Spiare [VKook]

Partie II

+ Étant donné que c'est du VKook la partie infiltration serait principalement centrée sur eux+

Ils avaient passé quatre jours en hibernation totale, et cela leur avait fait un bien fou. Pour la mission, ils arboraient de nouveaux looks : piercings, vestes en cuir, jeans noirs, armes fabriquées par eux-mêmes avec des balles indétectables, bottes... Ils avaient interdit à leurs parents de les suivre, et de toute façon, ils n'en ressentaient pas le besoin. La voiture les avait laissés à un kilomètre avant la frontière. Ils devaient réduire les informations personnelles les concernant et ne possédaient aucun objet personnel. Tout était neuf et impersonnel, même la valise.

Ils n'avaient pas parlé durant le trajet, profitant du calme avant de se plonger dans le cyclone avec un seul objectif : atteindre l'œil de ce dernier. Avant la frontière, ils se regardèrent une dernière fois, sachant qu'ils prendraient bientôt des chemins différents, mais avec la même dose de danger. Ils ne pouvaient pas espérer, car là où ils allaient, l'espoir était semblable à une mauvaise herbe dans le champ de la réussite et de la survie, qu'on s'empresse d'anéantir. Lorsqu'ils franchirent la frontière, ils comprirent enfin la véritable signification de l'expression "Qui sème le vent récolte la tempête", car ils voyaient au loin la tempête qui allait faire des ravages. Dans un dernier élan d'espoir, ils prièrent pour que la période de récolte soit après la finalisation de leurs plans. Ils comprirent enfin le réel sens de l'opposition entre l'Est et l'Ouest : ils faisaient face au calme terrifiant de la nuit après avoir quitté le bruit réconfortant du jour. Ils se comportèrent comme des inconnus, ne se jetant même pas un regard. Ils venaient d'enfiler leur masque, de créer une nouvelle personnalité. Ils ne pouvaient plus faire marche arrière.

Mais franchement, à partir de l'instant où ils avaient mis les pieds dans la voiture, il n'y avait plus de marche arrière, ni de frein.

Ils allaient devoir combattre à la fois l'enfer et Dame Vie avec ses obstacles.

Sauf que cette dernière riait, car depuis un moment, ils se trouvaient dans son piège. Et les fissures dans leur esprit leur étaient inconnues, une information à ne pas négliger. Car bientôt, ils allaient éclater, et plus personne ne pourrait gérer la bombe qui se créait.

L'Ouest était très organisé, c'est ce que Taehyung en déduisit. Pour atteindre un des pays phares, il fallait passer par un pays neutre qui servait de rempart. Chaque coin de rue était muni d'une caméra, sans angles morts en vue. Mais Taehyung ne risquait rien puisqu'il devait détruire cette organisation tout seul, ce qui signifiait qu'il n'aurait à rencontrer aucun complice, ni à protéger personne, réduisant ainsi les risques de mourir. Comme une goutte d'eau tombant dans un circuit électrique, il allait faire des ravages. Il était tout seul, et cela lui convenait. Il ne voulait pas entraîner d'autres personnes dans sa chute. Dans la vie, c'est 50-50, ici, c'est plutôt 99-1. 1% de réussite, il allait faire avec. La première chose qu'il fit fut de se percer encore les oreilles et de se tatouer un tigre sur le dos. Il loua une chambre dans un motel. Et bordel, même les motels étaient luxueux ici.

Il essayait de trouver un moyen pour atteindre le pays convoité. Il avait mis au placard ses souvenirs, ses principes et gelé ses sentiments. Ici, il n'était pas Taehyung, non, il était V. À la fois étrange et mystérieux, ce nom allait parfaitement à la personne qu'il était maintenant. Profitant de ces quelques jours de repos, il passait dix heures par jour à la salle d'entraînement. Il admirait les gens d'ici, qui, contrairement à ceux de l'Est, avaient su apprivoiser les ténèbres et étaient devenus les maîtres de ces panthères noires. Contrairement aux gens de l'Est, ils ne se voilaient pas la face en jouant aux personnes parfaites. Quelque chose le tracassait, quelque chose clochait, mais quoi ? Un mystère plus grand l'intéressait : une organisation de quoi ? Que faisaient-ils vraiment ? Ils devaient simplement diriger un pays, non ?