Le chant du loup

Chapitre 1 : La prophétie

C'était un soir comme les autres dans le charmant village de Galice. Les enfants couraient sur la place en attendant que leurs parents viennent les chercher pour le soupé pendant que les adultes discutaient entre eux de tout et n'importe-quoi pour faire passer le temps. Cette occupation était en général réservée aux hommes qui n'avaient pas grand-chose à faire quand les femmes faisaient la cuisine. Enfin bref, la joie de vivre planait comme toujours sur le village quand tout à coup, un éclair fendit le ciel et la pluie se mit à tomber. Tout le monde se précipita chez soi afin de ne pas se mouiller plus.

La pluie durait depuis un bon moment déjà quand quelqu'un toqua à la porte du chef du village. Comme tout bon citoyen, il lui ouvrit et lui proposa de rester dîner et dormir. L'étranger accepta avec grande joie et se présenta :

- Je suis Canaan, fils de Tanaan, et je viens pour vous apporter des nouvelles.

- Je suis Oz, fils de Angus. Parle, je t'écoute.

- La grande citée de notre bien aimé roi Aragath est tombée. Le royaume est désormais sous la domination du peuple de Obbiodin.

- C'est impossible, le roi a détruit le royaume d'Obbiodin !

- C'est ce que nous croyions trous ! Mais ils sont de retour et plus dangereux que jamais ! Ils ont désormais des trolls, des orques, des gobelins et d'autres créatures bien plus hideuses et dangereuses encore ! Mais la légende dit qu'un enfant ayant entendu le chant du loup pourra venir à bout de cette armée délivrant ainsi le royaume de Siophoron des griffes du mal. Il devra payer cette libération de sa vie.

- Foutaises ! Personne n'a entendu le chant du loup depuis des centaines d'années ! Ce n'est qu'une légende pour enfants !

- Ce n'est pas qu'une simple légende ! C'est une prophétie !

- Va-t'en étranger, tes croyances naïves nuisent à mon village et à ses habitants ! Cria le chef du village en jetant l'étranger à la porte.

Naldron se réveilla en sursaut. Il épongea les gouttes de sueur qui perlaient sur son front et se leva pour s'habiller. Il enfila une chemise blanche classique semblable à celles que portaient tous les enfants du village et un pantalon fait de tissu et de cuir puis il enfila ses bottes et quitta sa chambre en direction de la porte d'entrée. Il la franchit et fut aveuglé par la forte lumière du soleil. Il se dirigea vers la place du village ou tous les matins il retrouvait son amie Hewma qui l'attendait patiemment.

- Bonjour Hewma, comment vas-tu ?

- Bonjour Naldron, je vais bien. Et toi ?

- Bien aussi. Je peux te poser une question ?

- Oui, vas-y.

- C'est quoi le chant de loup ?

- Le cris d'une créature mythique qui doit accompagner le grand libérateur.

- Le grand libérateur ?

- C'est celui qui devra nous libérer du royaume d'Obbiodin.

- Tu crois à ces bêtises toi ?!

- Oui, et ce ne sont pas des « bêtises » comme tu dis. C'est la prophétie.

- Rappelle-moi combien de prophétie ont été réalisées ?

- Beaucoup trop pour que tu puisses les compter.

- C'est complètement débile ! Le peuple d'Obbiodin nous domine depuis cinquante ans déjà et ton merveilleux libérateur n'a toujours rien fait !

- Fait attention à ce que tu dis, ça pourrait très bien être toi.

- Foutaises ! Personne n'a entendu le chant du loup depuis des centaines d'années ! Ce n'est qu'une légende pour enfants !

- C'est exactement ce qu'a dit le chef du village il y a cinquante ans. Tu dis ça parce-que tu n'en sais rien et que tu ne veux pas le montrer.

- Tu n'en sais rien toi non plus !

- Peut-être mais j'y crois.

Sur ce, Naldron se retira. Il s'enfonça dans la forêt et on ne le vit plus pendant plusieurs jours jusqu'a ce que l'on découvre son corps mutilé par les loups qui rodaient par là. C'était le troisième en un moi.

Ce soir-là, le chef ordonna aux villageois de se réunir dans la grande salle pour discuter de la chose à faire en raison de ces récents évènements. On décida simplement d'interdire l'accès à la forêt aux enfants.