Poussière

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Le vent soufflait sur un monde enchanté, la nature s'épanouissait dans un torrent de fleurs et de verdure, la terre était encore humide de la rosée du matin.
Les pas de la jeune fille laissent une marque éphémère sur ce champ majestueux, peuplé de fleurs, joyaux colorés, éclosent au matin,
offrant leur parfum suave.

Dans le doux chant des oiseaux, éclatant et léger, se dessine la mélodie de l'âme en allégresse.

Elle aurait voulu comprendre comment l'horizon se confondait avec les confins du monde,
Jusqu'où l'infini bleuté s'étendait au-dessus de sa tête,
Lorsque le soleil se couchait dans un arc-en-ciel de rose et d'orange, de jaune et de rouge,
Si ces couleurs qui se mélangeaient si harmonieusement avaient un ordre ou si cette exquise mixture n'était que le fruit d'un magnifique hasard.

Lorsqu'elle tend sa main, qu'elle regarde les articulations sous sa peau pâle se mouvoir, et elle se demande.

Elle se demande et se demande et se demande.

À qui ce présent si magnifique appelle-t-il le monde est-il destiné ?
Si Dieu a créé un paradis, pourquoi y installer leur antagoniste qui le ternit de l'intérieur ?

Ce tourbillon de couleur, ce torrent d'émotions, ce tsunami qu'on appelle la vie ;

Ah, la vie.

Si éphémère, si incompréhensible.

Elle se demande alors que la lune s'épanouit, laissant sa némésis, le soleil, se reposer, quelle est la raison ?

Une création si parfaite, tachée par sa respiration saccadée, son souffle erratique, son pathétique être.

Qui était-elle, si ce n'est qu'une simple poussière tapissant une terre bénite ?

Pourtant,

Les pulsations de son cœur, le sang qui bat dans ses veines, ses inspirations profondes...

N'était-elle pas, elle aussi, une créature déchue ?

La magie qui faisait fonctionner chacun de ses organes, ça aussi c'était la vie, n'est-ce pas ?

Douce et amère vie...

Elle lève ses yeux et les étoiles la surplombent, les astres la regardent, la fixent de leur splendeur majestueuse.

Le vent caresse ses cheveux et vient balayer une mèche devant ses grands yeux admirateurs et interrogateurs.

Elle se demande et se demande et se demande.

Tout cela n'est que mystère pour elle, presque mystique.
L'éther de ce ciel bleuté parsemé d'étoiles et de la si belle lune,
Les flots des rivières mélodieux qui murmurent à celui qui veut l'entendre le secret de l'univers,
Les arbres, gardiens sages, veillent en silence, et les rayons pâles de la lune caressent leur essence.

Si tout cela existe, si ce cadeau est bien réel, elle si se sent si frêle, si fragile, face à cette grandeur,

Un grain de poussière égaré dans l'immensité du bonheur.

Et dans la continuation de cette pensée, une lueur se révèle,
Si la vie coule dans son sang et dans le torrent de ses veines,
N'avait-elle pas une place elle aussi dans cet infini de perfection ?

Car en chaque étoile qui brille, en chaque vague qui déferle, en chaque sommet qui se dresse, en chaque souffle qui célèbre,
Elle semble retrouver une partie d'elle-même
Une parcelle qui compléterait l'énigme du puzzle qui la compose,
Elle n'est qu'une étincelle d'existence, une partie de ce merveilleux mystère.

Les océans, vastes étendues d'un bleu profond,
Leurs vagues dansent, s'étirent vers l'horizon,

Et lorsque ses paupières se closent, elle se sent happée par leur puissante ascension.

La certitude de n'être rien la submerge et un sourire nostalgique fleurit sur ses lèvres innocentes,

« Magnifique monde, resplendissant paradis, précieux trésor,

Laisse-moi pendant un instant être bercée par l'illusion que toi et moi ne faisons qu'un

Laisse-moi un instant être enchantée par ta somptuosité
Belles étoiles, promettez-moi de ne pas me narguer,
Moi, créature insignifiante, car si je vous aime,
Ce n'est pas prémédité,
Je ne veux que pouvoir vous contempler,
Laissez-moi vous regarder,
même si vous devez prendre le risque que je vous ternisse à force de vous admirer

Laisse-moi, Monde Grandiose, être une admiratrice candide,
Tu es ma muse et je suis ton pantin,
Je ne suis rien et tu es mon précieux bijou
Et peut-être ensemble, nous formerons un tout. »

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