Chapitre 1

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Mon réveil sonne.

Sept heure trente, je me frotte les yeux, me redressant, les idées encore dans le vague. Il faut dire que la nuit n'a pas été très bonne. Bercé d'insomnies et de vomissement, je crois que je totalise une heure de sommeil. Je devrais employer le mot « sieste », il définirait bien mieux mes nuits. Assit sur le bord de mon lit, ma chambre plongée dans le noir, je discerne vaguement mon sac à dos. Je crois qu'il est sur le point de craquer, les livres et les manuels qu'il contient sont bien trop lourds. Il faudrait que je pense à le changer.

Je décide enfin de bouger, me dirigeant vers mon store pour laisser les premiers rayons du soleil transpercer ma chambre. Je plisse alors les yeux, avant de tendre mes bras vers le ciel afin de m'étirer. Nous arrivons en automne, et je crois que c'est la meilleure période de l'année. Les couleurs chaudes décorent la ville, et je dois avouer que les meilleurs clichés que je puisse faire, se font durant cette saison.

Je suis étudiant en photographie dans une école du nom de Spéos. Elle n'est pas trop mal, les cours sont plutôt intéressants mais je vous confie que ce n'est pas tous les jours une partie de plaisir. On manque un peu de pratique, mais heureusement pour moi, je suis en troisième année, alors je suis libre de m'extirper de mes cours pour rejoindre l'agence photo dans laquelle je travaille à mi-temps. J'ai su me faire une petite place au sein de l'entreprise, et crois que le patron apprécie mon travail. Avec un peu de chance je pourrais avoir un poste à ma sortie de l'université.

Après avoir fait le point sur mes affaires de photographie, je me rends dans ma cuisine, afin de voir ce que je pourrais grignoter avant de partir en direction de l'agence. J'ouvre un à un les placards pour ensuite jeter un œil dans le frigo. Rien. Je crois que je vais faire l'impasse ce matin. Je saisis mon pilulier, rapproche la bouteille d'eau avant d'ingurgiter mes médicaments.

Je suis atteint d'une maladie que les médecins définissent comme « incurable ». ce jour-là, je me souviens que ma mère à beaucoup pleuré à la suite de cette annonce. Moi je suis resté stoïque, comme si cela n'avait même pas ébranlé mon âme. En réalité, je ne sais pas comment prendre la chose. Est-ce que je dois pleurer et me lamenter sur mon sort en me disant que, quoique j'envisage de faire, je ne pourrais jamais aller au bout ? ou alors je suis sensé me dire qu' un jour la médecine pourra me venir en aide et je pourrais retrouver une vie normale ? Quelque soit la réponse à ces questions, je suis obligé d'ingurgiter six médicaments différents : Inhibiteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensinogène (IECA), des bloqueurs des récepteurs de l'angiotensine II, bêtabloquants, diurétiques, antagonistes de l'aldostérone et enfin de la digoxine. Je ne sais pas si la prise de tous ces médicaments favorise mon état, mais je suis contraint de les prendre matin, midi et soir, auquel cas je me verrais faire des malaises et avoir de grave problèmes respiratoire.

Enfin bon, changeons un peu de sujet, celui-ci me met mal à l'aise. Après avoir ingurgité mes pilules, je prends la décision d'aller prendre une douche fraîche, afin de réveiller mon corps qui, lui, est resté au lit. Après tout, ça ne peut pas me faire de mal, et au moins je pourrais coiffer ce qui me sert de chevelure. Croyez-moi, si j'avais pu choisir mon type de cheveux, j'aurais eu les cheveux lisses.

L'eau froide, dégoulinante le long de mon dos me fait frissonner. Je pousse un long soupir, relaxant mon corps avant de me savonner. Une fois la douche finie, je me sèche en vitesse avant d'attraper les vêtements que j'avais soigneusement préparés la veille. Je brosse mes dents, il est primordiale -pour moi en tout cas- d'avoir un joli sourire. Je me parfume légèrement, je saisis mon matériel de photo avant d'enfiler mes converses et de partir en direction de l'agence.

Last breathOù les histoires vivent. Découvrez maintenant