Âmes sœurs

Chapitre 10

Mélissa

Aaron et moi arpentons les magasins du Braga Parque à la recherche d'une tenue pour ce soir. Lui a tout trouvé en une demie heure et moi rien ne me plaît. Nous entrons dans une boutique siglée Maria Marcelino.

- Bon, on va bien finir par te trouver quelque chose. Râle Aaron.

Il inspecte cintre par cintre les pièces du premier portant.

- J'ai de quoi m'habiller tu sais. Je répond en rigolant.

Aaron est vraiment une personne à part. Il me fait penser à Leila sur beaucoup de points. Il a le même coté excentrique, gentil et drôle. C'est une vrai pipelette, depuis qu'il est arrivé à la maison hier midi, il n'a pas arrêté de me raconter ses déboires de l'école d'ingé. Il en fait tellement des tonnes que ça me fait mourir de rire.

- Bon sinon, vu qu'on est que tous les deux, qui est au courant que tu craques pour Alex?

Je me cache derrière un portant et fait défiler les robes. Je sens mes joues chauffer. C'est pas croyable, je suis si transparente que ça ? La tête brune d'Aaron se faufile dans mon portant et j'ai un mouvement de recule.

- Alors? Il insiste.

- Ma sœur et toi du coup, comment tu sais ?

- J'ai des yeux pardi

- Tu as une copine toi ?

De toutes nos discutions il n'a jamais fait mention de qui que soit mais Aaron est beau garçon. Il a un air de latin lover avec ses cheveux bouclés, ses yeux marron et sa peau matte.

- Non, je suis plutôt cornet de glace si tu vois ce que je dire.

- C'est à dire ?

- Je me ferai plus ton frère que ta sœur quoi.

- Sérieux ?

- Ouais mais pas de panique on a clairement pas le même genre. Les barbus c'est pas mon truc.

- Qui est au courant?

- Ta sœur.

- C'est tout ?

- Ouais. Je suis pas encore sûre que ma famille comprendrais.

- Tes parents ont l'air hyper ouverts pourtant

- Méfie toi, il y a un fossé entre paraître ouvert et accepté d'avoir un fils gay.

- T'as surement raison. Tu fais comment du coup ?

- De quoi ? Pour me taper des mecs ?

J'opine.

- Comme toi ma belle.

Je roule des yeux. Il reprend :

- Oh non, me dit pas que t'es... sérieusement ? Jamais personne n'a touché ce jolie petit minois?

Je tourne la tête de gauche à droite. Pourquoi ça les étonne à chaque fois?

- Ma pauvre chérie, tu vas souffrir, la queue d'Alex est énorme

Il écarte les bras et je pars dans un fou rire. Je ne sais même pas si je ri parce qu'il est ridicule ou parce que je suis hyper gênée.

- Aaron, t'es horrible.

- Je te jure. Et promis j'ai pas mater mais crois moi tu vas la sentir passer.

- Aaron!

- Quoi ? Me dit pas que t'en crève pas d'envie.