TW violences sexuelles
Une prairie verte
Un champ de fleurs en boutons
Tout paraissait calme, tranquille, sereinPas une seule trace
Pas un seul brin de travers
Tout était lisse, poli, brillantEt puis un beau jour
Arriva le changement
Imperceptible, mais si puissantDelicatement
Une fleur a éclos
Laissant jaillir sa robe de pourpreEt tous purent voir
Les marques qu'elle cachait
Qu'un homme avait laissé derrière luiPersonne ne la crut
On la traita de menteuse
Pas tous les hommes ne sont comme çaPuis une deuxième fleur
Deboutonna son gilet
Exhibant des marques similairesUne autre avoua
Qu'elle aussi portait ces traces
Aucune d'entre elles n'avait dit ouiBientôt la prairie
Se couvrit de mille couleurs
Des fleurs dont un homme avait abuséDes preuves accablantes
Mais personne ne regardait
Tous se complaisant dans l'ignoranceA chaque nouvelle fleur
Ils faisaient la sourde oreille
Ce n'est pas possible, elle doit exagérerElle l'a bien cherché
C'est la faute de sa tenue
Au fond elle avait peut-être envieEt tous y allaient
De leur petit commentaire
Trop frêle, trop fade, personne n'en voudraitSoudain une petite voix
Se leva et s'écria
Ça ira, je vous crois, vous n'êtes pas seulesEt à l'unisson
Toutes levèrent le poing
Scandant des slogans, déterminéesEt depuis ce jour
Ces fleurs, ces femmes libérées
Demandent que justice soit faiteJanvier 2020
VOUS LISEZ
Et la mouette cria
PoesíaEt la mouette cria. Elle cria la rage qui lui vidait les tripes, celle d'un monde chancelant à bout de souffle. Partie solaire du recueil de poèmes