différence anormale

Chapitre 7

Ellana

Plusieurs jours passèrent. Son mal de crâne s'était stabilisé. Elle souffrait toujours mais parvenait à le supporter. Elle n'avait pas vraiment le choix ceci dit. Quant aux meurtres seulement deux avaient été signalé, se rapprochant inexorablement d'Ellana, sans qu'elle ne fasse de lien concret. Durant son temps libre elle cogitait beaucoup sur les paroles de l'inconnu et ses questions se multipliaient. Avait-il un rapport avec ce passé qu'elle souhaitait tant oublier ? Comment connaissait-il son prénom ? En savait-il davantage sur elle ? Et ses avertissements, sur le fait qu'elle allait amèrement regretter de ne pas avoir emporté le paquet, étaient-ils fondés ? Trop de questions sans réponses l'assaillaient et aucune piste pour y répondre n'apparaissait. Un point positif cependant. En calmant effectivement ses recherches, l'électricité circulait de nouveau ! Terminé l'éclairage à la bougie ! Parce que certes pour lire cela donnait un côté ancien en se plongeant totalement dans l'ambiance mais quand il s'agissait de cuisiner à la lumière tremblotante d'une bougie, autre délire.

 Les deux jours suivants, ni crime surnaturel ni insomnies ne vinrent la troubler. Elle réussissait même presque à faire abstraction de sa tête lancinante. Presque. Le calme était en quelque sorte revenu et, par extension sa routine ennuyante. Néanmoins l'univers en personne a conscience que les bonnes choses ont une fin. Une routine ennuyante est elle une bonne chose, là réside la question mais ce qui advint par la suite nous amènera peut-être à déplorer le temps où chaque journée ressemblait à s'y m'éprendre à la précédente. Bref, le lendemain tout bascula.

En apparence, rien ne sortait de l'ordinaire. Ce matin là elle s'habilla rapidement et descendit petit déjeuner comme à l'accoutumée. Au moment de quitter son foyer pour se rendre au travail elle chercha frénétiquement ses clés de voiture, sans succès. Elle s'agaça. Elle fouilla le salon, la cuisine et monta même à l'étage. Rien. Elle souffla, renfrognée. Elle prit le temps de se poser pour réfléchir. Elle glissa la main dans la poche de son manteau, distraite. Et quelle ne fut pas sa surprise quand sa main rencontra deux objets. Elle identifia immédiatement le premier, qui n'était autre que ses foutues clés qu'elle avait passé un quart d'heure à chercher alors qu'elles étaient sous son nez. elle attrapa ensuite le deuxième objet, intriguée. Elle le sortit et le contempla. Elle sursauta violemment. Dans sa main trônait le fameux paquet de l'inconnu !! Elle en resta bouche bée, fixant l'emballage sans comprendre. Elle se rejoua mentalement la scène. Peut-être lorsqu'il semblait plongé dans ses pensées ?? Non, mon regard était fixé sur lui je l'aurais vu agir. Bon sang !! Quand il m'a effleuré en sortant du bar, il en a certainement profité ! s'exclama-elle en son for intérieur. Je n'en reviens pas d'une telle audace. fulmina-elle. Bon bon, avisa-elle, je suis déjà suffisamment en retard comme ça, je le dépose sur la table de la cuisine et je file au boulot. Je m'occuperai de ce "désagrément" plus tard.

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Elle gagna sa maison exténuée ce soir là et se dirigea sans attendre vers la table de sa cuisine. Fébrile, elle s'attendait presque à ce que ce minuscule colis se soit volatilisé. Elle s'approcha, impatiente, et expira, soulagée. Il reposait encore sur la table en bois, semblant régner sur la galaxie. En toute franchise, Ellana brûlait de le déballer et de connaître son contenu sensé, rappelons le, "assurer sa survie" . La tentation était si forte !! En même temps après l'entêtement dont elle avait fait preuve pour ne pas l'emporter, ajouté au potentiel danger qu'il représentait, il ne serait vraiment pas sage de l'ouvrir. Le conflit et l'hésitation s'entrechoquaient dans son esprit, et combattaient d'une part la partie rationnelle de son cerveau et de l'autre sa petite voix intérieure, sournoise qui l'incitait à agir imprudemment. Elle parvint à faire taire cette dernière et décida qu'elle prendrait connaissance du contenu du paquet seulement en cas d'extrême urgence. Pour l'heure elle le rangerait simplement en sécurité dans sa chambre. Et puis céder maintenant ce serait donner raison à l'inconnu. Elle n'avait pas fait des pieds et des mains pour se contenter de l'ouvrir sans réfléchir. Satisfaite elle cuisina rapidement un plat de pâtes, qu'elle avala tout aussi vite avant de monter se coucher.