Un téléphone sonna à l'étage inférieur, un bruit de pas précipiter indiquait que quelqu'un se dépêchait d'aller répondre.
Mais ça, Lior s'en fichait. Elle tenait dans ses mains un vieux livre à la couverture en cuir bleuté, le bout des pages jaunissant avec le temps. C'était un livre que lui avait offert sa grand-mère il y a bien longtemps. Mais depuis la mort de celle-ci, trois ans plus tôt, la jeune fille s'y était attachée tout particulièrement.
Plongée dans son livre, elle s'imaginait les fleuves dont l'eau brillait tel un cristal taillé, les feuilles vertes des grands arbres et la douce brise tiède décrits dans son roman.Lior revint à la réalité lorsque les pas légers et rapides de sa mère retentirent dans l'escalier. La jeune fille aux cheveux noirs leva très légèrement les yeux de son livre, juste assez que pour voir la nouvelle venue. Le bruit de ses pas fut étouffé par le tapis circulaire qui dominait le sol de la chambre. Elle prit alors la parole.
—Bonne nouvelle Lior, ton inscription a l'université que je t'ai présenté la semaine dernière a été acceptée ! Et...—Je t'ai dit que je ne voulais pas y aller, trop loin, dans un lieu avec trop de monde et qui en plus a une ambiance morose.
La coupa l'étudiante.—Chérie... Soit raisonnable, c'est là-bas que ton père a fait ses études. C'est un établissement de très haut niveau.
«Ton père...»
Lior serra les dents. Pour lui, elle n'était que le fils qu'il n'avait jamais eu, une enfant ratée face a ses espérances. C'était lui qui choisissait son avenir. Il voulait qu'elle devienne avocate, comme lui et son père avant lui. L'étudiante ne comprenait pas, pourquoi devrait-elle défendre des gens qui mériteraient un sort pire que la mort dans certains cas ? Même si, ces derniers mois, la mort était une fausse amie. Celle qui est toujours présente, et qui frapperait là où la douleur serait la plus forte.
Sa mère soupira.
—Je suis d'accord avec le fait que ce soit loin, mais pour que la distance ne soit plus un problème ton père et moi avons décidé que déménager serait inévitable.—Quoi ?!
Lior lâcha son livre, qui retomba mollement sur son lit. Elle espérait sincèrement avoir mal entendu, jouer avec sa vie était une chose, mais l'obliger a tout quitter en était une autre.
—C'est une blague j'espère ?—Sur un autre ton ! Et non. De toute façon, tout a déjà été décidé.
Répondit sa génitrice d'un ton ferme, coupant court a toutes négociations.
Et elle sortit de la chambre sur ces dernières paroles.
Lior s'assit, c'était la goutte qui ferait déborder le vase de sa colère. Mais pas maintenant. S'approchant de son bureau, éclairée par une petite lampe rouge, elle saisit la brochure de l'établissement.Grand, gris, et bondé d'adolescents descendant de familles importantes.
Le pire, c'était les uniformes. Des vêtements gris et tout aussi morose que le lycée d'où ils provenaient. Un grand classique du vingtième siècle, des jupes courtes pour les filles, et des pantalons pour les garçons. Et ça, en toutes saisons.
En reposant le papier, son regard s'attarda sur de petits cadres posés sur une petite étagère posée sur le meuble.
Sur l'un d'eux, Lior se tenait à côté d'une fille aux cheveux bruns et aux yeux bleus pétillants, toutes deux souriantes.
Le cœur de l'étudiante se serra violemment, à la vue de ce visage familier.—Andréa...
Sa voix déjà tremblante se brisa, les larmes aux yeux. Une photo de leur rencontre, ce premier jour et sûrement l'un des meilleurs. Plongée dans ses pensées, des souvenirs refirent surface...⭒⋱⋰➴
La jeune fille courait vers la porte de son lycée, elle n'était pas en retard, mais pas non plus en avance.
À 15 ans avec énormément de responsabilité, la ponctualité ne faisait pas partie de ses qualités, a son plus grand malheur. En balayant l'entrée et l'un des couloirs de l'établissement, elle remarqua un petit groupe d'élèves qui encombraient un des couloirs. En avançant vers eux, Lior vit une fille au centre de cet amas d'étudiants, ça devait être la nouvelle parce que la jeune fille aux cheveux noirs ne l'a reconnaissait pas.—Hé tu réponds quand on te parle ? Où tes petits neurones sont trop peu nombreux que pour te faire parler ?
Ricana l'un des garçons, en la poussant.—Et toi tu es trop bien que pour rester à ta place et la laisser tranquille ?
Intervient Lior.
Ils s'échangèrent des regards noirs, et il finit par tourner les talons avec ses amis.
L'étudiante tendit sa main vers l'autre fille.
—Je m'appelle Lior, et toi ?—A..Andréa.. merci..
Bafouilla-t-elle en se relevant, adressant un sourire un peu hésitant.⭒⋱⋰➴
783 mots
(Texte)
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•☽Souvenirs Du Passé⋞•
Short StoryLa vie, une chose réunissant parfaitement beauté et cruauté... Trois mois, trois mois depuis qu'Andréa a quitté notre monde, trois mois de douleur et de regrets... Entre un déménagement compliqué et la perte soudaine de sa petite amie, Lior se met à...