Chapitre 22: Yann.

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Nous sommes vendredi et les parents de Julie sont arrivés mardi. Quand elle ne travaille pas, elle passe ses journées avec eux. Ça me fait énormément plaisir de la voir comme ça, souriante. Apaisée.

Elle n'a toujours pas reçu d'autre menace. D'un côté, tant mieux. J'ai demandé à Mylène de mettre une alerte sur son téléphone quand elle recevra une menace.

Me demandait pas comment elle a fait, j'en sais rien mais le principal c'est que se soit fait.

Mardi soir, je m'apprêtais à dormir dans le canapé quand elle m'a dit que je pouvais aller dormir avec elle. Je ne me suis pas fait prier, j'ai accepté directement.

Mercredi matin, quand je me suis réveillé avant elle, je l'ai regardé dormir, elle dormait paisiblement dans mes bras. Alors j'en ai profité pour la serrer un peu plus fort et je lui ai fait des bisous sur le crâne.

J'ai repris le boulot mercredi soir alors je n'ai pas pu profiter énormément de Julie. Je rentre à 5h30, je prends une douche et m'endort aussitôt. Tout en la prenant dans mes bras, bien sûr. Et quand je me réveille aux alentours de midi, elle n'est plus dans le lit. Logique.

Quant à l'enquête, nous sommes toujours au point mort. Ça devient tendu ici. Les habitants savent tous qu'il y a un tueur qui rôde.

Toujours pas de nouvelles victimes. Tant mieux.

Il est 23h, quand je suis dans les bureaux du commissariat, avec Matt et d'autres collègues quand je reçois un appel de Mylène. Un appel de Mylène à cette heure-ci, ça sent mauvais, je décroche aussitôt, sous le regard de Matt. Bien sûr, il est au courant de toute l'histoire de Julie. Par moi, Héléna ne lui avait strictement rien dit.

- Allo, Yann, j'ai reçu une alerte. Elle vient de recevoir un message.

Je me lève et me dirige devant le poste de police, les poings serrés et la mâchoire contractée.

- Tu as pu voir ce qu'il lui a envoyé ?

- Attends, je regarde. Elle prend quelques secondes puis elle me dit: Tu étais très belle, aujourd'hui avec ton jean noir et ton pull bleu. Je te vois, partout où tu es. N'oublie pas, Julie.

- PUTAIN !!

- Par contre Yann, entre le temps qu'il lui envoie le message et l'alerte, il c'est passé 10 minutes. Essaie de l'appeler, je te retiens au courant si j'arrive à savoir d'où il l'a envoyé et tu devrais mettre Lionel au courant. Salut, prends soin d'elle.

Je ne prends pas une minute de plus. Je demande à Matt de me couvrir et je me rends chez Julie, en courant.

Il me faut dix minutes pour arriver devant la porte de chez Julie, je reprends mon souffle, ouvre la porte mais celle-ci est fermée à clé. Et évidemment, je suis parti très vite du coup je n'ai rien sur moi. Ni clés, ni téléphone.

- Julie ? C'est Yann, tu m'ouvres ?

J'attend quelques petites secondes quand elle m'ouvre et fonce dans mes bras, j'attends pas plus longtemps et je nous dirige vers le lit tout en fermant la porte à clé.

Je nous allonge dans le lit, tout en lui murmurant des mots doux. J'imagine pas le stress qu'elle a eu quand elle a lu le message.

- Mon ange, on va devoir informer mon chef, pour que je puisse enquêter.

- Tu es obligé ? me demande t-elle d'une toute petite voix.

- Oui, mon ange. Si je veux enquêter comme il le faut, je vais devoir le faire. Sans ça, si je le retrouve, je ne pourrais rien faire.

-D'accord, je suppose que tu as raison. Tu comptes le prévenir quand ?

- Maintenant, habille-toi. On part pour le poste.

Je lui laisse le temps de s'habiller, de prendre son téléphone et je lui demande de prendre toutes les preuves qu'elle avait quand elle était dans le Kansas. Elle me demande de les prendre, ils sont dans un tiroir du meuble dans le salon. Dans un dossier orange.

Ce que j'y voit quand je l'ouvre me fait écarquiller les yeux. Putain, elle a vraiment subit tout ça ? Seule ?

Je vais le tuer ce malade.

Dès que je la vois à l'entrée du couloir, les larmes qui coulent sur ses joues, je la prends dans mes bras.

- Tu ne seras plus jamais seule, on va retrouver cette pourriture, je te le promet. Lui dis-je en la regardant droit dans les yeux.

Elle hoche la tête, et remet sa tête sur mon torse tout en me serrant contre elle. Je me fait petit pour ne pas l'embrasser tellement j'en ai envie.

Julie, Lisa, Mon ange, qu'est-ce que tu me fais ?

J'espère de tout mon cœur qu'elle restera ici quand toute cette histoire sera terminée. Je le sais, c'est égoîste, elle a ses parents là-bas, au Kansas, mais je sais que c'est elle, la femme de ma vie.

Je n'ai jamais ressenti tout ce que je ressent pour elle pour mes exs, jamais.

J'ai qu'une envie, c'est de l'embrasser, lui dire combien je l'aime, lui dire que c'est elle la femme de ma vie, lui dire que je veux qu'elle porte mon nom, lui dire que je veux qu'elle porte mes enfants, lui dire que je veux vieillir avec elle.

C'est bête, n'est-ce pas ? Ça ne fait que trois mois que je la connais, presque quatre. Mais je n'ai jamais été aussi sûr de toute ma vie.

On se détache à contre cœur pour ma part, l'un de l'autre, elle prend le dossier dans ses main, son sac, ses vrais papiers et ses faux papiers et nous allons au poste de police.

Leaving to survivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant