Chapitre 3 : La planification

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Mon entraîneur vint me voir à l'issue de l'entraînement. Son ton, qui se voulait paternaliste, trahissait une profonde excitation. Nous avons alors eu une conversation qui changerait alors toute mon existence, je n'avais à ce moment-là nullement conscience de l'impact des mots que nous avions échangés. Il m'avait parlé des championnats d'Europe u18 d'athlétisme à Jérusalem, qui auraient lieux en fin de saison, en juillet et dont il pensait que j'avais des chances de participer.

Les compétitions sur la piste arrivèrent. Je n'ai qu'une seule pensé en moi durant des mois : le meeting de sélection pour les championnats d'Europe u18. Je ne pouvais pas me voir suivre les championnats depuis ma télévision, il faillait que je foule la sainte piste de Jérusalem.

Il me parut étonnant que ce championnat ait lieu dans la Ville Sainte. Fils d'un père argentin, pays profondément catholique, et d'une mère attachée au message du Christ, je m'étais éloigné des idées religieuses que mon éducation m'avait offertes. J'avais développé une sorte de haine envers les institutions religieuses. Elles revendiquaient avec arrogance le message du Messie, autant durant les actions humanitaires que lors des guerres de religions, des massacres des peuples aborigènes ou à l'heure de ne pas assumer les scandales d'abus sexuels sur des enfants. Cette haine envers l'institution m'avait, alors que ce n'était pas mon désir, éloigné du Saint Message, celui de l'amour du prochain, que prônait le texte sacré. Le sport allait me faire revenir aux valeurs d'amour, de paix, de sagesse.

Avant ça, il me fallait deux choses : d'une réaliser les temps minimas requis par l'équipe de France, de l'autre, être l'un des deux meilleurs lors de l'épreuve de qualification.

La foulée vers JérusalemOù les histoires vivent. Découvrez maintenant