Chapitre 1

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Clarke



Où est-ce que je vais, je n'en sais absolument rien, je sais simplement que je ne peux pas rester au camp Jaha, pas après ce qu'il s'est passé, je ne pourrais plus regarder mon peuple sans penser que s'ils sont là, c'est parce que d'autres sont morts, morts par ma faute. Je les ai tués.

Je suis tellement tourmentée que je n'ai même pas peur. S'il y a quelques semaines, quelques mois, quand j'étais dans ce vaisseau direction la Terre, on m'avait raconté tout ça, on m'avait dit que je tuerai des gens, des innocents, je n'aurais pas voulu en croire un seul mot.

Je ne me reconnais plus, j'ai tellement changé, alors oui j'ai gagné en caractère, oui je suis devenue forte, mais est-ce que je suis fière de moi ? Non... Est-ce que je me pardonne tout ce que j'ai fait ? Non...

Le regard de Bellamy plongé dans le mien me revient alors en mémoire et ses paroles raisonnent dans ma tête « Si tu as besoin du pardon, je te le donne, tu es pardonnée », il a dit ça comme une supplication, je pouvais lire le désespoir dans ses yeux, aurait-il voulu que je reste ? Il n'a pas essayé de me retenir et quand bien même, je serai partie... Je ne me supporte plus, j'ai honte, honte de les avoir laissés et pourtant je ne veux pas y retourner, pas maintenant, je ne le supporterais pas.

Je lui ai confié mon peuple, je sais qu'il en est capable, il est fort, il sait prendre les bonnes décisions quelle que soit la situation, c'est un leader, pas moi...

Les branchages craquent sous mes pas, je marche depuis des heures maintenant et la fatigue se fait sentir. Il faut que je trouve un abri pour passer la nuit. En m'enfonçant un peu plus loin j'aperçois quelque chose qui ressemble à une grotte. Je ne trouverais pas mieux pour ce soir, et décide d'installer mon camp de fortune qui se résume à un sac de couchage et un feu que je prépare, pour éloigner les bêtes. Mon estomac commence à gronder et je n'ai que quelques rations de nourriture, il va falloir que j'y fasse attention.

Je m'endors finalement l'esprit embrouillé, il fait froid...

Je me réveille dans un sursaut, complètement transie par le froid, je me rapproche donc du feu, j'ai dormi une heure, deux tout au plus.

Tout à coup, une flèche vient se loger entre mes jambes. Machinalement je me relève et brandi mon couteau dans la direction dont elle provient. Je suis concentrée mais sereine, je n'ai pas peur

- « Venez ! Montrez-vous ! Allez approchez, ou tuez-moi, balancez-moi une flèche, faites quelque chose ! ... » - Est-ce qu'il m'a raté volontairement ? J'imagine mal un grounder rater sa cible...

- ...

- J'ai plus rien à perdre, allez montre-toi !

- * Sifflements dans les bosquets *.

- Sors de là, dépêche ! - Dis-je en m'énervant.

- Clarke... Approche.

- Qui es-tu ? Comment sais-tu qui je suis ?

- J'arrive. »

Et quelle ne fut pas ma stupeur, elle se tenait là, droite, devant moi, sûre d'elle. Lexa. Pourquoi ne m'a-t-elle pas tuée ? Elle nous a abandonné, elle a rompu l'alliance, alors pourquoi ? Elle prit alors la parole, comme pour répondre à mes questions.

- « Je sais que tu dois te demander ce que je fais là... Je me suis éloigné un peu du camp, pour réfléchir...

- Ne m'approche pas, après ce que tu nous as fait, je te l'interdis.

- D'accord, d'accord je n'avancerai pas, mais écoute moi, s'il te plait.

- Je n'ai pas le choix, alors fait vite, et va t'en !

- Ne me rejette pas Clarke, s'il te plait, j'ai fait ce qu'il fallait pour sauver mon peuple et je sais que tu m'en veux, mais je n'avais pas le choix, ils auraient trouvé un moyen de nous tuer, tous. La preuve, tu es seule à présent.

- Oh si tu avais le choix, mon peuple est vivant, nous nous en sommes sortis, nous les avons vaincus, ensemble en comptant les uns sur les autres. Je pensais que je pouvais avoir confiance en toi, surtout après ce qu'il s'était passé avant l'explosion de la bombe. J'ai eu tort, tu nous as trahis, tu m'as trahie, et jamais je ne te le pardonnerai ! J'ai dû tuer des dizaines de gens, c'est moi qui l'ai fait, pas quelqu'un d'autre, MOI ! Et ça m'est littéralement insupportable ! Si vous étiez restés nous aurions pu gagner en épargnant des dizaines d'innocents !

- Pardonne-moi Clarke, j'ai simplement fait ce qu'il me semblait juste de faire pour mon peuple. Je n'ai jamais voulu te blesser, tu sais que je t'aime Clarke, mais il en allait de la survie de mon peuple et il passera toujours avant tout !

- Moi je ne t'aime pas, je ne sais même pas pourquoi je t'ai rendu ce fichu baiser, je t'appréciais, mais pas comme ça, tu étais mon amie et jamais tu entends, jamais je vous aurez laissés tomber quoi qu'il advienne. Pars maintenant, je ne veux pas de tes excuses.

- S'il te plait...

- Pars ! Maintenant ! Avant que je n'utilise mon couteau ! »

Le pire ? Cette dernière phrase, je la pensais, réellement, je n'avais qu'une envie... M'acharner sur elle, après tout c'était de sa faute si tout s'était déroulé de la sorte.

Je la voyais donc s'éloigner, sans un regard, elle aurait pu vouloir se battre, mais non elle a simplement décidé de partir.

La fatigue commença à m'envahir et je décidais donc de me rendormir après cet incident, le couteau à la main.

Un monstre, voilà ce que je suis, un monstre...

Et je me suis surprise à rêver.

J'étais aux côtés de Bellamy, adossés à un arbre. Il répétait sans cesse « Je suis un monstre », j'essayais tant bien que mal de le rassurer sur ce qu'il était en le réconfortant, en le pardonnant, cela avait semblait le rassurer. C'est à cette époque que nous nous sommes rendu compte que nous avions besoin l'un de l'autre, la confiance s'était installée... Et moi je l'ai laissé, pourtant, j'ai tellement besoin de lui...

Bellarke - "Puissions-nous nous retrouver" - The 100Où les histoires vivent. Découvrez maintenant