T'AS CHANGÉ

2.1K 30 6
                                    


Assise sur le siège de voiture, je contemple le paysage qui défile sous mes yeux, sans pouvoir m'empêcher de songer a la misere du monde.

Pas la mienne. J'aime assez ma vie, ma famille, mes amis. Certes tout n'est pas toujours tout beau tout rose mais je l'accepte... à peut près.

Je songe davantage à la misère des autres, cette fois ci à celle de Nathalie.  Cette femme est amie avec ma mère depuis quasiment toujours, à défaut de ne pas avoir de grand-mère, Nathalie l'était en quelque sorte pour moi et mes frères... mais depuis peu elle perd pied. Et son petit fils n'arrange en rien la situation.

Parfois à force de se laisser couler on fini par se noyer, alors nous voilà en route pour l'aider. Du moins essayer.

"À quoi tu penses ?" me demande ma mère.

Je la regarde, l'air blasé. "Je me demande comment une si belle vie peut devenir un tel cauchemar du jour au lendemain."

Nathalie a perdu son mari il y a peu. Et cela a causer tellement de chose négatives. Elle se laisse aller, et passe son temps à se préoccuper des autres.

"Tu sais, Solène, tout le monde finit par partir. Et l'amour que l'on leur porte sera la douleur que l'on portera une fois seul," me répond-elle.

"Et à quoi bon s'attacher si, au final, on ne récolte que de la douleur ?" demandais-je.

Elle ne me répondis pas, sachant pertinemment qu'aucune de ses réponses ne me conviendrait.
Une fois arrivé devant l'immeuble de Nathalie, une petite boule se forme au fond de mon ventre.

Je déteste voir les personnes que j'apprécie dans des situations délicates. Et puis revoir son petit fils qui est également cause de problème ne m'enchante pas.
Ma mère s'avance afin de toquer à la porte, je la suis sans broncher.

"Coucou les filles. Entrez !" nous dit Nathalie avec sa convivialité habituelle.

Son ton me donne un rictus, Nath a toujours été une personne très joviale. Toujours de bonne humeur à donner le sourire au gens. Elle nous attire vers elle pour nous faire la bise.

"Comme t'es belle. Une vraie petite femme," me dit Nathalie.

"Merci," dis-je assez timidement.

C'est vrai que ça faisait un moment que je ne l'avais pas vu. Alors forcément le changement a été radicale.
On s'avance jusqu'au salon tout en continuant de papoter de banalités.

Il est là. Mathieu assis sur le sofa. Il a tellement changé s'en ai presque impressionnant. Loin de là le gamin qu'il était il y a quelques années, aujourd'hui c'est bel et bien un homme que j'ai face à moi.

Un très bel homme. Il a quitté ses cheveux châtain pour un blond décoloré. Et à laisser son corps de jeune homme, pour un gabarit d'un mètre quatre-vingt et de larges épaules.
Il lève les yeux vers nous d'un air ébahi, tout en nous scrutant de haut en bas.

"Bonjour," lance Mathieu d'un air totalement détaché.

Je ne peux m'empêcher de remarquer qu'il a nettement changé. Il est devenu tout ce qui a le don de faire craquer n'importe quelle fille.

"Bah, tu reconnais pas Sylvie et Solène ?" insiste Nathalie.

Il ne répond rien, mais ne me lâche pas du regard.

"Je vais nous préparer un café, ma poule. Les jeunes, vous ne voulez pas aller faire un petit tour ?" dit Nathalie.

"Ouais, ok," répond Mathieu.

Décidément ce gars ne sait pas faire une phrase complète. Sujet verbe complément...

"Tu fais attention à ma fille," dit ma mère en stoppant Mathieu alors que l'on se dirigeait vers la sortie.

CHOUCHOU // PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant