Il y a quelques personnes pour lesquelles je porte une grande admiration. Parmi elles, il y avait eut un coureur toulousain appelé Bendra. Il était le récent 5ᵉ des championnats du monde de 3 000 m steeple et, depuis près de 10 ans, le détenteur du record d'Occitanie de 10 km U18. Battre son record me rodait dans ma tête. J'en avais parlé à mon entraîneur, qui considérait l'objectif ambitieux, mais possible. Battre son idole, quelle idée séduisante. Lors de cette course, je courrai pour me racheter une image, une fierté. Je devais marquer mon nom dans les listes de recordmans. Je le ferrai, m'étais je promis. Au début de la course, mon corps avançait avec légèreté, une détente remarquable. Bientôt le 6ᵉ kilomètre, je me sentais bien, je ne sentais plus la douleur, mais l'espoir de marquer les esprits, je n'avais pas de crampes, mais le pouvoir de la volonté qui envahissait mon corps. Je franchisai alors la ligne, la gloire et la fierté affichées dans mon sourire, moi, le nouveau recordman régional. Puis je portai un regard à mon entraîneur et à mes parents, non. C'était nous et non moi. C'était cette équipe et non ma seule personne à qui revenait le mérite.
