Golden Hour

6

Aran

-Et maintenant? me demande Kemen tandis qu'on a tous les quatre les yeux rivés sur Isra inconsciente et confortablement installée sur un lit.

Après l'avoir endormi sur le parking, je l'ai porté jusque ma voiture ou je l'ai emmené dans une de mes villas.

-On l'attache.

Je les vois se crisper et honnêtement j'en ai strictement rien à foutre.

-Ar- je fusille du regard Teyo ce qui suffit à le faire taire.

-Elle est sous MA responsabilité. J'en fais ce que je veux et je veux qu'on l'attache. Hors de question que ça se passe comme la première fois.

Alejandro et Kemen se lance un regard inquiet. Je les laisse s'en occuper et je sors de la pièce, suivi de près par Teyo.

-C'est peut-être ta responsabilité mais j'te rappelle qu'elle n'est pas prisonnière.

Je continue de marcher pour atteindre ma chambre.

-Et je dois faire comme la première fois? Jusqu'à ce qu'elle nous balance aux flics?

-Je suis sûr que c'est pas elle qui les a appelé.

Cette fois je me retourne.

-Alors qui d'autre? Sa mère? Elle a faillit se faire prendre aussi. Impossible. C'est elle qui les a appelé Teyo, elle leur a donné l'adresse.

Il passe nerveusement une main dans ses cheveux. Je sais que cette histoire l'affecte. Comme nous tous. On tenait tous à elle mais elle en a profité pour nous trahir.

-D'accord si tu le dis mais ça n'explique pas pourquoi tu l'attaches, tu peux simplement fermer la porte.

Cette fois je ne réponds pas. Puisque je l'attache par plaisir qu'elle sache ce que ça fait d'être privé de liberté comme elle m'a privée de la mienne.

-Quand elle se réveillera je veux que personne ne l'approche de près ou de loin compris?

-Sì.

-Bien. Carmen et l'autre connard viendront demain matin. Appelle moi quand ils seront là.

-Tu vas où?

-Me défouler.

Il me lance un sourire plein de sous-entendus mais je l'ignore. En réalité je vais juste m'entraîner.

S'il savait que je n'arrive à toucher aucune femme depuis deux ans.

Flashback

Mes mains sont menottées derrière mon dos tandis que deux flics me tiennent et me font marcher vers une cellule provisoire dans le centre de police de la ville en attendant que mon procès ait lieu. Je n'essaye même pas de me débattre, rien à foutre que j'aille en taule. C'est sûrement ce qu'il y a de mieux.

Je sens un petit picotement sur ma jambe droite alors je baisse la tête, sur une Lou en pleurs.

-Rannn pas méchant!

Son cri se mélange à ses larmes et elle donne de petits cou au policier sur ma droite. Cette vision me tué mais mon cerveau est en pause depuis qu'Isra a posé ce regard sur moi.

Je l'ai déçu.

-Laissez-moi voir mon fils. j'entends ma mère au bout du couloir.