Prologue

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Flashback (NDA : tout le prologue se déroule lorsque Zéphir avait 18 ans)

Un bruit répétitif résonne dans mes oreilles, je me demande ce que c'est. Ce « bip » me dérange, et je n'arrive pas à savoir où je suis. C'est étrange, mon corps ne me répond plus, je me sens à la fois léger et lourd. Je ne sais pas ce qu'il se passe mais je crois qu'il y a de l'agitation, malgré les voix lointaines, je distingue la voix de ma mère. On dirait qu'elle supplie quelqu'un, est ce qu'elle est en danger ? il faut que je la protège, je ne peux pas la laisser comme ça, elle a besoin de moi.

Quelques heures auparavant

Nous y voilà, la fameuse course de fin d'année, elle marque aussi la fin du lycée. Je me suis entraîné si dur pour cette épreuve !

Pendant que je m'échauffe avec mon meilleur ami, Mathéo, je salue ma mère qui m'encourage, nichée sur les gradins. Ma grande sœur, Luna, l'accompagne. Je crois qu'elles sont aussi impatientes que moi. Il faut dire que si je gagne cette course, je pourrais intégrer une grande université sportive afin de devenir un athlète professionnel. J'ai d'ailleurs été repéré par une des écoles pour lesquelles j'ai postulé. Si je gagne, mon avenir est tout tracé et je deviendrais une star de l'athlétisme ! Le rêve !

Dès le départ, Mathéo pose une main encourageante sur mon épaule. Mon cœur bat à la chamade et l'excitation monte en moi. Même s'il est mon meilleur ami, aujourd'hui il devient mon adversaire, et je ne lui laisserai aucune chance. La première place me tend les bras. Le coup de feu retentit et j'entame alors une course effrénée. Il faut que je gère ma respiration, je ne dois pas aller trop vite dès le début mais il ne faut pas que je laisse les autres me passer devant. Mon front dégouline déjà de sueur à cause du soleil brûlant.

Il fait particulièrement lourd aujourd'hui et ma vue se trouble à cause des gouttes de sueurs qui me tombent dans les yeux. Je n'arrive pas à retrouver un souffle suffisant pour continuer la course. Une personne me passe devant, je crois que c'est Mathéo, j'aperçois sa chevelure noire. Une deuxième personne me dépasse, non, c'est tout le peloton de tête que je vois passer. Pourquoi je ralentis ? mon cœur me fait mal et je ne suis plus capable de courir. Les arbres autour de moi bougent et ma vue se floute d'avantage, ma respiration devient de plus en plus pénible. Je sens le sol se dérober sous mes pieds : c'est le trou noir.

Retour à l'hôpital

Je peine à ouvrir les yeux. Un tube occupe ma trachée et je ressens une gène dans mon nez. C'est une chambre d'hôpital. Ma mère dort sur la chaise dans le coin de la pièce, est ce que j'ai gagné la course ? Pourquoi ai-je atterri à l'hôpital ? Je pousse un cri qui ressemble plus à un braillement d'animal, ma mère se réveille en sursaut avant d'acquérir à mon chevet. Elle m'assassine de question, me demandant si tout va bien, comment je me sens. Pourquoi est-elle si inquiète? Je vais bien, je suis en bonne santé.

Ma mère comprend qu'il m'est difficile de lui parler avec ce tube qui entrave ma gorge. Elle décide donc d'appeler un médecin. Celui-ci arrive rapidement. Il est assez vieux, ses traits sont tirés. Il m'adresse un sourire chaleureux avant de me prévenir : « ça va sûrement te faire mal mais ne bouge pas mon garçon », après ses mots, il saisit le tube et le retire délicatement. Enfoiré, ça fait un mal de chien ! Les larmes perlent le long de mes joues et je sers de toutes mes forces le matelas de mon lit.

Une fois le mauvais moment passé et après s'être assuré que tout soit ok, le médecin tire une chaise avant de s'asseoir près de moi. La voix encore enrouée, je viens lui demander si je pourrais bientôt courir de nouveau, pressent sa réponse en insistant sur le fait qu'il faut absolument que je regarde les résultats de la course afin de savoir si je peux intégrer la London South Bank University Sports Centre. Ma mère se met à sangloter, et mon sourire se plie en une grimace indescriptible.

- Zéphir, tu ne pourras plus jamais courir, tu es atteint d'une maladie cardio-congénitale. Je suis désolé.

Last breathOù les histoires vivent. Découvrez maintenant