Protège-Moi de toi - TOME 2

Chapitre 21

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Point de vue Camille

Cette nuit, j'ai laissé Ryan dormir avec moi à nouveau. Après toute la journée éprouvante qu'il a eu hier, il lui fallait du confort et que quelqu'un soit toujours près de lui. La nuit a été rythmé par Ryan qui gesticulait sans cesse. Un coup, il se mettait à droite l'autre à gauche, ça n'en finissait pas. Résultat, c'est ma nuit qui a été courte. Je n'ai pas voulu l'ennuyer alors je l'ai laissé faire ce qu'il voulait.

- Bonjour Camille.

- Je te demande pas si tu as bien dormi.

- C'était si terrible que ça ?

- Ça ne fait rien. J'ai connu des nuits d'insomnie bien pire.

- Au pire, on reste au lit. Je suis bien là.

- Reste si tu veux. Je travaille pas aujourd'hui et on a rien de prévu. Un peu de repos ne peux pas nous faire de mal.

Il se cache sous la couette, ce qui me fait sourire.

- Alors je resterai dans ce lit pour l'éternité, il me dit la voix étouffée par la couverture.

- Bah avant ça monsieur, que diriez vous de prendre un bon petit déjeuné ?

Il se relève aussitôt.

Heureux ?

- Ça pourrait me faire plaisir.

- Alors debout !

Il m'accompagne dans le salon et il allume la télévision. Tous les matins, il l'allume et regarde les dessins animés pendant qu'il boit son café. Il m'avait dit que lorsqu'il était petit, on lui laissait très peu de temps devant la télévision et là plupart du temps c'est que des films qui faisaient peur alors il allait se cacher. Ça me fait de la peine, enfant, Ryan a été littéralement traumatisé même par des choses simple de la vie. Je le laisse faire, il apprend à vivre cette petite vie. 

- Camille, vais-je pouvoir te faire des crêpes dans la journée ?

Je le regarde étonnée.

- Des crêpes ?

- J'ai remarqué qu'être dans la cuisine à préparer des plats gardait mon esprit concentré. De plus, j'ai toujours eu envie de faire une petite soirée crêpes. Tu veux bien ?

S'il savait à quel point j'adore les crêpes. Il ne peut pas me faire plus plaisir. 

- C'est même une excellente idée !

- Ah oui ?

- Bien sûr. Tu fais comme tu veux.

Je me prépare une tasse de café et m'installe dans le canapé avec lui. Je mérite aussi ces moments de simplicités à regarder la télévision.

- Dis, Ethan m'a parlé de sa sœur. Tu l'as connu ?

- Oh, sa grande sœur.

Louisiane.

Son histoire est la plus triste de toutes les histoires que l'on m'a conté.

- Je ne l'ai pas connu mais j'aurai aimé. Il a mit du temps à m'en parler. C'était une conversation qui fuyait mais en même temps il fallait qu'il crache le morceaux, qu'il en parle.

- Elle avait l'air d'être aussi incroyable que lui.

- Quand j'ai connu Ethan, cela faisait six ans qu'il avait perdu sa sœur et quelques années plus tard il avait perdu ses parents. Il était encore dans une spirale de colère, de rage et il était par moment incontrôlable. Il se mettait en danger inutilement comme si il voulait les rejoindre. Ce n'était pas agréable à voir. Il fallait toujours qu'il soit en mouvement. Dès que sa vie était trop calme où dès qu'il ne faisait rien ça laissait trop de temps à son esprit de réfléchir et c'était pire. Il ne voulait pas y penser, il ne voulait pas en parler, il ne pouvait pas l'accepter. C'était trop dur.