Chapitre 2

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Bellamy


Elle vient de passer sa première nuit en dehors du camp, j'espère qu'elle va bien, qu'elle n'est pas blessée, ou pire... Non, elle est bien trop forte pour ça...

Hier soir nous n'avons même pas pensé à fêter notre victoire, nous étions tous bien trop fatigués et quand Clarke était partie sa mère était en train de s'occuper des malades, et a été dès qu'ils n'avaient plus eu besoin d'elle. Elle ne sait pas que sa fille est partie...


Le camp se réveille doucement, mes compagnons de galère ont l'air apaisé, ça change de l'ambiance de ces derniers jours. Alors que je suis assis près du feu je sens quelqu'un approcher... Octavia.


-          « Bien dormi ?

-          Pas tellement non...

-          Moi j'ai passé ma meilleure nuit depuis longtemps, même si j'imagine que nous ne sommes pas au bout de nos problèmes, cette guerre est terminée et nous nous en sommes très bien sortis ! Et puis savoir que Lincoln est avec nous ici, ça me rassure...

-          Il t'aime tu sais, vraiment. Je sais que j'ai pas forcément était sympa avec lui, mais tout ça nous a rapproché, il t'aime ça j'en suis sûr, il te protégera.

-          Oui je sais, je l'aime tout autant. Mais toi, dis-moi ce qui ne va pas.

-          Non, plus tard, nous avons pas mal de choses à faire aujourd'hui !

-          Comme tu veux. »


Et effectivement je ne voulais pas, je n'avais pas envie d'en parler. En me laissant, en nous laissant, elle nous a rendu vulnérables, nous avons perdu notre chef, celle qui nous a sauvé. Elle m'a confié le camp et pas question que je me laisse aller ! Il faut que je parle au Docteur Griffin et à Kane.


-          « Monty, tu sais où est Kane ?

-          Il patrouille le long de la barrière !

-          Merci ! »

Je le trouvais assez rapidement.

-          « Kane ! Il faut qu'on se parle !

-          Qu'est ce qu'il se passe ? Rien de grave ?

-          Non mais il faut qu'on parle, avec le Docteur Griffin aussi.

-          Je me fais remplacer et on part la chercher. »


La tension monte en moi, il va falloir que je dise à Abigail que sa fille est partie je ne sais où et que je ne sais pas quand elle reviendra. Comment va-t-elle réagir ?


-          «  Bellamy tu voulais nous voir, que ce passe t-il ? – le questionna Kane

-          Il faut que je vous dise quelque chose...

-          Où est-t-elle ? Où est ma fille Bellamy ?

-          Justement... Docteur, Clarke est partie...

-          Partie ? Mais quand ? Où ? Quand revient-elle ?

-          Oui partie. Elle est partie hier soir, je ne sais pas où elle est ni quand elle reviendra...

-          Et tu nous préviens seulement maintenant ! Mais à quoi tu penses !? Pourquoi est-elle partie, nous avons gagné grâce à elle !

-          Ne me faites pas de reproches, vous ne savez rien ! – Hurlais-je – Elle est partie parce qu'elle n'a pas eu la force de rester, d'affronter le regard de ses amis et de voir dans ces regards, tant d'innocents morts ! Vous n'avez rien dire sur la manière dont j'ai agit, vous n'avez pas  fait mieux quand vous l'avez repoussé après l'explosion de la bombe chez les natifs ! J'ai pourtant essayé de la retenir mais sûr ce point on peut dire que votre fille est au moins aussi bornée que vous ! – dis-je excédé.

-          Je ne te permets pas Bellamy Blake ! Tu aurais pu la faire rentrer de force !

-          Pour qu'elle m'en veuille ?

-          J'aurais préféré qu'elle m'en veuille toute sa vie, plutôt que de la laisser partir seule. »


Cette phrase raisonnait en moi, mon cœur se serra, elle a raison, j'aurais préféré être près d'elle maintenant, et elle m'aurait peut-être pardonné à force de temps.


-          « Abby, ce n'est pas sa faute – murmura Kane en essayant de la calmer.

-          Il aurait pu la retenir ! – Hurla-t-elle.

-          Tu devrais avoir confiance en elle Abby, ta fille est forte, elle reviendra j'en suis sûre elle est...

-          Je vais aller la chercher »


Ces derniers mots sont sortis de ma bouche sans que j'y réfléchisse, mon cœur a parlé.



Clarke 


En me réveillant j'ai le poing tout engourdi d'avoir serré mon couteau toute la nuit... Je me souviens alors de mon rêve, comme si j'avais cherché dans mes souvenirs un moyen de m'apaiser. Bellamy savait m'apaiser, sa présence me manque un peu... Mais j'ai fais mon choix, je l'assume je vais continuer d'avancer, sans but, juste pour m'éloigner de tout ça... je remballe mon camp de fortune et je me remets donc en route... Il fait tellement froid aujourd'hui, l'hiver est là et j'espère que d'ici quelques jours j'aurais trouvé un endroit sûr. L'air froid fait rougir mon visage mais le soleil commence à percer à travers les arbres, la journée sera belle...


Cela fait maintenant quelques heures que je marche, je bois mes dernières gorgées d'eau et ma gourde est à présent presque vide, il faut que je la remplisse sinon je ne vais pas tenir bien longtemps. Je me mets donc à chercher un point d'eau aux alentours, et un peu plus loin je tombe sur un spectacle merveilleux.


Un lac, grand comme je n'en avais jamais vu avant, l'eau est si claire que l'on peut voir le fond, le soleil perce la montagne au loin et vient se refléter à la surface, j'en suis éblouie, la forêt verdoyante tout au tour, j'en oublierai presque l'horreur des derniers jours et ce pourquoi je suis venue. Je sors la gourde de mon sac et j'avance sur les rochers qui amènent à l'eau.


C'est beau, c'est tellement beau, trop beau... Je ne suis pas concentrée et là mon pied glisse sur un rocher moussu, je perds l'équilibre, la roche arrache mon pantalon et ma jambe est couverte de plaies plus ou moins profondes. Cette roche est spéciale, elle tranche beaucoup plus qu'à l'habitude... Je continue quand même d'avancer jusqu'à l'eau, je me penche pour remplir ma gourde que je replace dans mon sac. Il faut que je nettoie ma jambe, je regarde donc dans l'eau si rien ne parait suspect et j'avance dedans, c'est frais, ma jambe pique j'effleure mes plaies pour les débarrasser de la mousse. Soudain des bulles se forment à la surface, mes plaies brûlent et je commence à ne plus sentir ma jambe [...]

Bellarke - "Puissions-nous nous retrouver" - The 100Où les histoires vivent. Découvrez maintenant