Chapitre 1 : Vie au palais

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Le palais était plongé dans le calme, la douce et factice lumière éclairait les colonnes du dehors comme si c'était une fin d'après-midi. On n'entendait rien, ni personne, c'était le calme olympien.

Mère Nature, une femme grande et magnifique, dotée d'un visage qui ne laissait transparaître l'âge et d'une chevelure qui rendrait jalouse chaque femme en ce monde, marchait avec lenteur, profitant de la quiétude de ces lieux, tenant dans chacune de ses mains une poignée de sa robe blanche pour ne pas s'y prendre les pieds. Elle arrêta sa marche vers l'une des colonnes qui bordait le château et s'appuya contre la barrière.

Alors qu'elle inspirait profondément, remplissant ses poumons d'air, un bruit de pas accéléré se fit entendre. Elle se retourna pour tomber nez-à-nez avec deux petites filles, l'une aux cheveux bruns foncés et l'autre aux cheveux blancs, courant à toute allure. Les deux enfants passèrent à côté d'elle en sautant la barrière avec rapidité et agilité. La petite brune se redressa immédiatement alors que celle aux cheveux blancs fit une roulade. Elles continuèrent leur course sur le niveau inférieur et sautèrent la deuxième barrière qui était bien plus haute que la précédente. Sauf qu'il n'y avait absolument aucun danger. La brune, en plein saut, croisa les bras contre sa poitrine et ferma les yeux, au lieu de s'écraser sur le sol elle rentra dans la terre comme on pourrait rentrer dans une piscine. Le sol s'est élargi à son arrivée et refermé une fois son corps disparu. La petite aux cheveux blancs disparue en une fumée blanche dès qu'elle toucha le sol. Ce petit nuage blanc glissa sur le sol avec rapidité en direction d'une large statue en pierre. A quelques mètres de la statue, le petit nuage s'élargit, grandit et grossit pour former un petit corps humain, ce corps reprit des couleurs et redevint la petite fille. Elle se mit à courir en direction de la sculpture. Alors qu'elle pouvait la frôler, un trou s'ouvrit dans le sol et la brune en sortit. Sauf que l'autre enfant ne la vit pas à temps et lui fonça dedans.

Elles finirent au sol, l'une sur l'autre. Les bras et les jambes emmêlées, tant, qu'elles eurent du mal à se défaire de leur position.

- Tu aurais pas pu faire attention, non ?

- T'as qu'à prévenir que tu sors d'un coup !

La brune la repoussa d'un geste brusque une fois les nœuds défaits.

Mère Nature approcha doucement. Elle croisa les bras dans un geste sévère, elle les regarda avec un visage impassible. Lorsque les deux enfants virent le visage de leur mère, les sourires s'en allèrent et subitement leurs chaussures devinrent intéressantes.

- Mère, comment allez-vous ?

- Ah ! Bonjour Mère.

- Ne vous ai-je pas déjà interdit de vous jeter dans le vide comme cela ?

- Si...

- Alors je comprends que vous vouliez vous amuser, mais allez-y doucement, vous n'êtes que des enfants. Comment ferons-nous le jour où vous vous casserez une jambe ?

- Nous marcherons à cloche-pied !

- Très bien, mais vos chambres sont au troisième étage et n'espérez aucune aide de ma part.

- Oui, Mère...

- Allez-vous-en.

Les deux enfants se regardèrent et s'en allèrent en courant. Elles rejoignirent deux autres enfants cachés derrière le mur. Deux autres jeunes filles, l'une aux cheveux bleus et l'autre aux cheveux châtains clairs.

- Alors qui a gagné ? Demanda celle aux cheveux bleus.

- Personne... Répondit celle aux cheveux blancs.

CalypsoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant