~ Chapitre 4 ~

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Je m'étais assis sur une des chaises en plastique juste en face de Joy qui me souriait de toutes ces dents. Curieusement, elle me posa des questions sur moi. Ça m'étonnai, car je ne m'attendais pas à ce qu'elle m'adresse la parole. Après tout, elle ne me connaissait pas et j'étais seulement le colocataire d'un de ses amis. Mais ce fut tout l'inverse. Je ne savais pas trop quoi lui demander sur elle, ni comment "faire connaissance" sans paraître lourd. Il faut bien avouer qu'elle me faisait de l'effet.
Elle me demandait si mon arrivée c'était bien passé, si ma chambre me plaisait, d'où je venais.
"- Qu'est ce qu'il t'as attiré dans ce trou paumé de Brooklyn, et qui t'as fait éloigné de chez toi, comme ça ? poursuit-elle en riant.
- Ce n'est pas un trou paumé, grommela Luc.
- Non, c'est clair qu'il y a énormément de choses à faire ici, ironisa Joy.
- Tu peux arrêter de te plaindre s'il te plait ?
- Tu peux me laisser parler à notre invité s'il te plait ?
Une légère tension était palpable entre eux. Une tension qui eu l'air habituelle. Luc se tourna vers Bill et Maria et poursuivit sa conversation comme si de rien n'était.
Joy ramena sa chaise à côté de moi, et me fixa d'un regard adorable, attendant sa réponse. Je réfléchis à ce que j'allais lui dire.
Je ne voulais pas non plus lui raconter ma vie alors que je ne la connaissais à peine.
- Je me sens bien trop vide. Je marche sur une route infini bien trop droite pour moi. Il faut que je m'éloigne de tout ça, pour tout recommencer."
Ces mots résonnaient tristement, et je me surpris moi même à les entendre sortir de ma bouche. Mais c'était la vérité.
Je ne voulais pas inspirer de la pitié, ni qu'on pense que je suis malheureux. Mais le regard que me lança Joy était compréhensif, poli. Je devinai qu'elle voulait creuser un peu plus, mais il faut croire que finalement ça suffisait. Ça m'a suffit à moi aussi.

Joy en elle même était à la fois irrésistible et intrigante.
Elle avait une façon de croiser ses jambes, d'enrouler une mèche de cheveux autour d'un de ses doigts qui la rendait d'autant plus perturbante. Et même si j'écoutais Maria me parlait de sa grand mère de 98 ans qui était super active pour son âge et à quel point c'est extraordinaire, je ne pouvais pas m'empêcher d'observer Joy. Elle regardait autour d'elle, un gobelet blanc (contenant sûrement de l'alcool) avec une étincelle d'émerveillement dans son regard. Elle paraissait à la fois mélancolique et sereine.
Le ciel était d'un noir bleuté scintillant d'étoiles, une brise légère parcourait l'atmosphère et caressait d'un frisson mes bras nues.
Une main douce saisit la mienne et la tira.
Avant même que je pus relever la tête, je reconnus la timide voix de Joy me chuchotant : "Suis-moi."
On s'enfonçait de plus en plus dans l'obscurité de la forêt, Joy devant moi et toujours en me serrant la main. On ne s'était même pas retournés vers les autres, ni moi vers Maria que j'avais laissé en plan, et on courait, et on riait. On courait comme si on était invincibles.
Le vent froid me fouettait le visage, l'herbe craquait sous le poids de mes pieds.
Main dans la main avec la fille la plus sexy que je n'ai jamais rencontré, courant en s'en brûler les pieds en pleine nuit.
Je ne l'a connaissais pas et je devais peut être me méfier d'elle, d'où elle m'enmenait, mais je m'en foutais.
Ce premier soir se devait déjà d'être mémorable, et je me suis sentis jeune, idiot, éternel.

J'avoue que ce chapitre est court mais je me suis beaucoup appliquée.
J'ai mis du temps à le publier car l'inspiration me manquait :/
sinon j'espère qu'il vous a plu :P
Pas d'avis = pas de suite (sadiqueeee)
xx
Eva le lama.

Promets-le moi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant