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<<Canard.>>
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J'arrange les coussins de mon canapé tout en dansant sur l'album de Tiakola que m'a passé mon père il y a quelques jours, il l'avait en double. Ma tournée s'est finit il y a de ça une semaine, mon équipe m'a proposé de les accompagner en Polynésie Française, mais j'ai préférée décliner pour aller passer du temps à Nice avec ma famille.
C'était l'anniversaire de mon papa et comme cadeau, je lui ai acheté une petite maison au bord de la mer avec une aide financière venant de mes deux frères. Ils n'acceptaient pas que je sois la seule à mettre ma thune dans une maison, qui n'allait même pas être la mienne. Perso', je m'en fous mais leur fierté a fait qu'ils ont aussi contribués à l'achat.
Mon père allait s'évanouir quand on a retiré le bandeau de ses yeux pour le laisser découvrir son bien, entouré de gigantesques palmiers, d'un petit jardin et d'une serre pour qu'il puisse enfin planter ses légumes. Il a toujours voulu habiter en bord de mer et dans une maisonnette, maintenant c'est fait. Il a tenu à faire le tri dans nos affaires restés à la maison, donc j'ai récupéré des vieux cahiers avec des dizaines de chansons, des vieux t-shirts de groupe de musique et des vinyles qui appartenaient à mon grand-père, en côte d'ivoire.
Je suis restée quatre jours à aider le padre à déménager et à passer nos soirées ensemble, sur ses hamacs qu'ils aiment tant. Il a tellement fait pour nous qu'on lui devait au moins ça, la maison de ses rêves.
De retour sur Paname, j'ai réorganisé mon espace dans le cagibis pou cacher mes trucs honteux d'ado' que seul Dieu et moi pouvons voir, et j'ai exposé les quelques vinyles rayés sur le mur de mon studio. J'ai pris le temps de cuisiner, ce que je n'avais plus fait depuis très longtemps, et j'ai plutôt bien réussie le diner en tête à tête avec ma série Netflix.
Lola est passée à la maison, j'avais pour plan de lui avouer que je m'étais remise avec Mathieu, mais je n'ai pas osée après qu'elle ait crachée toute sa haine contre Rayan durant approximativement trois heures en gesticulant dans toute ma pièce. Il n'a rien fait de grave, elle non plus, mais c'était leur première vraie grosse dispute et ça l'a totalement chamboulée qu'elle ne contrôlait plus dans ses dires. Le contexte n'était pas top pour lui annoncer une chose qui allait encore plus l'énerver. J'avais peur qu'elle m'en foute une, à l'instar d'un verre qu'elle a pété en voulant se resservir du rhum. Sous ses airs innocents, elle fait bien bien peur quand elle est en furie la blondinette.
En parlant du P, il est revenu hier soir de son dernier festival estival, ça rime.
On a passé beaucoup de temps à écrire, et à se Facetime quand on le pouvait, s'il n'y avait pas de monde autour en tout cas. Plus les jours passaient, plus ils étaient longs en son absence. Je sentais les trucs qu'on avait les premiers mois de notre relation, les picotements dans le foie ou les sourires devant le téléphone que je devais dissimuler pour ne pas alerter mes potes. Ces trucs que les pré-adolescentes vivent pour la première fois et qu'ils les font glousser jusqu'à deux heures du matin, bah je suis pareil depuis plus d'un mois. Et je m'en bats un rein de ressembler à une hystérique, je suis enfin heureuse à cent pour cent ces derniers temps.
