En danger

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Théo

Je n'arrête pas de tourner encore et encore dans le lit, repensant à son geste tout à l'heure. Pourquoi ai-je été figé durant un instant devant ses lèvres pulpeuses qui me provoquaient comme jamais ? Non, je ne veux pas dire par là qu'elle m'attirait, mais pendant ce laps de temps, je l'ai vue "elle". Je porte mon bras sur mon front pour essayer d'effacer cette sensation qui  ne m'a pas quitté de tout à l'heure. Je sais que je venais de penser à elle juste avant, mais le teaming était étrangement parfait. Comme si elle avait lu en moi à cet instant. Je soupire une nouvelle fois, décidant de me lever et d'aller courir un peu. À cette heure, elle doit être en train de dormir ; donc je peux aller me vider la tête sans prendre de risques. 

J'enfile mon short en coton noir, et le marcel Hugo Boss que Charlie m'a offert à mon dernier anniversaire. Elle fait toujours des cadeaux exorbitants, alors que cela finira par être déchiré par un abruti que je pourchasserai. Mais je ne la changerai plus ; elle est ainsi et je le savais quand j'ai accepté ses sentiments il y a dix ans. 

J'enfile mes baskets, et je sautille sur place pour me motiver, avant d'ouvrir la porte de celle-ci doucement. Je me focalise sur le moindre son de la porte qui grince un peu, et malgré tout, je ne sens pas ce qui m'arrive de plein fouet sur la tête. 

_ Bordel de merde ! M'écrié-je debout à l'embrasure de la porte, les bras balants, le regard porté sur mon Marcel blanc d'Hugo Boss qui est complètement noire maintenant tout comme moi.

_ Ania aaaaaaaaa ! Hurlé-je tel un hystérique. 

Je ferme les yeux, ne prenant même pas la peine de me frotter le plus gros pour ne pas en mettre partout, alors que la rage guide chacun de mes pas. Cette garce, cette peste, cette... Cette pute ! Oui, et je ne compte ma mâcher mes mots quand je vais finir par attraper cette garce, et lui faire gouter de ma colère. Je rentre d'un pas vif dans sa chambre, où elle dort comme toujours nue, et je claque ses fesses couverte du drap.

_ Non mais t'es-

Ania s'arrête nette en se redressant sous la douleur, et elle me regarde les yeux écarquillés avant de se mettre à rire. 

_ Moi qui avais mis le réveil vers cinq heures pour profiter de la scène ! S'esclaffe-t-elle en se laissant aller sur le lit, se tenant le ventre, tellement elle en rit. 

Je n'arrive pas à faire un geste sur elle de plus, la voyant tellement rire que je finis par esquisser un sourire amusé à mon tour. Je me rends compte que ce n'est pas de couleur, mais bien des groseilles noires, et passe ma langue sur mes lèvres en regardant cette idiote se marrer. 

_ Sérieux, je n'en peux plus de toi ! Grommelé-je en faisant volte-face, me demandant quand est-ce qu'elle va arrêter ses gamineries. 

_ Théo, il n'y avait rien de mal. Me dit-elle d'un ton tellement sérieux que je me retourne face à elle estomaqué qu'elle trouve cela normal.

Ania

Théo se retourne vers moi, et je sors du lit totalement nue pour porter mon doigt sur le creux de son omoplate, et je ramène mon doigt à mes lèvres pour le sucer. Mon regard se porte dans le sien, et  je revois à nouveau ce reflet dans l'émeraude de ses yeux. 

_ Je comptais me proposer pour te nettoyer. Lui fais-je en léchant malicieusement du bout de ma langue, mes lèvres, ne perdant aucune goute de groseille.

_ Je vais être clair avec toi. Me fait-il, prenant un air froid qui me fait presque reculer d'un pas. 

Je ne dois pas réagir, je dois tenir devant lui quoi qu'il en coute. Il n'est rien. Ce n'est qu'un poulet, et s'il me touche ; sa carrière sera le moindre de ses soucis. Je le ferai couler entièrement, et il n'aura pas d'autres choix que de voir tout ce qu'il aime ; disparaitre. 

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