☆ 𝒞𝒽𝒶𝓅. 2 : Rebelle insatisfaite

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𝑿𝑽𝑰𝒆 𝒔𝒊𝒆̀𝒄𝒍𝒆
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Son père avait toujours adoré ce maudit château. Katsuki pensait sincèrement que, s'il avait eu l'opportunité de ne choisir qu'un seul lieu où séjourner jusqu'à ses vieux jours, il aurait désigné celui-ci sans hésitation...

Comment aurait-il pu deviner qu'il deviendrait en effet, et ce prématurément, son ultime demeure?

Accroché avec soin et à la vue de tous, le dernier portrait de Masaru II semblait le contempler affectueusement, à la fois digne et protecteur. Lors de ses rares visites, son fils unique aimait à lui rendre la pareille du mieux possible, espérant exhaler une grandeur similaire à celle qui transparaissait dans chaque représentation du défunt souverain.

« Votre Altesse? »

Surpris, Katsuki se tourna aussitôt vers celui qui venait de le tirer de ses pensées moroses. Il ne fut guère étonné de constater qu'il s'agissait encore d'Eijiro Kirishima – son écuyer et meilleur ami.

Issu d'une famille bien plus pauvre que celles évoluant à la cour, il était pourtant d'une noblesse et d'une intelligence admirables. Il savait par ailleurs camoufler ces atouts avec aisance, conscient qu'ils ne lui apporteraient que des problèmes... Les gens qui entouraient la Reine Mère suintaient d'une jalousie maladive. Un complot pouvait ainsi se profiler à tout instant, menaçant la vie du jeune homme aux iris et à la crinière rubis qui s'approchait en cet instant du futur monarque.

« Que veux-tu? » gronda celui-ci en reportant son attention sur la peinture.

« Votre mère vous demande. Elle tient à ce que vous la rejoigniez séance tenante dans la salle du trône. »

Eijiro était de ces personnes rayonnant en permanence d'une aura bienfaisante : ni son visage aux traits anguleux ni sa carrure impressionnante ne parvenaient à la ternir.

« Je suppose que ce doit encore être capital... » soupira-t-il en daignant interrompre sa séance de réflexion. « Sais-tu de quoi il s'agit? »

Son camarade hocha la tête, soudain penaud.

« Il semble que votre fiancée soit arrivée ce matin, Altesse. »

Le sang du blond se figea. Son cœur rata quelques battements, lui aussi terrifié à l'idée d'être enfermé à son tour dans une relation uniquement basée sur des liens politiques éphémères.

« Je ne veux pas l'épouser. » souffla-t-il sottement.

Mais qu'est-ce que le royaume en avait à faire? Les caprices ridicules de l'héritier ne comptaient pas face aux attentes du peuple...

« Je sais. » acquiesça Eijiro en osant poser une main sur son épaule. « Si cela peut vous rassurer un tant soit peu, Dame Uraraka paraît charmante... »

« Je n'ai que faire d'elle. » répliqua le Prince. « Elle n'est et ne sera jamais rien à mes yeux, je peux déjà te l'affirmer. »

Il se dégagea vivement et se dirigea de son propre chef vers la pièce principale du château. Contrarié, il ne prêta aucune attention aux hauts murs chargés de décorations luxueuses, ni aux lourdes tentures frappées du blason de la famille Bakugo. Malgré sa longue cape zinzolin voletant au rythme de ses pas, il se sentait plus étranger que jamais au milieu de ces pierres imprégnées de leur Histoire.

Prince des Temps || 𝐵𝑎𝑘𝑢𝐷𝑒𝑘𝑢Où les histoires vivent. Découvrez maintenant