Première séance

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À la suite de notre première nuit passée ensemble, mon emménagement dans l'appartement d'Erika fut organisé. Il se passa quelques jours entre la signature du contrat et cet événement. J'avais besoin d'un peu de temps pour dire au revoir à mon appartement que j'aimais tant et surtout pour me préparer à vivre avec des inconnus pendant un mois minimum. 

Je n'aimais pas ça du tout. Mon esprit ne possédait pas les capacités nécessaires à la cohabitation avec les autres humains. Les seules personnes chez qui j'avais vécu, étaient mes parents mais dès que j'eus dix-huit ans, je choisis des études loin du domicile familial pour justement ne plus vivre avec eux. Je les aimais de tout mon cœur mais je ne supportai pas bien la pression des autres et j'avais besoin de temps seule pour me reposer.

Finalement, l'excitation de vivre une expérience unique en compagnie d'Erika et Raphaël prit le dessus sur la peur et j'emporta quelques affaires chez Erika. Pas toutes puisque je gardais mon appartement pendant ce laps de temps... Cela m'embêtait un peu de payer l'appartement dans le vide mais je ne voulais pas m'en séparer alors que le risque d'être mise à la porte par Erika à tout moment planait au-dessus de ma tête. Cette dernière s'était proposée de payer mon loyer le temps du contrat puisque c'était – d'après elle – sa faute si je ne logeais pas dedans pendant un mois mais j'avais refusé. J'allais vivre chez elle, sans payer de loyer alors si elle me remboursait le montant de mon appartement, je me serais sentie comme une prostituée qu'on loue pour obtenir des faveurs sexuelles. Je n'avais rien contre ce métier difficile et respectable mais je n'en étais pas une et je ne voulais pas entrer dans une relation de clients avec Erika. Nous devions restées sur un pied d'égalité même si l'équilibre était un peu rompu de part nos statuts respectifs.

En arrivant dans mon nouveau chez-moi avec ma petite valise et mon sac à dos, je fus tout de suite accueillie par Erika qui fixa mon collier d'appartenance quelques instants avant de me regarder de nouveau dans les yeux. Je baissai immédiatement les miens, pas question d'être punie dès le premier jour. 

Erika me laissa poser quelques affaires dans notre chambre et dans le bureau que je partagerai avec Raphaël. La pièce était toujours un peu en désordre mais je sentais qu'elle avait été rangée avant mon arrivée. Des feuilles traînaient par-ci, par-là et ce qui me semblait être le bureau de Raphaël était rempli d'affaires. Je posai mon ordinateur portable sur l'autre table immaculée, partant du principe que le bureau vide était le mien. Pour me reposer quelques instants, je tirai la chaise à roulettes et m'assis dessus en fixant le plafond. Je commençai à me demander ce que je faisais ici et qu'allait-il se passer. J'étais venue presque sur un coup de tête et je n'avais prévenu personne. Même si notre relation à trois fonctionnait, comment pourrais-je en parler à mes proches ? Mes parents ne comprendraient jamais cette situation. Nous n'avions pas une mauvaise relation mais nous ne parlions pas vraiment non plus... Je ne voulais pas à avoir à leur expliquer ce que je faisais en privé.

Au moment où je me perdais dans mes pensées, quelqu'un toqua à la porte et quand j'allai ouvrir, je tombai de nouveau sur Erika qui n'avait pas changé de tenue :

- J'ai pensé qu'on pourrait faire une petite séance toutes les deux avant que Raphaël ne rentre de l'université... ll m'a prévenu qu'il révisait à la bibliothèque pour finir un devoir et qu'il risquait d'arriver tard ici.

Une séance..? J'étais en pleine réflexion par rapport à Erika et tout ce qui découle de notre nouvelle relation mais bon, je pourrais y réfléchir plus tard. Rien ne m'empêchais de faire l'essai avec Erika et Raphaël et si cela ne se passait pas bien, j'arrêterai tout et nous reviendrons à notre vie d'avant :

- C'est d'accord. Montrez-moi votre univers maîtresse.

Erika ne répondit rien mais un petit sourire se dessina sur son visage et elle me prit par la main pour me diriger jusqu'au salon au rez-de-chaussée. Une fois arrivées près du canapé, elle disparu par la porte donnant sur la chambre puis elle revint avec un bout de tissu à la main. Elle me le tendit :

- Allonge-toi nue sur le canapé et met ce bandeau sur tes yeux. Couleur ?

Je n'étais pas encore tout à fait à l'aise avec ma nudité mais si j'avais bien réussi l'autre jour avec Raphaël et Erika, je pouvais le refaire sans problème :

- Vert, maîtresse !

- Très bien, dit-elle en caressant mes cheveux.

Elle sorti de la pièce et j'entendis les marches de l'escalier craquer, montrant qu'Erika montait à l'étage. Je repris mes esprits et je posai le bandeau sur le dossier du canapé pendant quelques instants. Pour ne pas perdre de temps, j'enlevai ma longue jupe noire et mon crop-top à manches longues. Je n'avais pas mis une tenue trop élaborée aujourd'hui et ce fut une bonne décision. Je n'étais plus qu'en sous-vêtement au milieu du salon, devant les grandes baies vitrées. Par chance, nous étions très haut et personne n'avait de vue direct sur l'appartement. Mais en même temps, l'idée d'être observée par un ou une inconnue ne me dérangeait pas vraiment... En posant les yeux sur mon ensemble de lingerie, je me fis la réflexion que porter de jolis dessous n'avait pas l'air d'être très utile avec Erika puisqu'à chaque fois, je devais rapidement les enlever. 

Une porte à l'étage se ferma et j'entrepris de vite enlever les derniers bouts de tissu qui couvraient ma peau. Je m'assis sur le canapé, dans la position demandée par Erika et je couvris mes yeux avec le bandeau. Erika arriva quelques secondes après :

- Pour commencer en douceur, je vais allumer une bougie et faire couler la cire sur ton corps.

Je me tendis un peu à l'idée d'être brulée par de la cire mais sa voix prit un air doux :

- Ne t'inquiète pas, c'est une bougie spéciale. Tu sentiras le chaud sur ta peau mais tu ne seras pas blessée, je te le promets. Je ne te ferais jamais de mal. C'est bon pour toi ?

- Oui, vert...

Ses mots m'avaient rassuré mais comme je n'avais fait ce qu'Erika s'apprêtait à faire, je restais un peu inquiète. Ma maîtresse craqua une allumette et le grésillement que fit la bougie en s'allumant arriva jusqu'à mes oreilles. Un coup de vent frôla ma peau et quelques gouttes de cire chaude tombèrent sur mon ventre. La sensation était étrange à décrire, pas brûlante, même un peu agréable. L'impression que j'avais était même presque réconfortante. Peut-être grâce à la présence d'Erika qui savait se rendre rassurante. Je sentis de nouvelles gouttes qui tombèrent un peu partout sur mon corps et le temps passait tellement longtemps qu'il sembla s'être arrêté.

Soudainement, cette agréable chaleur me rappela la douleur des brûlures de cigarette et je sortis de ce moment coupé du reste du monde. Je me relevai d'un coup, la respiration saccadée et je jetai le bandeau à côté de moi. Erika posa sa main sur moi mais je me dégageai avant qu'elle ne dise quoique ce soit. Je m'excusai rapidement et couru dans le bureau en prenant mes affaires au passage. Une fois seule, je m'habillai en vitesse et entendit Erika qui s'inquiétait de l'autre côté de la porte. J'ouvris la porte avec un petit sac d'affaires à la main en faisant tout pour ne pas croiser son regard. J'avais honte. Je ne savais même pas quoi dire pour expliquer à Erika ce qui venait de se passer. Je voulais juste rentrer chez moi et m'isoler le plus vite possible. Alors je passai à côté d'elle et je me dirigeai directement vers la porte d'entrée. Elle tenta d'attraper mon bras pour m'arrêter mais elle ne le fit pas assez rapidement.

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