Chapitre 6

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Angel, Culiacan Mexique, 1 heures

Assis sur le capot de ma voiture, le reflet de la lune sur le pare-brise, je profite de la brise fraîche de la nuit sur mon visage. La cendre de ma cigarette s'accumule puis chute aussi rapidement que le plaisir que j'ai à vivre. Les plaisirs sont éphémères, ils ne durent qu'un temps puis disparaissent comme neige au soleil. La cigarette est le parfait exemple d'un parfait plaisir. C'est, de mon point de vue, une chose exquise qui me laissera toujours sur ma faim, je n'en aurais jamais assez. 

Je n'ai aucun mal à me souvenir de toutes les taffes que j'ai aspirées et de chaque souffle que j'ai recraché. C'est gravé en moi, ça fait partie de moi au même titre que tuer. Je pourrais continuer toute l'éternité, mais cette petite voix me rattrape et me souffle que l'éternité ne dure qu'un temps.

__ T'es en train de rêver là ?

J'étais tellement absorbé dans mes pensées que je n'ai même pas fait attention au bruit du moteur de la voiture de Marcos. Je me lève et échange une poignée de main avec lui. Il fait presque ma taille et a une large carrure. Son lien de parenté avec Carlos est bien visible dans ses traits. 

J'ai souvent traité avec car il agit régulièrement en tant que représentant de son père.

__ Cállate. ( ta gueule)

__ Tu restes fidèle à toi-même. me lance t-il en riant.

__ J'ai aucune raison de changer.

__ Pourquoi tu voulais me voir?

__ Tu dois savoir que ton père voulait me faire payer plus cher pour me laisser passer sur son territoire non?

__ J'ai entendu quelque chose comme ça. J'ai aussi entendu que tu avais réussi à négocier pour ne pas changer le prix.

__ Oui, mais tu le connais mieux que moi, il ne me laissera pas longtemps faire ce que je veux.

__ Et pourquoi tu m'en parle? Tu veux ma protection?

__ Tu sais très bien que je ne m'abaisserais pas aussi bas. J'ai prévu de tuer Carlos.

Il me regarde dans les yeux comme s'il cherchait à savoir si je plaisantais.

__ Tuer mon père?

__ Tout le monde sait que tu attends depuis longtemps pour prendre sa place. Marcos et moi je te l'offre sur una bandeja de plata. (un plateau en argent)

__ Maintenant ? Tu sais que la réunion approche, ça va faire beaucoup de bruits si on apprend que je suis impliqué là dedans.

__ Je n'ai pas besoin d'autres hommes que les miens pour ça, tout ce que je veux c'est que tu prennes la tête de son cartel à sa mort et qu'on travaille ensemble après. T'as tout à y gagner.

Marcos se met à tourner en rond pour réfléchir, il pèse sûrement le pour et le contre. Il s'arrête devant moi et me tend sa main.

__ Je marche. dit-il avec conviction.

__ Parfait. lui répondit-je en serrant sa main. Dans trois jours tu seras jefe.

Je m'installe dans ma voiture un sourire sinistre aux lèvres et démarre pour rentrer.

Une dizaine de minutes plus tard, je retire les clés du contact, prends ma veste sur le siège côté passager et rentre chez moi.

Reina est debout sur une table en train de se déhancher sans aucune gène. Même après mon départ, l'alcool a  couler à flot. Je vois certains de mes gars essayer de la faire descendre de là, sans succès. Sur le canapé, je vois mon frère, Clario, Seb et Julio en train de fumer et se marrer en regardant les autres galérer. Dom lève les yeux vers moi et je n'ai pas besoin de parler pour qu'il comprenne qu'il doit me suivre. Je pousse la porte de mon bureau et m'affale sur mon siège.

L'ange et CalliopeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant