer mais ce sera pour une prochaine fois. 

Je me réveillais avec une migraine intense et j'avais mal partout. Je me trouvais dans une pièce qui m'était inconnue, un salon plus précisément. Mon odorât avait détecté l'odeur de JK. Elle était partout et même en étant absent, il imposait sa puissance. J'étais torse nu. Mon t-shirt était en lambeaux près du sofa. Je fronçais les sourcils quand je me rendais compte que cela faisait sept jours que je n'avais pris une douche. Je déambulais dans l'immense appartement de Jk pour trouver une douche. Je me douchais dans la salle de bain de l'une des chambres d'amis quand je sentis une présence derrière moi. Je me retournais rapidement en position de défense. Je me crispais quand je vis que cette fameuse personne était Jk. Il me fixait avant de ricaner.

- Tu comptes rester dans cette position. Tu es plus mignon que menaçant. J'ai demandé une journée de pause de plus pour toi. 

- Hum...M...Merci. 

Je rougissais. J'étais nu et le regard de Jk sur ma personne ne me calmait pas. Il avait aussi dit que j'étais mignon. Sauf qu'une chose me fit tiquer. Les iris de Jk n'étaient plus noirs mais ils étaient violets d'un violet si sombres et si captivants que je me retrouvais ensorcelé. Je me noyais dans ses iris, je me sentais si bien et mon âme me hurlait que j'avais trouvé ma place. Je voulais briser la magie qui diminuait l'intensité de mes yeux. Je voulais tout lui dire. Je voulais...Une migraine me tirait de ma transe. Je fronçais les sourcils en détournant le regard. Qu'est ce qui venait de se passer? Jk semblait intriguer par mon comportement. Etais je le seul à avoir ressentir ce "lien" entre nous? 

- Pourquoi tu me fixes ainsi? 

Sa voix était devenu plus grave et plus sensuelle. Je ne savais pas comment je l'avais regardé mais je pense que cela l'a affecté. Soudain, je me crispais. J'avais l'impression qu'on m'étouffait. Je n'arrivais plus à respirer. Ma vision se troublait lentement et je ne voyais que le visage de Jk qui oscillait entre agacement et amusement.

Je fixais V qui se débattait, qui cherchait de l'air. Son regard de chien battu me déstabilisait légèrement. Il finit par s'évanouir. Je fixais ma gauche où je vis le visage agacé de Suga, un hologramme. Il progressait à une de ses vitesses.

- Je t'avais dit que je n'autorisais personne dans mes appartements, Jk.

Je me mis à ricaner.

- De ce que je sache, le nain, ses appartements m'appartiennent. Touche encore à mes affaires et cela pourrait mal se finir.

- Sale gamin. Ne me défies pas. De nous, tous, celui qui vit mal cette séparation, c'est toi.

- C'est pour cela que mon état mental devrait te faire peur, Suga.

Il me lançait un dernier regard méprisant avant de disparaître. Je rigolais et dire qu'on était amis. C'était une période enfouie dans les limbes de notre tristesse.  Je m'approchais de V et le portait jusqu'à mes appartements. Je lui mis une chemise et un pantalon amples en soie bleu, avant de le coucher dans mon lit. Je le fixais un instant et remarquais une marque noire dans son cou. Un tatouage sûrement. Je fermais un instant mes yeux. Je voulais le chérir mais je voulais tellement lui faire mal. Je veux le protéger mais le détruire aussi. Toutes ses envies passaient dans ma tête d'un extrême à l'autre. Je devenais fou. Non, j'étais déjà fou. J'attendais juste le moment où je mourrais comme les autres. On nous avait arrachés trop de choses et c'est encore un exploit que nous soyons toujours là. Je ne pouvais plus aimer ou ressentir quoique ce soit. Les émotions étaient pour moi des bombes qui s'enchaînent les unes après les autres, toutes aussi éphémères les unes que les autres. Au final, il ne me restait que le vide. L'abîme m'attire, je sombre, je me noie. Lorsque je toucherai les profondeurs, ce sera la fin. Ma fin. C'est pourquoi je me dois de finir toutes les taches que père m'a confié et dire que les habitants de ce pays pensent qu'il est encore en vie. De toute façon, ils le sauront le jour de ma mort. Je devais détruire l'Est au plus vite. Je fixais toujours V. La manière de dormir des vampires est toujours aussi captivante. Ils ne respirent pas, leur cœur semble figé , aucun pouls. J'aimais les surnommer les enfants de la mort. Les veines de V semblaient devenir violets, de la même couleur que mes iris. Je ressentais aussi une autre magie, une magie ancienne. Il est victime d'un sort. Je me saisis de son poignet et de ma lame. J'ai besoin de son sang pour détecter le type exact du sort dont il est victime. Si c'est un sort de marionnettiste, je serai obligé de le tuer. Mais, couper au niveau du poignet, n'est ce pas un peu extrême? Je fronçais les sourcils depuis quand je me souciais de cela. Je fixais V, encore une fois. Mon cœur loupa un battement, je n'avais pas envie de lui faire du mal. Pour la première fois depuis longtemps, mon esprit a réussi à se stabiliser sur cette pensée. J'enfonçais alors le bout d'une aiguille dans son doigt. Une goutte de sang tomba dans ma paume de main avant de petit à petit entrer dans mes cellules. C'est un sort de manipulation des souvenirs et des ressentis. Quelle est la raison pour laquelle on aurait manipulé ses souvenirs? Ce n'est pas récent, je dirais à l'âge de huit ans. On lui a créé une autre vie. Une migraine atroce me coupe de mes réflexions. J'ai l'impression qu'un essaim d'abeilles s'était installé à l'intérieur de mon crâne. Ma peau semblait se faire calciner. Je retiens un cri de douleur. Quel jour on était? Je m'écroulais au sol, incapable de bouger. Je me téléportais directement chez lui, je suis sûr que les autres y sont déjà.

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Le voici, le voilà. Le swag en personne. Acclamés, SUGA.