Chapitre 17 : La douleur des souvenirs

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Quel long voyage ! Heureusement qu'on a mis de la musique et qu'on a discuté de tout et de rien. Aux motels, on a pris une chambre avec deux lits doubles. J'ai dormi avec Tante Bekah et mon père a dormi dans l'autre lit. Elle m'a dit que pendant les nuits je la collais, mais je n'y peux rien ! Elle ne m'en a pas voulu, donc c'est pas grave !

On vient de manger à un restaurant vietnamien, et là on est parti vers l'appartement. Il faut que je récupère les clés chez la voisine. Elle a quatre-vingts ans et toujours pleine d'énergie ! J'ai dû inventer une excuse pour justifier mon départ. C'était assez difficile de lui mentir, pourtant j'ai l'habitude de mentir, mais là... Enfin, j'ai réussi grâce aux deux membres de ma nouvelle famille.

Maintenant qu'on est entré, je ne sais pas pourquoi, je me sens mal ici. L'appartement est... oppressant... Je n'arrive pas à le voir comme avant mais je ne dois pas me préoccuper de ça. On est là pour faire mes cartons ! C'est parti !

« Voici ma chambre ! » dis-je en y entrant la première. Rebekah est restée éberluée face à tous les livres sur les étagères, quant à Klaus, il est resté interdit devant toutes mes peluches. Leur tête ! Vraiment, ils sont trop drôles !!

- Bon ! Alors on s'y met ?? les réveillé-je.

- Oui, on va avoir du boulot ! réagit ma tante.

- Tu peux aller chercher les cartons, s'il-te-plaît ? m'adressé-je à mon vrai père.

Il est parti les chercher dans la voiture. Ils sont légers puisqu'il n'y a rien dedans mais après ils vont être remplis et pesants.

Pfiou... Avec Rebekah, on a trié tous mes vêtements. Il ne m'en reste plus beaucoup mais elle a dit qu'on fera les boutiques entre filles. Faire du shopping n'est pas ma tasse de thé, alors pour une fois je peux bien faire une exception. Klaus s'en est allé je-ne-sais-où, du coup nous nous sommes retrouvée toutes les deux à faire mes cartons.

Nous avons enfin fini, il est 20h 17. Je ne referai pas ça une deuxième fois ! Et dire qu'il faut que je déballe tout ça dans ma nouvelle chambre... Au secours !! En plus, il va falloir installer des étagères pour mes livres ; les vêtements ne sont pas un problème puisqu'à côté de la salle de bain se trouve un petit dressing.

Mon père biologique a ramené des pizzas pour le dîner. Je suis certaine qu'il les a achetées à la pizzeria du coin de la rue. C'est le meilleur pizzaiolo du quartier ! Et en plus il a pris ma préférée sans le faire exprès. La hawaïenne !!!!! Jadore. Jadore ! JADORE !!!

Bon... C'est l'heure de dormir.

Klaus a décidé de coucher sur le canapé, je lui ai proposé de dormir dans mon petit lit et Rebekah et moi dans le lit de mes parents adoptifs, mais il a refusé, sûrement par galanterie. Un vrai gentleman du XXIe siècle !

Je lui ai donné une couverture et un coussin. Ça ne va pas être très confortable mais il veut dormir là, alors...

Être dans ce lit... J'ai l'impression que les murs se rapprochent de moi... J'ai l'impression d'entendre des pas... Arrête ! C'est juste ton imagination. Tout le monde dort et les murs ne bougent pas.

1 mouton, 2 moutons, 3 moutons, 4 moutons, 5 moutons... 48 moutons, 49 moutons... 76 moutons, 77 moutons... 122 moutons, 123 moutons...

Point de vue externe

Les trois Mikaelson se sont endormis. Le calme règne dans l'appartement depuis déjà plusieurs heures, sauf dans la chambre d'Eleanor.

Depuis peu la jeune fille s'agite dans son sommeil, pour cause, des flashbacks de son enlèvement lui reviennent à l'esprit. Son cerveau avait renié les souvenirs les plus horribles. Or revenir dans cette chambre où tout a commencé n'a fait que raviver ces monstruosités.

La panique la gagne dans son sommeil. Elle s'agite de plus en plus et commence à crier pour fuir son cauchemar.

Sa tante étant dans la chambre d'à côté et ayant l'ouïe fine, se précipite vers sa nièce. Elle la découvre en pleine crise de panique. Ses cris s'intensifient et son agitation devient plus violente. Rebekah a du mal à la réveiller et à la calmer. Ses gestes sont imprévisibles. Ses tentatives de s'échapper à son cauchemar empêchent sa tante de lui attraper les bras pour la stopper. Son inquiétude pour sa nièce ne fait qu'augmenter au fil de l'aggravation de son état. Elle n'y arrive pas. Ses efforts sont vains.

Alerté par les cris, Klaus se rue dans la chambre de sa fille. Il découvre alors le spectacle : Eleanor s'affolant à cause des souvenirs et sa sœur essayant de la réveiller. Il s'approche de sa progéniture et essaie à son tour.

Il essaie tout en faisant attention à ne pas lui faire mal. Ses essais sont aussi efficaces que ceux de sa petite sœur. Or au bout d'un certain nombre de tentatives, il réussit. Dès lors qu'il attrape ses poignets, la jeune fille se réveille en sursaut. Toute déboussolée et effrayée, elle se réfugie contre la seule personne qu'elle reconnaît, son père.

Ce dernier la serre dans ses bras pour la rassurer. L'inquiétude en lui ne se stabilise pas. Son instinct protecteur a pris le dessus et les tremblements ainsi que la peur de sa fille réveille son loup intérieur. Celui-ci ne veut que la protéger et détruire ses démons, mais ses démons sont invisibles alors il ne peut que la tranquilliser et l'aider à lutter.

« Tout va bien. Tout va bien. On est là. Tu es avec nous. » répète-il pour elle.

Seulement les paroles de son père sont sa sécurité. Seulement les bras de son père sont son repère.

Au fil des minutes, bercée, l'apaisement se fait.

Le loup se rassérène pour ensuite s'attendrir devant sa descendance, devant son visage rendormi paisiblement.

Il la repose délicatement dans son lit puis remet le drap sur elle.

« Je vais veiller sur elle. » indique-t-il en murmurant à sa sœur. Comprenant son intention, elle retourne dans sa chambre en veillant à ne faire aucun bruit en fermant la porte derrière-elle.

L'Originel observe sa fille durant les quelques minutes qui suivent, avant de s'asseoir au sol, contre le mur près de son lit.

La nuit est finie. Le calme avait repris le dessus.

Le Vampire Originel s'est levée la première. Elle a constitué le petit-déjeuner avec ce qu'elle a pu trouvé dans les placards et le réfrigérateur, c'est-à-dire : deux yaourts, un paquet de céréales, une bouteille de lait et quelques pommes et bananes.

Dans la chambre désormais vidée, Eleanor émerge de son sommeil. La remémoration des évènements de la nuit lui rappelle que dorénavant elle est une Mikaelson.

En ouvrant les yeux elle découvre son père endormi par terre. Elle ne peut s'empêcher de le fixer pendant un instant, puis elle prend la décision de se lever.

Avec prudence, elle essaie de se mettre debout mais le grincement de son lit fait grogner le dormeur. Finalement elle réussit avec lenteur. Une idée lui vient soudainement à l'esprit. Elle saisit la couverture de son lit et recouvre son géniteur avec tendresse et amour.

La nouvelle Mikaelson sort de son ancienne chambre sans remarquer que sur les lèvres de l'hybride se dessine un sourire.

Une Nouvelle Dans La FamilleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant