Fin

653 44 55
                                    

Adrien glissa ses bras dans sa veste immaculée, il rectifia la position de son nœud papillon et osa enfin se regarder à travers le large miroir. Un homme classe, beau se dressait devant lui. Une personne à l'image parfaite que souhaitait son père. Pourtant ce reflet n'était autre qu'un inconnu pour lui. Les yeux clos durant quelques secondes il se remémorait son enfance.

Le petit Adrien pleins de vie, jouant avec ses parents. Insouciant. Cet enfant aurait-il imaginé une seconde du futur lugubre tapis dans l'ombre qui patientait ? Certainement pas. Jamais il ne se serait laissé allé de la sorte en temps normal. Il était un battant après tout. Voilà qu'il se dégoûtait. Se rendant compte de son comportement actuel. Il avait trahis cet enfant. Un lâche voilà ce qu'il était. Il avait préféré tout mettre sur le dos de Marinette, il n'avait pas pris la peine d'échapper à son père pour retrouver l'homme qu'il aimait. Avec son identité de chat noir, aller dans un autre pays était tellement simple. Il le savait et pourtant, il n'avait cessé de se trouver des excuses plus bidons les une que les autres. Il se dégoûtait au plus haut point.

-Mon fils tu es parfait ... tu es ma plus grande fierté

Gabriel entra sans prévenir afin de poser ses mains sur ses épaules. Ce simple touché lui envoya une vagues de frissons. Il sentait tout le poids que lui infligeait son père. Le blond força un sourire qu'il aurait voulu plus convainquant. La gorge noué tout autant que son ventre, il n'aurait pas eu la force de répondre.

Le moment fatidique approchait. Kagami lui vint en tête. Comment se sentait elle de son côté ? Euphorique ? Non, cela ne lui ressemblait pas. Sans doute dans le contrôle, comme toujours. Ils avaient en commun l'ambition démesuré de leurs parents respectifs.

Dans quelques heures leurs deux âmes seraient liés. Il redoutait ce moment. Ses pensées vagabondaient. Le concert était pour ce soir. Il ne pourrait pas y assister. Peux être étais ce sa seule chance de revoir Luka, de tirer un trait sur ses sentiments toujours si ardent malgré les années. Il aurait voulu se défaire de ce fardeau. Mais quelque part, il souhaitait le conserver. Cet amour de jeunesse aussi douloureux soit il restait un bien précieux. Un vestige de ce qu'était le jeune Adrien, lorsqu'il aimait la vie, alors qu'il se sentait heureux et entier. Son père le tira de sa torpeur.

-Adrien ! Peux tu rester concentré pour ce jour ? Je veux que tu montre un sourire pour une fois

Ho ! Son père n'avait donc pas perdu la vue. Il se rendait compte que toute trace de bonheur avait quitter son âme. Et voilà qu'il lui demandait de mentir une fois encore. Comme l'enfant exemplaire qu'il se devait de présenter à ses yeux, il étira les commissures de ses lèvres dans un sourire forcé. Ses yeux, eux, ne mentait pas. Cet union dévastait le peu d'espoir qu'il possédait encore, si cela fut possible.

-je peux être seul juste une minute père ?

C'est dans un soupire exacerbé que Gabriel pris la porte, bien décider à revenir dans les 60 secondes imparties. Les épaules du modèle se relâchaient, son visage aussi. Il se montrait naturel à lui-même. Le visage enfouis dans ses mains, il parvint à retenir un hurlement de détresse. Un regard vif vers la fenêtre. Non pas de prince charmant pour venir le sauver de cette geôle. Et s'il prenait la fuite ? Qu'il plaquait tout pour être enfin Adrien ?

*

Le pianiste religieux glissaient ses doigts lascivement sur les touches marbrés du piano, laissant émaner une mélodie nuptiale presque mélancolique. Pour un événement emplie de joie et de fête personne n'osait faire le moindre bruit.

La Chapelle choisie, dont les immenses arches taillées finement accueillit les proches des mariés mais pas que. De potentiel client des nombreuses marques Agrest étaient présent, ainsi que de hauts dignitaires. Chloé elle aussi avait changée. Peu de caractère certes, sa taille quant à elle avait presque doublé. Tout aussi belle que sa mère, la jeune femme arborait une magnifique robe du soir dorée. Elle grimaçait un peu, réprimandant Sabrina devenue depuis son assistante.

JubilationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant