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SIRIUS BLACK
Sirius n'avait pas réussi à fermer l'œil de la nuit. Il avait été trop angoissé pour ça. Il n'avait pas eu le courage d'envoyer un hibou à ses parents. Il se doutait de la réaction qu'auraient ses parents. Sirius Black était le premier de la longue lignée des Black à ne pas être envoyé dans la noble maison de Salazar Serpentard et il n'avait pas besoin que ses parents lui disent - encore une fois - quelle déception il est pour sa famille. Il le savait très bien. Il savait aussi qu'à partir de maintenant, sa mère serait pire avec lui. S'il pensait vivre un Enfer jusqu'à présent, il allait être surpris.
Quand Sirius descendit dans la Grande Salle, il avait de grandes cernes sous les yeux et il arrivait à peine à garder ses paupières ouvertes, il avait failli, à plusieurs reprises, s'endormir sur son petit-déjeuner. Il sentit une main se poser sur son bras, il ouvrit un seul œil - a ce moment-là, c'était le mieux qu'il pouvait faire - et vit la fille à qui il avait serré la main la veille lui sourire tendrement.
Sirius ne savait pas comment réagir face à ce geste. La seule personne qui le touchait généralement, c'était sa mère et ce n'était jamais des gestes tendres.
Cette fameuse fille - dont il arrivait vraiment pas à se souvenir de son nom - faisait de petits mouvements circulaire avec son pouce, Sirius se doutait qu'elle faisait sa inconsciemment. Elle avait l'air bien trop timide pour qu'il en soit autrement. Et ses yeux ne reflétaient aucune malice, aucune mauvaise intention.
-Ça va ? Tu n'as pas l'air d'être dans ton assiette, finit-elle par dire.
Sirius avait dû répéter deux ou trois dans sa tête ce qu'elle avait dit pour être sûr d'avoir bien tout compris. Son accent était tellement prononcé que c'était plutôt compliqué de tout saisir. Mais, il finit par hocher la tête.
-Juste passé une nuit compliquée. Trop nerveux pour vraiment dormir, avoua-t-il. -Oh..., elle fronça légèrement les sourcils.
Sirius hocha juste la tête avant de reporter son attention sur son bras, elle retira sa main et Sirius regretta presque son absence.
Les hiboux arrivèrent pour délivrer le courrier du matin. Sirius ne s'attendait pas à recevoir quoi que ce soit ; sa mère ne pensait pas à lui quand il était à la maison, ce n'était pas maintenant qu'il était loin qu'elle allait subitement lui porter un quelconque intérêt. Or, une lettre tomba dans son assiette vide ; il fronça les sourcils avant de la prendre en main et de la tourner pour voir qui était l'expéditeur. Il devint livide quand il vit l'adresse de chez lui. Sirius la rangea précipitamment, il ne voulait pas la lire, et il n'avait certainement pas besoin de le faire pour savoir ce que le contenu de la lettre disait. Walburga répéterait la même chose qu'elle lui avait déjà dit un millier de fois auparavant. Il rangea rapidement la lettre dans son sac à dos.
