Victoire

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Auxerre, 00h12, 

Quelque part à une fête, c'est là où je semblais être.

Mon corps, lourd et encombrant était couché sur le canapé, caché dans un coin, timide. Le visage aplatit contre l'oreiller froid, qui, pour autant ne me réveillait pas plus que ça. Mon mascara coulait doucement autour de mes yeux et mes paupières voulaient inexorablement se fermer. Flasque, fatiguée. J'avais oublié la dernière fois où je m'étais vraiment amusée. Les lumières de toutes les couleurs dansaient sur mon visage, et la musique semblait de second plan, comme loi, trop loin. 

Si je levais les yeux, je pouvais voir des bouteilles vides, renversées sur la table, des confettis éparpillés de toutes part, des emballages vides et sales, de l'alcool et leurs gens alcoolisés : leurs esprits morts et leur corps plein de vie. Ce n'était pas le spectacle auquel j'adorais assister. J'aurais souhaité faire mourir mon esprit et qu'il emmène avec lui sa nostalgie démesurée. Je voulais déchirer ce qui me servait de costume et courir dehors, sentir la pluie me caresser et rire aux éclats pendant que le vent me fasse voler au loin. Je voulais lire des livres allongée au milieu d'un champ de fleurs et sentir les doux rayons du soleil effleurer ma peau, doucement, très doucement. Regarder les couchers de soleil et attendre le suivant. Ecouter de la musique apaisante et qui me plonge dans des océans de douceur. Caresser des chats et me promener dans de grandes forêts, nager dans de grands lacs. Me plonger sous de chaudes et douces couvertures et m'abandonner à de doux rêves. Je voulais vivre à ma façon. 

Pourtant j'assistais à une vision des plus horribles, qui condamnait la douceur : leurs yeux étaient rouges, comme des rats,  leur odeur nauséabonde, presque insupportable et leurs expressions faciales dégoutantes et niaises. Ils n'avaient plus aucune maîtrise d'eux-mêmes, abandonnés à leur essence propre, horribles. Intenables et insouciants, ils étaient comme de cruels enfants, ne savant ni penser ni bouger correctement. Ils ne semblait plus vivres, mais essayer de vivre, comme ils l'entendaient.  

Fatiguée, je m'abandonnais à ces pensées, ces malades m'avaient drogué. 

Auxerre, 00h14 

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 27, 2023 ⏰

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