15 Juin

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Dans ma chambre, chez mes parents.

Mon Amour,

           Ces derniers jours, je ne peux m'empêcher de penser à vous, et si cela me comble de joie, je dois vous confier que c'est aussi une réelle torture. Je dois à chaque instant me rappeler que nous ne sommes plus ensemble, que le souvenir de votre peau sur la mienne, des étoiles dans vos yeux, du son de votre voix, de la mélodie de votre rire, ne sont désormais plus que cela, des souvenirs. J'ai peur, si peur, et je hais cette idée, de savoir que progressivement le flou remplacera la clarté de ces souvenirs. Je ne veux pas vous oublier, Mon Amour, je le refuse. Je ne veux pas que vous deveniez un inconnu pour moi, je ne veux pas être inconnue à vos yeux. Et chaque jour, je dois me rappeler que samedi, lorsque nous partagerons ce café, vous ne serez pas celui que j'ai connu, je dois me rappeler que je ne pourrai me blottir dans vos bras, mais qu'au contraire, c'est un corps crispé et un esprit gêné que je rencontrerai. Votre odeur me manque, vous savez, Mon Amour. Mais vous savez déjà que tout de vous me manque.

           Il y a quelque chose de si tragique à notre histoire, Mon Amour, quelque chose de si théâtral, un amour réciproque mais impossible. Si dramatiquement beau que je me risquerais parfois à croire que vous en êtes volontairement responsable. Moi, je vous écrit des lettres que vous ne lirez peut-être jamais, et vous, que sais-je, seule mon imagination pourrait me dire ce que vous devenez, ce que vous pensez de nous, de moi. Je suis certaine que vous souriez de cette situation, que ce tragique vous délecte. Je songe souvent à ces mots que vous m'avez confié être en train d'écrire, lorsque nous nous sommes appelés, pour la dernière fois, et je me dis que j'y trouverai tout l'amour que vous devez me porter, tous les regrets qui vous pèsent. Tout est déjà pardonné, Mon Amour.

           Lorsque j'étais enfant, j'avais écrit une courte histoire. Elle portait sur un jeune garçon, nommé Max. Il était un enfant-lumière, il éclairait la vie et les cœurs autour de lui. Dans cette histoire, j'avais inventé Eulalie, un enfant-ombre qui faisait régner la noirceur dans les cœurs, elle déclenchait des cauchemars la nuit. Les deux tombèrent amoureux. Vous, Mon Amour, êtes comme Eulalie. Du moins, c'est comme cela que vous vous imaginez. Vous vous imaginez un monstre, un porteur de malheur, un ombre. Mais Mon Amour, si je vous aime tant, c'est que vous êtes un Max, mais cela vous ne le savez pas. Pourtant, il suffirait de regarder dans votre cœur, pour comprendre, pour voir à quel point vous rayonnez. Il ne s'agirait que de retirer ce voile qui vous cache, qui, sans vous protéger ni vous mettre à l'abri, ne sert qu'à camoufler cette lumière si vive en vous.

           Je ne sais pas comment se déroulera notre rencontre samedi, Mon Amour, mais j'aimerais que vous sachiez que tout mon cœur, tout mon amour, porteront mon regard et mes intentions.


Avec Amour,

L.


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⏰ Dernière mise à jour : Jun 05, 2023 ⏰

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