Chaton

8

C'est le bruit de la porte qui s'ouvre qui me réveille. J'ouvre doucement les yeux et voit Tête-de-piecing, couvert de giclures de sang sur le visage et les vêtements a la manière de Patrick Bateman. Je fais la grimace en voyant ça, clairement je ne m'attendais pas à le voir entrer de cette manière. Malgré mon envie de vomir face à tout ce sang, je regarde ailleurs et prends mon courage à deux main pour mettre mon plan à exécution.

-Je...Je voulais m'excuser pour tout à l'heure...Pardon...Je...j'obéirais a l'avenir, je le promets...

Je n'ose pas le regarder mais je sens son regard sur moi, il s'allume une cigarette et s'assied sur le bord du lit, près de moi. Il pose sa main à plat sur mon ventre, il me met du sang dessus, je ne dis rien et fait un effort considérable pour ne pas montrer mon malaise.

-On va aller se laver pour de bon, chaton. Tout a l'heure, notre douche n'a pas vraiment servi à grand chose. Après, je ramènerai à manger.

J'hoche la tête doucement et sent qu'il regarde mes poignets avec...déception. il me regarde ensuite dans les yeux. Oh non...

-Tu as essayé de te détacher ?

Je fais quoi ? Je mens et dis quelque chose de débile comme "je devais me gratter ?" Ou je dis la vérité...Enfin, pas l'entière vérité. Je ne vais pas lui dire que j'ai voulu me détacher pour m'enfuir. Je lui dirais plutôt que je voulais me détacher pour aller aux toilettes, me passer sous la douche, et car je ne supportais plus la position. J'opte pour le dernier choix...et je m'excuse en même temps avec espoir de faire retomber la tension.

Il à l'air sceptique mais me détache et range les menottes dans un tiroir qu'il vérouille. Je me redresse en faisant tourner mes poignets douloureux, le sang est séché sur celui qui était ouvert.
Il écrase sa cigarette sur le bois de la table de nuit puisqu'il n'y a pas de cendrier et laisse le mégot là, il le reprendra plus tard a mon avis, il semble être un homme avec un certain sens de l'ordre. Il va dans la salle de bain en enlevant son costume qu'il mettra dans l'évier.
Je le suis, timidement, et le regarde allumer l'eau de la douche, il a une blessure dans le dos et saigne, je m'approche doucement et me penche pour mieux regarder.
Il se tourne vers moi et me regarde. Il saigne aussi du torse, je me demande bien ce qu'il a fait...
Il entre dans la douche en prenant la main comme s'il m'invitait à danser. J'ai droit au même traitement que tout à l'heure, mais cette fois il commence à nettoyer mes seins pour faire partir sa semence. Il nettoie mon ventre, mes poignets, mes jambes, mes fesses et mon intimité sans s'y attarder. Il se savonne ensuite, il est plus rapide quand il nettoie son corps, je le vois esquisser une légère grimace quand il passe sur son torse, tout ce qu'il fait est mettre du savon dans la plaie et la rouvrir. Je m'approche de lui et mets ma main sur la sienne, je lui enleve avec délicatesse le gant de toilette et lui nettoie le torse, faisant attention à ne pas le blesser. Il est étonné mais me laisse faire.

-Je pense...Je crois que tu devrais désinfecter et mettre un pansement stérile par dessus. Le savon risque de faire une infection...et puis les plaies sont quand mêmes grandes...

Je relève les yeux vers lui doucement, il a un visage neutre, se contente d'un léger signe de tête comme réponse.

-Je...je peux nettoyer ton dos ?

Je lui demande, peu sûre de moi. Il ne répond pas et se tourne, je le lui nettoie, encore en faisant attention à ne pas le blesser. Une fois cela fait il se retourne, je lui rend le gant de toilette et il continuera de se laver.
On sort de la douche, il met une serviette autour de sa taille et en prend une autre pour m'essuiyer lui-même. Il éponge mon corps, mes cheveux, passe jusqu'entre mes orteils, derrière mes oreilles,... Mes cheveux longs et noirs reste bien humides, alors il me les enroulera dans la serviette. Il s'en va dans l'armoire et me donne un ensemble de pyjama composé d'un short et d'un top à fines bretelles, les deux sont en satin rouge et ont de la broderie en dentelle. Je suis contente d'avoir le corps caché cette fois, même si je n'ai pas de sous-vêtements. Je mets le pyjama alors que j'entends la porte de la chambre se fermer. Il a dû partir chercher à manger...Mais il est parti en étant nu ?
Je me tourne vers l'évier dans lequel il y a encore ses vêtements et par curiosité je vais voir dans l'armoire, il n'y a que des vêtements pour femme...donc, a moins qu'il ait mis une nuisette, il est parti nu. Pourquoi pas...après tout, il est chez lui...
Je profite de ce temps pour aller aux toilettes et ensuite, je vais sans tarder voir à la fenêtre s'il y a moyen d'enlever le volet et de l'ouvrir. Le volet est bloqué et la fenêtre ne s'ouvre que vers le dessus. Évidemment.
Je vais voir à la porte, pose ma main sur la poignée et l'ouvre. Il ne l'a pas fermée !
Je panique, et la referme aussitôt, je ne pensais pas qu'elle serait ouverte. Je fais alors les cents pas dans la chambre, je tente de sortir ou pas ? Si je me fais choper je sens que ça va aller mal, très mal...Mais c'est peut-être ma seule chance de sortir d'ici. Ou alors c'est un test de sa part ? Pour voir si j'oserai partir ? Il semble trop intelligent pour avoir simplement oublier de fermer la porte à clé. Je décide de ne rien faire, principalement par peur des représailles. Je m'assieds sur le lit et attend le retour de Ji-Yoo...
Il revient après quelques minutes, en caleçon et avec un long peignoir, il porte deux sacs en plastique, il les pose près de l'armoire et retourne ensuite en dehors la chambre pour y revenir tout de suite avec un plateau repas pour nous deux, je vois des légumes accompagnés de gros raviolis qui ressemblent à des gyozas. Ça doit être un plat fait maison, je doute que ce soit lui qui ait préparé ça. A tous les coup ils ont un cuisinier...Ça doit être un plat coréen,je suppose en tout cas.
Il dépose le plateau sur le lit, ferme la porte a clé et vient s'asseoir près de moi.
Nous mangeons en parlant un petit peu, le plat sont des mandus avec du japchae. Des raviolis de porc avec une salade de nouilles. Je lui demande ce qu'il y a dans les sacs en plastique, il m'explique que c'est de la nourriture pour moi quand il sera absent de la journée.

Le repas se passe relativement bien, on dirait presque une conversation normale. Ça me rend confuse mais je ne vais pas me plaindre.