Infecté | "Les crocs des ombres"

Chapitre 4 : Prisonnier

PDV :Feuille De Pavot

/!\ Violence, sang, acte déplacé

Ni une ni deux, je sautai alors sur le dénommé Faucon Solitaire et lui griffai le museau. Une petite goutte écarlate en coula, mon ennemi, fou de rage, me prit par le cou et m'envoya contre un mur. Je grognai de douleur et me relevai tant bien que mal. Griffe De Fer et l'autre femelle noire se battaient contre le deuxième guerrier. Mais rapidement les guerriers du Tonnerre prirent le dessus. Ils finirent par nous ligoter, et Faucon Solitaire nous asséna un coup à la tête... Nous perdîmes connaissance...

Nous nous réveillâmes dans le camp du Clan du Tonnerre. Une dizaine de chats étaient autour de nous. Parmi eux, le chef, qui semblait bien vieux. J'aperçus Griffe de Fer, son pelage avait triplé de volume et elle tremblait comme une feuille. Son sourire avait disparu de son visage. Je regardai alors calmement le chef de clan et lui demandai :

-Hum, pourquoi ?

Étoile De Chardon, un peu déconcerté, me demanda :

-Pourquoi... quoi ?

-Bah pourquoi nous avez-vous attaqués, ligotés et emprisonnés dans votre clan, alors que nous sommes des chats vivants et que nous n'avons RIEN DEMANDÉ ? Parce que si votre but est juste de nous faire du mal, J'AI D'AUTRES SANS-ÂMES À FOUETTER, OK ? Et en plus, j'ai faim ! Grognai-je.

-Mais tu es stupide ou quoi ? me réprimanda "notre sauveuse au beau pelage noir".

-Bah non, je dis la vérité.

-Bon, stop, vous deux, encore un mot et je vous jure sur le Clan des Étoiles que je vous tue ! Cria le chef.

-MAIS TU NE CROIS PLUS AU CLAN DES ÉTOILES ! VU COMMENT TU TRAITES LES VIVANTS !

Bon, là, il m'a saoulé... Bah quoi, ne me regardez pas comme ça, c'est vrai !

Faucon Solitaire bondit sur moi et planta un pieu juste à côté de mon oreille.

-Ose parler encore une fois et je te plante.

-Rooooo, mais arrêtez avec vos menaces bidon sérieusement !

Je me fichais vraiment d'eux et c'était drôle à voir. Faucon Solitaire soupira.

-D'accord, d'accord, bon qu'est-ce que vous allez nous faire ?

Le chef, déjà énervé, brandit le pieu de Faucon Solitaire et l'enfonça dans la poitrine du chat à côté. La victime commença à cracher et à se vider de son sang. Étoile de Chardon tourna le pieu et le pauvre chat tomba à mes pieds, mort. Griffe de Fer poussa un petit cri choqué et l'inconnue fronça les sourcils de dégoût.

-Voilà ce que je vais faire si vous continuez vos discours incessants.

Je baissai mes oreilles en signe de pardon. Ça me fait mal de dire ça, mais je devais l'avouer, je crois qu'on était dans la sauce...

La dépouille fut déposée un peu plus loin par un petit groupe de chats et ils s'empressèrent de manger la carcasse... Berk ! Dégoûtant ! Quant à nous trois, on fut amenés dans une petite grotte sombre. Enfin, c'est ce que je croyais, seul Griffe De Fer n'avait pas été amenée ici. Mon cœur se mit à battre, et si on lui faisait du mal ? Mon acolyte le sentit et mit sa patte sur mon épaule.

-Eh, t'en fais pas, elle va s'en sortir. Elle est courageuse cette petite. Au fait, je m'appelle 20.

-20 ?

-Oui, 20. Je sais que ça peut paraître bizarre mais tout va bien.

D'un coup, on entendit un cri venant de l'extérieur. Griffe de Fer ! Je voulus courir la voir mais mes pattes étaient accrochées à une sorte de lierre gris, dur... Je vais péter un câble !

Trois bonnes heures passèrent et la fatigue vint me chatouiller le museau. 20 dormait déjà et j'essayai tant bien que mal de m'endormir. Mais les cris de Griffe De Fer résonnaient jusqu'ici...

J'essayai de me déloger les pattes mais rien n'y fit. Quand soudain, j'entendis des félins rentrer dans la tanière. Griffe De Fer était parmi eux ! On la jeta par terre et des blessures strièrent tout son corps. Elle saignait beaucoup. Deux guerriers me prirent la tête et m'obligèrent à la regarder. Étoile du Chardon prit mon amie et lui lécha le visage jonché de sang. Puis il me regarda et sourit.

-Tu veux goûter ? Son sang est délicieux.

J'avais l'habitude de voir du sang mais là, j'eus un frisson de peur. Je me débattis et je vis que 20 n'était plus là ! Où était-elle passée ? Elle n'avait pas fui cette garce !

-Non, je ne veux pas ! Criais-je avec horreur, mes pattes se débattant furieusement contre mes liens.

Etoile de Chardon ricana, une lueur perverse dans ses yeux.

-Ah, mais tu n'as pas le choix, petit chat. Tu vas goûter et aimer ça.

Mon cœur battait la chamade, la peur me serrait la gorge. Je fermai les yeux, refusant d'accepter cette monstruosité. Mais les guerriers me maintenaient fermement, m'empêchant de tourner la tête.

Le chef du Clan du Tonnerre s'approcha de moi, tenant Griffe de Fer dans ses pattes. Elle était trop faible pour se débattre. Mon regard croisa le sien, rempli de terreur et de douleur. J'avais échoué à la protéger.

Etoile de Chardon entailla la peau de Griffe de Fer avec une griffe acérée, faisant jaillir une nouvelle goutte de sang. Mon estomac se noua devant cette scène macabre.

- Allez, vas-y, prends un peu. C'est un délice, dit-il d'un ton sardonique.

Je détournai le regard, refusant de participer à cette horreur. Mais alors que je luttai contre mes liens, une ombre surgit de l'obscurité. C'était 20, bondissant avec agilité vers le chef du clan. Elle planta ses griffes dans son pelage, le faisant lâcher Griffe de Fer.

La confusion s'ensuivit. Les guerriers se retournèrent vers 20, mais elle se battait avec une férocité étonnante. Profitant de la diversion, je réussis à défaire mes liens et à rejoindre Griffe de Fer. Elle était encore consciente, mais à peine.

-Tiens bon, Griffe de Fer, murmurai-je en l'aidant à se relever.

Je sentais son poids sur mon épaule, mais sa respiration était faible. Nous n'avions pas de temps à perdre. Avec précaution, je la soutins tandis que nous nous glissions furtivement hors de la tanière, évitant les combats qui faisaient rage autour de nous.

Nous avancions dans l'obscurité de la nuit, Griffe de Fer vacillant à chaque pas. Mon cœur battait la chamade, mêlant la peur à la détermination. Nous devions trouver un endroit sûr, loin de ces félins cruels et de leurs sombres desseins.

La forêt nous enveloppa dans son obscurité protectrice. Chaque bruissement, chaque craquement de brindille semblait être le présage d'un danger imminent. Mais nous continuions d'avancer, guidés par l'instinct de survie et le désir ardent de liberté.

Finalement, après un long périple à travers bois, nous trouvâmes refuge dans une petite clairière cachée au cœur de la forêt. Griffe de Fer s'affaissa sur le sol, épuisée mais en vie. Je m'agenouillai à ses côtés, scrutant anxieusement son visage pour tout signe de détresse.

Ça va aller, murmurai-je, essayant de me convaincre autant que de la rassurer.

Elle m'adressa un faible sourire, la gratitude brillant dans ses yeux fatigués. Nous étions libres, du moins pour le moment. Mais la menace du Clan du Tonnerre planait toujours au-dessus de nous, et nous savions que nous devions rester sur nos gardes.