Une soirée tranquille

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Ania

Chanel essaie toujours de me dissuader, alors que j'achève de sécher mes cheveux, et je continue à lui confirmer qu'il est temps que je change de plan. Ce crétin ne veut rien lâcher, et vu qu'il commence à trouver les blagues assez drôles, je me dois de changer d'approche. Bien entendu, cela ne me fait pas plaisir d'aller jusqu'à jouer ce jeu, mais je ne veux pas laisser ce cher Théophile gagner quoi qu'il arrive. J'ai décidé que c'est moi qui remporterai la guerre, qu'il a enclenchée il y a dix ans, lors de cette soirée où je n'aurais jamais dû me rendre. Je connaissais pourtant les conséquences rencontrées dans ce genre de soirée. La naïveté d'Anastasia ne prendra pas le dessus sur moi, et je ne vais pas m'écraser une nouvelle fois devant son regard... J'ouvre le bouchon de mon rouge à lèvre de couleur vive, et je le porte sur mes lèvres avec un rictus d'amusement, non dissimulé. Je vais te faire suer mon cher... Me levant, je rejoins la commode, et je prends la robe de maille blanche que j'enfile. 

— Tu n'as rien oublié ? me demande Chanel en regardant ma poitrine qui n'est absolument pas cachée par les trous de maille de ma robe. 

— Il n'y a rien à cacher, lui rétorqué-je avec un sourire narquois non dissimulé. 

Je dandine mon popotin jusqu'à la porte, où je l'invite à sortir pour rejoindre cet inspecteur, avec lequel je vais jouer comme il se doit à partir de maintenant. En arrivant au rez-de-chaussée, je souris à pleine dents à son collègue qui est arrivé durant notre douche, et j'embrasse tendrement celui-ci à la commissure de ses lèvres, non sans lui laisser le doute sur ce que je porte. Je peux vous dire que l'effet de cette robe, peut se voir, autant dans son regard, que dans son entre-jambe. Et alors que je me détourne vers la cuisine où se trouve ce cher enfoiré, je le surprends froncer des sourcils et lancer un regard noir à Matt. 

Monsieur n'aimerait-il pas que son collègue ait la trique à cause de moi ? Intéressant... ce n'est pas comme si je lui faisais de l'effet, à notre cher constipé d'inspecteur... 

  — Tu as  besoin d'un coup de main ? demandé-je de façon très innocente à cet idiot en le rejoignant à la cuisine. 

— Tu n'as vraiment pas de tenues adaptées aux visites ? me demande-t-il comme un reproche. 

— Je peux tout enlever si tu préfères, lui rétorqué-je en me penchant dans le frigo, lui laissant une vue imprenable sur mes fesses dénudées. 

Balançant d'un pied dur l'autre pour faire durer ce moment, je finis par prendre la bouteille de Gin et le jus d'orange, avant de me relever tout en finesse sur mes longues jambes. Le reflet de la poignée argentée du frigo que je referme, d'un air pensive, confirme qu'il vient, en effet de se rincer l'œil. Je dépose les bouteilles sur le plan de travail, jouant l'indifférente un instant, et je me fais glisser entre lui et la cuisinière où il mélange une sauce brunâtre dans un poêlon. 

Théo

Je me détourne au moment où elle dépose les bouteilles, me demandant ce qui m'a pris de la reluquer ainsi. Heureusement, elle ne m'a pas vu, sinon elle me lancerait une de ses blagues salaces sur le fait de ne pas jouer les voyeurs. Je reviens sur le poêlon, où je fais brunir la sauce caramel pour aller avec le barbecue, quand je suis pris de cours. Ses fesses frottent sans recul contre mon membre à cet instant, alors qu'elle vient de se glisser entre moi et la cuisinière, plongeant son doigt dans la sauce. 

— Je vérifie que tu ne comptes pas nous empoisonner, me dit-elle d'une voix sulfureuse, tout en se tournant face à moi malgré le peu de place qui se trouve entre nous. 

Mon regard se porte sur la succion qu'elle exerce sur son doigt enrobé de sauce, et je déglutis nerveusement, sentant une chaleur que je ne maitrise pas monter en moi.

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