Cœur à corps - Hanahaki AU, [KAZUHEI] ❤️🤎

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(Artiste : inqueueu, Twitter)

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(Artiste : inqueueu, Twitter)



Aussi longtemps qu'il s'en souvienne, Heizou avait toujours tenu un bâton en bois dans la main, espérant secrètement ne jamais l'utiliser, mais qu'on l'ordonnait de brandir au-dessus de sa tête du matin jusqu'au soir sans s'arrêter. Il détestait la sensation du manche poli dans sa paume moite, les perles de sueurs qui s'évacuaient de ses mouvements et la voix de stentor de son père qui résonnait toujours comme un écho lointain mais terrifiant. Les tatamis du dojo étaient frais mais tout aussi répugnants, ses pieds nus dansaient dessus et il riait par moments lorsque son grand frère le faisait tourner en boucle, mais leurs jeux étaient bien vite arrêtés par les leçons d'arts martiaux et les entraînements quotidiens. Il ne pouvait profiter pleinement du calme des lieux ni du paysage bucolique de sa maison, le tout était sans cesse interrompu par le vacarme, la glorification des épées, des poings et du combat. Il avait beau essayer de comprendre son père qui en était passionné, lui, ne voulait pas s'en mêler et encore moins s'y exercer, il préférait mille fois goûter le porc pané que sa mère préparait après les plus gros tournois ou s'amuser avec ce jeune garçon qui lui montrait toujours des objets merveilleux que son parent, un riche marchand, lui dégotait. S'émerveiller devant les plaisirs naïfs de la vie lui suffisait, il aurait pu exister en s'en nourrissant simplement. Le seul moment où on ne le grondait pas quand il était dehors au lieu de demeurer dans la satanée salle de lutte, c'était lorsque les cerisiers étaient en fleurs et s'étendaient à perte de vue au-dessus de sa petite tête curieuse. Son géniteur le rejoignait alors pour contempler les pétales roses virevolter jusqu'au sol avec un doux sourire, avant de passer ses doigts épais dans sa tignasse rouge et l'ébouriffer, ce geste faisait toujours grimacer son fils, mais il s'en amusait terriblement.

« Sais-tu pourquoi les samourais aiment tant les fleurs de cerisier ? »

Lui avait un jour demandé son aîné en se positionnant à ses côtés. Intrigué par sa question, l'enfant l'avait d'abord regardé avant de revenir à son observation des cerisiers, essayant d'en capter toute l'essence chevaleresque qui pourrait en découler, mais en vain, il ne voyait que beauté et grâce dans leurs mouvements, rien à voir avec la barbarie de la guerre ou des sabres émoussés. C'est avec hésitation qu'il se décida à lui répondre.

« Car elles ne se fanent jamais ? »

Le silence accueillit cette théorie avec une crainte perplexe, ils continuaient d'examiner le ciel semblable au paradis mais Heizou attendait toujours le verdict de son père, bien qu'il se doutait déjà de ce qu'il allait lui renchérir.

« Oui, c'est exact. Elles ne pourrissent pas, elles tombent avant même de mourir et c'est la façon de périr au combat la plus noble à leurs yeux. Elles n'attendent pas la vieillesse. »

Le jeune Shikanoin se murmurait qu'il était étrange que le gardien d'un dojo lui parle de samourais, ils n'étaient même pas proches de ces nobles guerriers qui savaient manier le katana mieux que quiconque, ni même de leurs forgerons qui l'impressionnaient toujours quand il passait non loin de leur atelier. Eux se contentaient de leur corps pour abattre les autres, ils ne faisaient pas qu'un avec une lame, mais puisaient dans toute leur âme pour expulser le devoir du combat, seulement de façon bien moins élogieuse, un peu comme des fleurs de pêchers en comparaison à celles des cerisiers. Il s'était mis à admirer les hanamis organisés dans la ville à chaque début de printemps et attendre durant tout le reste de l'année que cette période magique arrive, il s'était même parfois résigné à s'exercer aux arts martiaux en échange d'un moment de calme sous les troncs sombres de ses arbres préférés, non sans rouspéter longuement durant chaque séance, mais en ressortant de ces dernières avec une expression ravie qui le faisait oublier toute la transpiration qui recouvrait son corps fébrile d'adrénaline. Il adorait la noblesse de ces pétales, autant que celle qui émanait des sabres agiles de leurs représentants, eux aussi, il avait appris à les aimer.

Recueil de One Shot [GENSHIN IMPACT] Where stories live. Discover now